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« L’accoutumance est une seconde nature, et non moins puissante » (Michel de Montaigne)

Quatre questions à l’adresse des responsables de l’Institut Montaigne

par Sebastien Fontenelle
9 mai 2020

Quatre questions pour les responsables de l’Institut Montaigne, think tank ultralibéral qui a récemment préconisé, pour « rebondir face au Covid-19 », un « accroissement du temps de travail » et la suppression d’un jour férié et d’une semaine de vacances scolaires – en espérant qu’elles et ils trouveront, entre deux prédications thatchériennes, un peu de temps pour répondre.

Bonjour, Institut Montaigne.

Auriez-vous quelques instants pour répondre à une courte série de (quatre) questions ?

La première : est-il exact que les 160 entreprises qui - comme vous dites joliment – « concourent chaque année » à votre « fonctionnement » bénéficient, comme vous l’indiquez également sur votre site, « d’une réduction d’impôts de 60 % » ?

La deuxième : est-il exact que grâce à cette réduction, et comme vous l’expliquez toujours sur votre site, la cotisation annuelle que vous versent par exemple les entreprises dont le CA est supérieur à 760 millions d’euros leur coûte 26 260 euros au lieu de 65 560 euros ?

La troisième : est-il juste de dire que par le jeu de ce (très) considérable avantage fiscal, près des deux tiers du montant des substantielles cotisations qui vous sont ainsi versées sont donc, et en réalité, pris en charge par l’État - et par conséquent par les contribuables ?

Quatrième et dernière question, peut-être la plus importante : dans le moment où vous préconisez, pour « rebondir face au Covid-19 », une augmentation du temps de travail (sans hausse immédiate de sa rémunération) et une diminution du temps de repos : allez vous, de votre côté, pour contribuer aussi à ce rebond, renoncer à ce financement public auquel vous vous êtes semble-t-il accoutumé·e·s ?