Un mot explosif

Réflexions sur le féminisme
par Eléonore Lépinard
28 mars 2024

C’est aux Éditions Anamosa, la collection se nomme « Le mot est faible », on y trouve d’excellents ouvrages comme celui de Sarah Mazouz consacré au mot « race ». Éléonore Lépinard a justement publié, avec Sarah Mazouz et chez Anamosa, un important manifeste au titre éloquent : Pour l’intersectionalité. C’est à un autre mot qu’elle consacre aujourd’hui sa réflexion : le mot féminisme. Un mot (...)

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  • Plaidoyer pour les « bons sentiments »

    Réflexions sur un méchant lieu commun

    par Pierre Tevanian 1er juin 2023

    Cela fait maintenant près de quatre décennies qu’on nous répète, à gauche comme à droite, qu’il ne faut pas culpabiliser l’électeur d’extrême droite, que ce n’est pas à son âme qu’il faut s’adresser, ni même à son coeur, mais à ses tripes et à son porte-monnaie. Cela fait quatre décennies que toute considération éthique est violemment congédiée du débat politique comme déplacée voire contre-productive, en particulier lorsqu’il est question de l’extrême droite et de sa xénophobie : tout (...)

  • L’ingratitude ou le rappel à l’ordre des femmes fortes

    A propos des réactions aux déclarations de la cinéaste Justine Triet

    par Sylvie Tissot 30 mai 2023

    Sur les différentes réactions aux propos de la cinéaste française lors de la cérémonie du festival de Cannes, beaucoup de choses ont été dites, notamment sur cette conception à la fois fausse et paternaliste des subventions publiques .
    Si l’on en croit plusieurs ministres, Justine Triet, bénéficiant desdites subventions, aurait mieux fait, au lieu de critiquer le gouvernement sur la réforme des retraites et la marchandisation de la culture, de remercier ses donateurs – et donc de s’en (...)

  • Le cas Tariq Ramadan ou le défi de lutter sur plusieurs fronts

    Pour une approche intersectionnelle des luttes antiracistes et antisexistes

    par Souad Betka 21 mai 2023

    Le procès pour viol de Tariq Ramadan a eu lieu la semaine dernière, trois ans d’emprisonnement ont été requis. Au-delà du jugement, qui sera rendu le 24 mai, il nous paraît important de revenir sur les réactions qu’avaient suscitées les prises de parole publiques des victimes de T. Ramadan en 2017, et notamment celles de « Brigitte », qui s’est à nouveau exprimée lors du procès. Dans un texte que nous reproduisons aujourd’hui tel qu’il a été publié le 7 novembre 2017, Souad Bekta (...)

  • Qui joue avec la vie des gens ?

    Retour sur une odieuse accusation.

    par Sebastien Fontenelle 13 mai 2023

    Nous sommes le 20 avril et Emmanuel Macron se rend à Ganges. Une semaine plus tôt, la loi sur la réforme des retraites a été promulguée. La mobilisation, pourtant, ne fléchit pas et la CGT, en guise de protestation, procède à deux coupures de courant, notamment dans le collège que doit visiter le président, puis se voit accusée d’avoir également ciblé une clinique. Accusations sans aucune preuve, que Sébastien Fontenelle met ici en regard du silence, lui mortifère, qui règne au sein du (...)

  • Jean-François Braunstein ou la lepénisation de Denis Diderot

    Retour sur une conférence proprement sidérante

    par Pierre Tevanian 29 avril 2023

    Il va être question, dans les lignes qui suivent, du discours que propage actuellement un certain Jean-François Braunstein, philosophe de profession, mais dont il est manifeste – il suffit de lire ce qui suit – qu’il s’éloigne chaque jour un peu plus des idéaux d’ouverture d’esprit, de rigueur conceptuelle, de souci de la démonstration et de probité intellectuelle qui définissent, en principe, l’exigence philosophique. Nous avions déjà signalé à son propos un cas de diffamation (...)

  • Darmanisme et outrageation

    Retour sur un lapsus ministériel, et ce qu’il dit aux Arméniens

    par Pierre Tevanian 28 avril 2023

    On peut se contenter de rire de la cuistrerie, mêlée de maladresse, qui pousse un ministre de la République à dire « déterminisme » au lieu de « détermination ». On peut haïr le niveau de désinvolture que cela dénote, et le peu de considération pour un auditoire venu commémorer ses morts. On peut s’en attrister. Mais comme disait Spinoza, on peut aussi dépasser le rire, la rage et les pleurs, et chercher à comprendre. On peut aller un peu au-delà de ces très légitimes émotions et, avec une (...)

  • Les années passent : tout continue

    Nouvel extrait d’un grand petit livre de Pınar Selek, à l’occasion de sa nouvelle édition

    par Pınar Selek 25 avril 2023

    Dès sa sortie en 2015, nous avions longuement évoqué, salué et médité le « grand petit livre » consacré par Pınar Selek à la « question arménienne », et nous en avions publié un extrait. Cet ouvrage reparaît aujourd’hui dans une version augmentée qu’il nous importe de saluer à nouveau. D’abord parce que son autrice, réfugiée en France, affronte depuis plusieurs mois un nouveau chapitre de l’interminable harcèlement judiciaire que l’État turc lui impose depuis plus de deux décennies. (...)

  • Trop de mémoire ou trop peu ?

    Quelques réflexions sur un 24 avril de plus

    par Pierre Tevanian 24 avril 2023

    Pour ce 24 avril, nous republions quelques réflexions parues ici-même il y a deux ans, inspirées par un questionnement de Yériché Gorizian, du mouvement Charjoum – dans des termes crus, qui ont pu sembler excessifs à certains mais me paraissent justes sur le fond, et demeurent hélas, plus que jamais, appropriés à la situation actuelle des Arméniens, en Artsakh notamment, mais pas seulement. Ce questionnement, le voici : « Comment pouvons-nous commémorer une politique d’extermination qui a (...)

  • Admettre le meurtre, nier le crime

    Le génocide des Arméniens et sa négation dans les mémoires des Jeunes-Turcs unionistes

    par Duygu Tasalp 24 avril 2023

    Il y a aujourd’hui cent-huit ans, le 24 avril 1915, le ministre de l’intérieur ottoman Talât Pacha ordonne l’arrestation des intellectuels ou notables arméniens à Constantinople : ecclésiastiques, médecins, éditeurs, journalistes, avocats, enseignants, hommes politiques, ce sont plus de 2000 personnes qui sont arrêtées en quelques jours, avant d’être déportées puis massacrées. Ces journées marquent le déclenchement officiel d’un génocide planifié et initié plusieurs semaines plus tôt par (...)

  • Le silence en héritage ?

    Les Arméniens et le génocide, entre impératif d’oubli et travail d’anamnèse

    par Nazli Temir Beyleryan 24 avril 2023

    Il y a cent-huit ans, le 24 avril 1915, le ministre de l’intérieur ottoman Talât Pacha ordonnait l’arrestation des intellectuels ou notables arméniens à Constantinople : ecclésiastiques, médecins, éditeurs, journalistes, avocats, enseignants, hommes politiques, ce sont plus de 2000 personnes qui furent alors arrêtées en quelques jours, avant d’être déportées puis massacrées. Ces journées marquent le déclenchement officiel d’un génocide planifié et initié plusieurs semaines plus tôt, qui (...)