Du Président des riches au Président contre les jeunes

« Sois-jeune et tais-toi » version Macron
par Sylvie Tissot
19 avril 2024

Gabriel Attal appelle à un « sursaut d’autorité ». Autorité de qui ? D’un gouvernement au sein duquel si peu ont échappé aux soupçons de corruption ? D’un Président régulièrement pris en flagrant délit de mensonge ? Une chose est sûre : ceux qui auraient besoin de ce surcroît d’« autorité » sont clairement désignés : les jeunes et parmi eux les pauvres, les racisés, ceux qui habitent dans les (…)

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  • Des « jeunes d’origine difficile » aux « candidats issus de la diversité ».

    Ou : comment faire silence, mine de rien, et une fois de plus, sur la question du racisme et des discriminations

    par Sylvie Tissot 21 juin 2007

    « Jeunes d’origine difficile », « candidats issus de la diversité » : qu’est ce que ces deux expressions ont en commun ? D’abord d’être profondément ridicules. Ridicule voulu dans le roman de YB, involontaire (on l’espère) pour les partis politiques qui, en grande unanimité, ont fait venir sur leurs affiches de campagne celles et ceux qui, auparavant, étaient cantonnés à la noble tâche de les coller...
    « Si tu prends un jeune d’origine difficile issu d’un quartier sensible d’éducation (…)

  • Y a-t-il lieu de se scandaliser du ralliement de Fadela Amara à un président de droite qui a fait campagne sur le tryptique "Travail Famille Patrie", qualifié ses opposants basanés de "racailles", voté des lois "sécuritaires" liberticides et démantelé le droit des étrangers ? Sans aucun doute. Y a-t-il lieu de s’en étonner ? La réponse est moins certaine... Car si les manifestations aussi spectaculaires d’opportunisme n’étaient pas très répandues jusqu’aux récents ralliements sarkoziens (…)

  • Ni putes, ni soumises ou la logique du bouc émissaire

    Aux sources du Fadela-sarkozysme

    par Pierre Tevanian 20 juin 2007

    Au lendemain du ralliement de Fadela Amara, présidente de Ni putes ni soumise, au gouvernement Sarkozy, il nous a paru pertinent de re-publier le texte qui suit. Écrit en mai 2003, il souligne l’orientation sécuritaire, répressive et ethniciste qui prévalait dès la création des NPNS, et qui prédisposait tout naturellement ses leaders à un recyclage dans l’appareil d’État, fût-il dirigé par une "droite décomplexée" qui glorifie le passé colonial et parle de "racailles", d’ "identité (…)

  • Ni putes ni soumises, ou la parole confisquée

    Fadela Amara, de Badinter à Sarkozy...

    par Pierre Tevanian 20 juin 2007

    À l’occasion du ralliement de Fadela Amara, responsable du PS et présidente de Ni putes ni soumises, au gouvernement de Nicolas "Karcher" Sarkozy, nous ne résistons pas à l’envie de republier le court texte qui suit, consacré à la réalité du militantisme des Ni putes ni soumises. Il date d’octobre 2004, et laisse déjà entrevoir l’orientation idéologique profondément réactionnaire de cette organisation et de ses leaders.
    Il y aurait beaucoup à dire sur le groupe Ni putes ni (…)

  • « (…) Je pense avec gravité au mandat que le peuple français m’a confié et à cette exigence si forte qu’il porte en lui et que je n’ai pas le droit de décevoir. Exigence de rassembler les Français parce que la France n’est forte que lorsqu’elle est unie et qu’aujourd’hui elle a besoin d’être forte pour relever les défis auxquels elle est confrontée. Exigence de respecter la parole donnée et de tenir les engagements parce que jamais la confiance n’a été aussi ébranlée, aussi fragile. Exigence (…)

  • Les charges sociales, nous dit-on, pèsent trop lourd pour l’entreprise. Mettons en place quelques allègements. Et pour financer ces allègements, mettons en place une « TVA sociale ». La « TVA sociale », c’est l’augmentation de la TVA destinée à financer les réductions de charges sociales.
    Ce qu’il y a de bien, avec la TVA, « sociale » ou pas, c’est que c’est un l’impôt le plus égalitaire qui soit. Les pauvres ont le même droit de le payer que les riches. À chaque euro dépensé, sa (…)

  • C’est l’un des lieux communs de l’analyse politique. Tout champ désinvesti par certains acteurs de la vie politique, toute lacune, tout retrait, serait spontanément réinvesti par d’autres. La politique, dit-on ainsi, serait comme la nature. Elle aurait « horreur du vide »...
    Cette métaphore a pourtant quelque chose de bien paradoxal, en ce qu’elle applique à la politique un type d’explication qui ne doit sa fortune qu’à l’invalidation qui en a été donnée par l’analyse scientifique.
    Que (…)

  • Guerre aux migrants

    Le livre noir de Ceuta et Melilla

    par Migreurop 26 mai 2007

    À l’automne 2005, au nord du Maroc, lors de tentatives collectives de pénétrer dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, une dizaine de personnes originaires d’Afrique noire sont abattues : on n’en connaîtra ni le nombre exact ni l’identité.
    Le monde découvre alors l’existence de ces migrants et demandeurs d’asile en transit au Maroc, prêts aux pires sacrifices pour fuir leurs pays et rejoindre les rivages européens.
    Depuis plusieurs années déjà, nombre d’entre eux, réfugiés dans (…)

  • La « langue dévastée » des grands médias

    Prêt-à-dire et prêt-à-penser

    par Mikaël Faujour 21 mai 2007

    Poncifs, arguments d’autorité, mépris de classe, élitisme, révérence face aux puissants et euphémisation de la violence d’État, hyperbolisation et diabolisation de la colère des opprimés... Mikaël Faujour analyse, dans le texte qui suit, quelques unes des principales figures de la novlangue médiatique. Une langue aussi pauvre du point de vue esthétique, poétique, philosophique, qu’elle est riche de présupposés idéologiques et lourde de violence symbolique.
    « Jouer le jeu de la démocratie (…)

  • « Le travail rend libre » : plus qu’une provocation

    À propos d’un mot d’ordre du président Sarkozy

    par Jacques Richaud 19 mai 2007

    Jacques Richaud revient dans ce texte sur une phrase prononcée par Nicolas Sarkozy. « Le travail, c’est la liberté », a proclamé l’actuel président de la République durant sa campagne. Un slogan qui n’est en rien innocent, estime l’auteur, car nul ne peut imaginer que Sarkozy lui-même et ses conseillers en communication soient ignorants de l’utilisation historique d’une phrase très voisine : « le travail rend libre » (Arbeit macht frei) au lieu et au temps le plus sombre de l’histoire (…)