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« Je ne suis pas féministe, mais... »

Projections le 28 mai à l’Université Paris 8 et le 29 mai à la Libraire l’Atelier, 75020.

par Ghaïss Jasser
22 mai 2015

C’est sur une note d’espoir que se termine le film Je ne suis pas féministe, mais… car Christine Delphy nous promet, malgré tout ce qui reste à faire, un changement certain chez les générations futures...

Sa confiance nous rassérène mais nous ne pouvons échapper à une nostalgie presque douloureuse qui nous accompagne tout le long de ce film réalisé par les soeurs Tissot en hommage à la sociologue, théoricienne et militante féministe.

Ce film est parsemé de pépites : pépites d’archives, pépites de réflexions qui, loin de pouvoir résumer la pensée foisonnante de Christine, l’esquissent seulement et nous renvoient incessamment à la lecture et à la relecture de ses oeuvres.

Depuis l’âge de onze ans, la féministe en herbe pose à ses amies des questions qui portent déjà les germes de sa réflexion sur le travail domestique :

« Pourquoi les femmes cirent les chaussures de leur mari ? »

L’évocation de son enfance, de ses parents, de « sa vie amoureuse qui commence par des chagrins d’amour » est d’autant plus émouvante qu’elle nous révèle une Christine aussi fragile que résistante, une Christine dont le délicieux humour est parfois tendre et d’autres fois cinglant.

« Le féminisme a donné un sens à ma vie – dit-elle – mais ne m’a pas rendue heureuse, d’ailleurs – ajoute-t-elle – je ne sais pas ce que c’est être heureuse mais je sais que je me mets souvent en colère et je pense que les femmes ne se mettent pas assez en colère ! »

Entre archives et paroles de Christine, un déferlement d’informations s’accélère même pour les initié-e-s. Nous sommes alors tenté-e-s d’arrêter l’image, de revenir un peu en arrière pour poser d’autres questions ou tout simplement pour prolonger le parfum d’un souvenir.

Enfin, le féminisme n’est certes pas un passeport pour le bonheur, comme l’a évoqué Christine ; mais sans le féminisme, le risque est grand de perdre nos plus précieux repères.

P.-S.

Cet article a été publié sur le site du festival international de films de femmes de Créteil où a été projeté le film en première le samedi 14 mars 2015.

Projections le jeudi 28 mai à 18h à l’Université Paris 8, salle A1 181 (département cinéma).
et le vendredi 29 mai à 20h à la libraire l’Atelier, Paris 20ème.

Toutes les informations sur le film ici.