Ses employeurs changent, un peu : il prend le pli d’effectuer, à intervalle régulier de quelques années, des rotations entre la rédaction du Nouvel Observateur, sise place de la Bourse, à Paris, et celle de Libération, près de la place de la République. Mais qu’importe que son environnement soit boursier ou républicain : Laurent Joffrin est, assurément, l’homme d’une absolue fidélité au capitalisme. Le doute, il est vrai, le saisit parfois, comme il arrive dans toute idylle : l’amour (du (…)
Les mots sont importants (lmsi.net)
Trop de mémoire ou trop peu ?
24 avril 2024
Pour ce 24 avril, nous republions quelques réflexions parues ici-même il y a quatre ans, inspirées par un questionnement de Yériché Gorizian, du mouvement Charjoum – dans des termes crus, qui ont pu sembler excessifs à certains mais me paraissent justes sur le fond, et demeurent hélas, plus que jamais, appropriés à la situation actuelle des Arméniens, en Artsakh notamment, mais pas seulement. (…)
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Les trente-cinq heures, non ! L’eau ferrugineuse, oui !
Quand Nicolas Baverez parle vrai
par 7 décembre 2009Le texte qui suit est extrait du livre collectif Les éditocrates, publié par Mona Chollet, Olivier Cyran, Sébastien Fontenelle et Mathias Reymond aux Éditions La Découverte, que nous recommandons vivement.
Dans un billet d’octobre 2003, Nicolas Baverez énumère « sept bonnes raisons de sortir au plus vite des 35 heures » après cinq ans de règne d’un socialisme de gouvernement très modérément dirigiste (où l’on aura, on l’a dit, beaucoup privatisé et dont le chef, Lionel Jospin, succombant (…) -
« Aux Français des tropiques qui veulent travailler à l’antillaise et consommer à la métropolitaine, rappelons qu’il faut labourer la terre arable pour qu’elle lève d’autres moissons que celle du songe et que, hors de la France, les Antilles seraient au mieux une usine à touristes américains, au pire un paradis fiscal rongé par la mafia, ou un Haïti bis ravagé par des “tontons macoutes” moins débonnaires qu’Yves Jégo ». Ainsi parle, au moment de la révolte de Guadeloupe, le juvénile (…)
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Suite au décès brutal d’Hakim Djelassi, un lillois de nationalité Française, un collectif réunissant des proches du défunt, des associations et des citoyens de la ville, s’est mis en place. Hakim Djellassi, âgé de 31 ans, est mort le 26 septembre, deux jours après son interpellation par la police à Lille à son hôtel.
Personne ne sait réellement ce qui s’est passé durant le voyage mortel d’Hakim dans le fourgon de Police. Une marche pacifique a eu Lieu à Lille Mardi 29 septembre à 10h00 (…) -
Les ravages de la pensée moniste
À propos de La Diversité contre l’égalité de Walter Benn Michaels
par 23 novembre 2009Inexplicablement publié par les très sérieuses éditions Raison d’Agir, et promu aussi bien par Le Point et Marianne (ce qui est dans l’ordre des choses) que par Le monde diplomatique (ce qui est moins dans l’ordre des choses), La diversité contre l’égalité de Walter Benn Michaels vient nous (ré-) expliquer que les luttes antiracistes, antisexistes et anti-homophobes sont au fond plus « identitaires » qu’égalitaires et que, loin d’appartenir à la noble famille des luttes sociales, elles ne (…)
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Dix paires de couilles bien blanches et bien bourgeoises, dans la fleur de l’âge (cinquantaine-soixantaine) , toutes bien nées, bien friquées et tout ce qu’il y a de plus hétéro et fier de l’être... Qui sont-ils ? Allez, un indice supplémentaire : ils expliquent quotidiennement au bas peuple, aux vieux, aux jeunes, aux femmes, aux homos, aux immigré-e-s et à tou-te-s les autres ce qu’est la vie, ce qu’il faut en penser et surtout pourquoi il est urgent de « se serrer la ceinture », de (…)
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(Grosses) approximations et (vastes) emprunts
Quelques rappels sur le cas Attali
par 21 novembre 2009Exclure Thierry Henry de l’équipe de France, au nom du devoir d’ exemplarité : c’est ce qu’ose – c’est d’ailleurs la principale qualité des grands éditocrates : ils osent tout – préconiser Jacques Attali, dont le moins que l’on puisse dire, pourtant, est qu’il est très, très, très loin, en matière d’exemplarité, d’avoir une quelconque légitimité à ouvrir sa bouche. C’est ce que rappelle Sébastien Fontenelle sur son toujours excellent blog Vive le feu. Nous versons, nous aussi, quelques (…)
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Dans la prose marécageuse de l’ineffable ministre de l’identité nationale et de l’immigration patauge une créature aux élans de camarde. Tous les quinze ou vingt ans, depuis les indépendances et l’éclatement de l’empire colonial, et au gré des cycliques désastres économiques et sociaux, elle s’extirpe de la vase pour venir se rappeler au bon coeur du commun des Français. Plus que jamais la voilà, armée d’un rameau de ronces au bout d’une main sèche, flagellant « l’éparpillement identitaire » (…)
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Un ramadan du voyage
Et si nous vous proposions de rester chez vous une année, une seule année ?
par 16 novembre 2009Précision de l’auteur : si la signataire (« Meriem ») est fictive, tout comme la destinataire (« Isabelle »), la lettre s’inspire toutefois d’une histoire réelle. La personne qui l’a vécue ne veut pas être mise en avant et souhaite donc que son vrai prénom ne soit pas mentionné (ni celui de son interlocutrice). D’où cette « lettre presque imaginaire ».
Chère Isabelle,
Cela fait un petit bout de temps que je voulais t’écrire ; enfin t’écrire une vraie lettre, car je trouve que sur (…) -
Honte à Éric Raoult. Respect à Marie NDiaye. Que dire d’autre après l’invraisemblable polémique provoquée ces derniers jours par le maire du Raincy ? Rien. Invention d’un « devoir de réserve » de l’écrivain, injonction au respect de la « cohésion nationale », de l’ « image » du pays et de ses « institutions », assignation de l’artiste à la défense des « couleurs littéraires de la France » : il n’est pas nécessaire de souligner le ridicule et l’abjection des propos de Raoult, ni la veulerie (…)