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L’histoire aux historiens ?

Critique de la rhétorique « anti-mémorielle »

par Pierre Tevanian
5 octobre 2021

« Le passé c’est le passé ! », « Laissons l’histoire aux historiens ! », ou aujourd’hui, avec cette petite touche d’morgue macronienne : « Non aux rentes mémorielles ». Derrière ces discours pointe une même arrogance, une même surdité volontaire, les mêmes implicites et les mêmes effets politiques : un verrouillage du débat public sur l’héritage colonial et esclavagiste de l’Europe, qui permet de réaffirmer une hiérarchie des mémoires – et, par métonymie, une hiérarchie des races et des peuples. C’est à cette rhétorique « anti-mémorielle » que sont consacrées les lignes qui suivent, extraites du dernier livre de Pierre Tevanian, Politiques de la mémoire.

Tout au long de l’année 2005, « la mémoire » et « l’histoire » ont occupé périodiquement le devant de la scène médiatique française. De l’« affaire Dieudonné » aux polémiques qui ont accompagné la sortie du film Indigènes et des livres La Tyrannie de la pénitence, Pour en finir avec la repentance coloniale ou encore Fier d’être français, en passant par « l’affaire Pétré-Grenouilleau », la constitution du CRAN (Conseil représentatif des associations noires), le lancement des collectifs « Devoirs de mémoire », l’hystérie médiatique et politique qui a accueilli l’« Appel des Indigènes de la République » ou encore les manifestations antillaises contre une loi célébrant le « rôle positif » de la colonisation, c’est en grande partie autour du rapport entre passé, présent, mémoire, histoire et politique que s’est cristallisé le débat public.

Une nouvelle vulgate s’est à cette occasion installée durablement, à grands renforts de déclarations politiques et de publications journalistiques ou livresques, à propos du passé colonial et esclavagiste de la France, et de ses effets sur la condition actuelle des descendant·e·s d’esclaves ou de colonisé·e·s. Ce discours dominant n’est pas ouvertement raciste, mais il assume en revanche une posture professorale ou paternelle, en rappelant à l’ordre les personnes et en « remettant les choses en place ». À la confusion « mortifère » entre passé et présent, il oppose cette vérité apparemment frappée au coin du bon sens : « Le passé, c’est le passé ! » Et à la « grossière » confusion entre mémoire et histoire, il oppose un rappel à l’ordre tout aussi tautologique : « C’est aux historiens de dire l’histoire ! »

« Le passé, c’est le passé » ! »

L’unité et la cohésion nationale sont sans cesse invoquées, face à une menace d’« éclatement » incarnée par la « guerre des mémoires » et la « concurrence des victimes ». Mais ce qu’on prétend défendre, c’est aussi, plus fondamentalement, un rapport positif, sain et dynamique de la collectivité nationale à elle-même, au présent dans lequel elle vit et au futur qui reste à construire. Un rapport au temps qui « ne laisse pas les morts enterrer les vivants », qui ne s’enferme pas dans les passions tristes, le ressassement et la commémoration mélancolique des « pages sombres » de notre histoire : celle des offenses subies par les uns et commises par les autres. Ainsi parla Nicolas Sarkozy : « À tous les peuples de la Méditerranée qui passent leur temps à ressasser le passé et les vieilles haines de jadis, je veux dire que le temps est venu de regarder vers l’avenir » [1]. Mais ainsi parla aussi Daniel Bensaïd, figure historique de la Ligue communiste révolutionnaire, lorsque, réagissant à l’« Appel des Indigènes de la République », il soulignait « l’impossibilité de vivre sans oubli » et mettait en garde « nos sociétés » contre une mort par « overdose mémorielle ».

Ce qui pose problème, c’est d’abord que ce discours d’inspiration nietzschéenne sur le caractère mortifère du ressentiment et la nécessité de l’oubli des offenses subies [2] ne vaut en général que pour le passé colonial et esclavagiste. Nul n’ose dans le monde politique appeler aussi frontalement les Juif·ve·s ou les Arméniens [3] à l’oubli de ce qu’ont subi leurs parents, leurs grands-parents ou leurs arrière-grands-parents. Nul ne leur reproche de s’enfermer dans le passé – du moins ceux qui le font sont-ils assez vite réfutés, voire identifiés comme des extrémistes, des négationnistes et des racistes. Une éloquence rare est même mobilisée alors pour rappeler – à juste titre – l’importance du passé, le caractère inoubliable des offenses subies, le caractère moralement coupable et politiquement irresponsable de l’oubli, et la nécessité impérieuse de la reconnaissance du tort commis pour que soient possibles le pardon et la réconciliation.

Lorsqu’un Nicolas Sarkozy, par exemple, ordonne qu’on « laisse les historiens faire le travail de mémoire » qui s’impose sur le passé esclavagiste et colonial [4], les journalistes qui l’interrogent n’ont pas l’à-propos de lui demander s’il préconise la même retenue et le même silence des non-historiens en ce qui concerne la Shoah. Et lorsqu’il dénonce le fait de juger le passé « à l’aune des idées politiques d’aujourd’hui », les journalistes ne lui demandent pas non plus s’il préconise le même relativisme moral à l’égard de l’antisémitisme, s’il reproche par exemple aux associations communautaires juives et aux associations antiracistes de juger la politique antijuive de Vichy « à l’aune des idées politiques d’aujourd’hui ».

Ce qui pose problème, ce n’est donc pas forcément de critiquer l’hypothèse abstraite d’un « enfermement mémoriel », mais l’inégalité de traitement des différentes communautés et de leurs différentes mémoires. C’est le fait que ce qui est nommé « enfermement mémoriel », « victimisation » ou « manie de la repentance », et à ce titre refusé aux descendant·e·s d’esclaves ou de colonisé·e·s, n’est rien d’autre que ce qui est à peu près reconnu aux Juif·ve·s et – à un degré moindre – aux Arménien·ne·s, érigé même – et à juste titre – en « devoir de mémoire ». Car si l’on fait preuve d’honnêteté, si l’on écoute et si l’on entend bien les « revendications mémorielles » qui émergent depuis plusieurs années, elles ne visent rien d’autre que cela : une reconnaissance officielle des faits, des moyens pour la recherche historique, une place conséquente dans les manuels scolaires et les documentaires télévisés, et enfin une inscription matérielle – sous forme de monuments, de noms de rue ou de jours fériés – des événements, de leur réprobation par la Nation française et des « grandes figures » noires, arabes ou asiatiques qui en ont été les héros et martyrs.

Tout cela, qui est refusé aux descendant·e·s d’esclaves et de colonisé·e·s, est ce à quoi les Juif·ve·s et les Arménien·ne·s ont fini par avoir plus ou moins droit – sans parler des Français « ordinaires », qui ne sont ni juif·ve·s, ni tsiganes, ni arménien·ne·s, ni noir·e·s ni arabes, ni descendant·e·s d’« Indochinois », et qui croulent sous le poids d’un « patrimoine » glorifié et de « grands hommes » idéalisés, de Clovis et Jeanne d’Arc à de Gaulle, en passant par Voltaire, Danton, Napoléon ou Jules Ferry (même François Mitterrand a été célébré, dix ans à peine après sa mort).

Il y a là une violence symbolique inouïe : c’est toute une population qui se retrouve exclue en dehors de la « commune humanité », puisque désignée implicitement comme indigne de figurer dans l’Histoire avec un grand « H », celle qui prétend retracer les bonheurs et les malheurs de l’Humanité. L’espèce humaine se définissant par son historicité, l’exclusion ou la relégation de l’histoire des Noir·e·s, des Arabes ou des Asiatiques reproduit métaphoriquement l’exclusion (« ils ne sont pas humains, ils n’ont pas d’âme ») et la relégation (« ce sont des races humaines, mais des races inférieures ») qui ont servi dans le passé à justifier leur oppression. La dénégation des torts passés et l’injonction à l’oubli faite aux descendant·e·s de victimes constitue pour cette raison une violence symbolique qu’aucun bon républicain blanc, bourgeois et catholique n’accepterait pour lui-même.

« La culpabilité n’est pas héréditaire ! »

La séparation radicale entre le passé et le présent se décline aussi sous la forme d’un discours sur la non-hérédité des fautes : ni les Françai·se·s blanc·he·s en général, ni même les descendant·e·s direct·e·s des esclavagistes, des colonisateurs ou des colons ne sauraient être tenus responsables des fautes de leurs parents, grands-parents ou arrière-grands-parents. De Nicolas Sarkozy à Daniel Bensaïd là encore, en passant par des essayistes comme Daniel Lefeuvre, Max Gallo et Pascal Bruckner, de nombreuses voix, de tous bords politiques, ont adressé la même réponse à « l’Appel des Indigènes de la République » – et plus largement aux descendant·e·s d’esclaves ou de colonisé·e·s qui posent la question de l’héritage colonial :

« Il n’y a pas plus de transmission du statut de victime qu’il n’y a de transmission du statut de bourreau. »

« Il y aurait une sorte d’héritage héréditaire de l’oppression subie (et par contrecoup de la culpabilité des oppresseurs). Cette invocation du “nom du père” introduit une sorte de droit du sang dans le combat contre les discriminations et rejoint une quête à la mode des origines, qui tend à ethniciser ou confessionnaliser les conflits politiques. »

« De quel droit demandez-vous aux fils de se repentir des fautes de leurs pères ? » [5]

C’est ainsi que, par un retournement incroyable, et au fond assez odieux, les jeunes noir·e·s ou arabes qui héritent, de par leur couleur de peau ou leur patronyme, d’un stigmate générant des humiliations et de discriminations, se retrouvent mis sur le même plan que les dominants qui héritent, par le sang, d’un droit ou d’un privilège. Et ce sont elles et eux – les stigmatisé·e·s – qui, lorsqu’ils ou elles s’élèvent contre la stigmatisation subie en raison de leur origine ethnique, deviennent les responsables de l’ethnicisation.

Le sophisme est d’autant plus retors qu’il a l’apparence de l’évidence et de l’orthodoxie progressiste. Qui en effet irait contester que les enfants ne sont pas comptables des fautes de leurs parents ? N’est-ce pas le propre du racisme que d’instaurer une responsabilité collective et héréditaire ? Pourtant, cet énoncé, bien qu’incontestable sur le principe, perd toute pertinence lorsqu’on le rapporte à son contexte d’énonciation. D’abord parce que l’objection est hors de propos : aucun.e « activiste de la mémoire » ne pose la question en termes de culpabilité héréditaire, de honte ou d’excuses à présenter. Ce n’est pas la population dans sa globalité qui est interpellée mais avant tout l’État et les institutions, et ce n’est pas un sentiment de honte qui est demandé mais une reconnaissance, s’enracinant dans un regard lucide sur le passé et s’incarnant dans des actes – et notamment une autre politique éducative, permettant de mener à l’école un travail plus exhaustif, moins superficiel et moins complaisant sur l’esclavage, le système colonial et les représentations qu’ils ont produites.

Cette caricature a surtout ceci de détestable qu’elle tend à disqualifier, faire taire, et ainsi écarter la véritable question que posent les descendant·e·s d’esclaves et de colonisé·e·s : non pas la question de l’hérédité biologique (du statut de victime ou de bourreau), mais la celle de l’héritage politique, c’est-à-dire de la transmission des représentations racistes et de la reproduction des mécanismes discriminatoires. Car s’il est vrai que le couple bourreau/victime n’est pas héréditaire, en revanche, les relations dominants/dominés, notamment celles qui sont fondées sur l’inégalité des ressources économiques et sur des stigmates racistes, se transmettent et se reproduisent bel et bien de manière héréditaire, sans grande déperdition : de même que les pauvres font des enfants qui naissent pauvres, et le restent pour la plupart, les Noir·e·s font des enfants noir·e·s et les Arabes des enfants arabes, qui à leur tour subissent en tant que tels le racisme – à moins de supposer que celui-ci ait miraculeusement disparu « avec le temps », comme essaient de nous le faire croire certains discours pieux.

Le racisme subi par les enfants n’est certes pas nécessairement identique à celui qu’ont vécu les parents ou les grands-parents : il peut être un peu moins radical, brutal et généralisé, comme il peut s’être aggravé, tout dépend de l’évolution des rapports sociaux. Mais ces évolutions se dessinent sur un fond de permanence et de reproduction des inégalités, et ce qui est certain, c’est que l’écoulement du temps n’a jamais suffi à faire reculer le racisme : il faut, pour qu’il recule vraiment, que des acquis aient été gagnés par des luttes [6]. Bref : il faut que des descendant·e·s d’esclaves ou de colonisé·e·s aient commencé par dire et faire entendre qu’ils subissent le racisme – au risque de se voir répondre que « le statut de victime n’est pas plus héréditaire que le statut de bourreau »… Le discours contre « l’hérédité du statut de victime et de bourreau » apparaît en somme sous un jour peu reluisant : il a pour effet, et sans doute pour fonction, d’intimider, de disqualifier et d’empêcher toute prise de conscience et de parole au sein des groupes racisés.

À cette attitude condescendante, il existe une alternative : la pleine reconnaissance de l’oppression passée et de ses conséquences présentes, et la volonté de changer les choses. Il y a donc bien une « responsabilité blanche » : non pas à l’égard du passé, qui ne dépend pas de nous, mais à l’égard du présent. Les Françai·se·s blanc·he·s ne sauraient être tenus responsables de ce qu’ont fait leurs ancêtres ou leurs dirigeants dans le passé, mais ils sont responsables de ce qu’ils font ou laissent faire au présent : choisissent-ils d’admettre l’évidence d’une transmission des stéréotypes esclavagistes et coloniaux, de la permanence des pratiques discriminatoires et de l’ordre social injuste qui en découle, ou préfèrent-ils faire comme si de rien n’était, remiser « la colonisation » au rayon des « épisodes passés » – et par là même abandonner à leur sort leurs concitoyen·ne·s noir·e·s et arabes, en leur laissant implicitement l’entière responsabilité de leur condition subalterne ? De ce choix présent nous avons tous à répondre – et de son second terme il y a bel et bien lieu d’avoir honte et de se repentir.

« Laissez l’histoire aux historiens ! »

À cette violence de la séparation passé/présent (« le passé c’est le passé ») vient s’ajouter une seconde violence : celle de l’opposition mémoire/histoire. Il n’y a certes rien de violent ou d’illégitime dans le fait de distinguer la mémoire et l’histoire, l’une étant par nature subjective et sélective là où l’autre vise l’objectivité et l’exhaustivité. Ce qui est violent à l’égard des discriminés de la mémoire (j’entends par là : ceux dont l’expérience passée est reléguée dans les bas-fonds de la mémoire collective officielle), c’est d’opposer de manière absolue l’histoire à la mémoire comme le bien au mal, et de dénier aux mémoires minoritaires – en l’occurrence arabes, afro-antillaises ou asiatiques – toute contribution à la production du savoir historique. Ce qui est violent, c’est la manière dont « les historiens » sont purement et simplement identifiés à « l’histoire », comme si tous les historien·ne·s de métier étaient toujours à la hauteur de l’idéal d’impartialité et d’objectivité sur lequel est fondée leur discipline, comme si le champ institué de la recherche et de l’enseignement de l’histoire n’était pas déterminé, dans ses choix d’objets d’étude, par une mémoire particulière : celle des dominant – et comme si des non-professionnels ou des non-diplômés ne pouvaient jamais faire preuve d’impartialité et de rigueur historique. Ce qui est violent, c’est en somme la monopolisation du discours légitime sur le passé par une corporation – une corporation qui est très majoritairement blanche et qui (faut-il y voir un lien ?) n’a jamais brillé par sa curiosité pour l’esclavage et la colonisation, du moins pour ces processus historiques tels qu’ils ont été vécus par les esclaves et les colonisé·e·s.

Cette monopolisation du discours légitime sur le passé est d’autant plus malvenue que le militantisme mémoriel des opprimé·e·s – qu’il s’agisse des Noir·e·s, des Arabes, des Juif·ve·s, des Arménien·ne·s, des femmes, des homosexuel·le·s, des ouvrier·e·s – a toujours produit des effets de vérité et fait avancer la recherche historique, en posant à l’histoire académique des questions qu’elle avait omis de se poser, en ouvrant des champs d’investigation qui avaient été délaissés, en permettant un rééquilibrage des points de vue et un gain d’objectivité, et en fournissant un véritable travail d’archive [7].

Au bout du compte, derrière cette double dichotomie explicite, passé/présent et mémoire/histoire, c’est une autre dichotomie, implicite, qui surdétermine tout le débat : la dichotomie bien connue entre « eux » et « nous ». Il y a « nous », peuple français « de souche », qui incarnons l’objectivité et donc « l’histoire », et il y a « eux », Noir·e·s, Arabes, musulman·e·s et autres descendant·e·s de colonisé·e·s, qui ne dépassent pas le stade de la « mémoire », avec tout ce que celle-ci a de subjectif et d’autocentré – bref : d’insuffisant. Il y a « nous » qui avons un passé objectivement glorieux et des malheurs objectivement dignes d’être racontés, et « eux » dont la moindre revendication « mémorielle » ne peut apparaître que comme excessive, outrancière et « pleurnicharde » – on dit aussi « lacrymale », quand on veut briller. Une telle opposition entre « eux » et « nous », débouchant sur une inégalité de traitement, porte un nom : le racisme.

P.-S.

Politiques de la mémoire, de Pierre Tevanian, vient de paraître aux Éditions Amsterdam.

Notes

[1Nicolas Sarkozy, discours prononcé à Toulon, 7 février 2007.

[2Cf. Friedrich Nietzsche, Seconde considération intempestive. De l’utilité et de l’inconvénient des études historiques pour la vie, trad. fr. H. Albert, Paris, GF, 1998 ; et Généalogie de la morale, deuxième partie : « Culpabilité, mauvaise conscience et ressentiment », trad. fr. O. Hansen-Løve, T. Leydenbach, P. Pénisson, Paris, GF, 2000. Cf. aussi Gilles Deleuze, Nietzsche et la philosophie, Paris, Puf, 2005.

[3ême si, dans le cas arménien, rien de sérieux n’est mis en oeuvre pour visibiliser cette mémoire et l’inscrire réellement dans la mémoire collective.

[4Nicolas Sarkozy, France 3, 7 décembre 2005. On notera, au passage, le parfait amalgame opéré par le ministre-candidat entre deux notions qu’on nous demande par ailleurs constamment de séparer : l’histoire et la mémoire.

[5Pascal Bruckner, La Tyrannie de la pénitence, Paris, Grasset, 2006 ; Daniel Bensaïd, Samy Joshua, Roselyne Vacchetta, « Quand la raison s’affole », Libération, 21 mars 2004 ; Nicolas Sarkozy, discours prononcé à Toulon, 7 février 2007.

[6Contre « le mythe du temps qui travaille pour nous », voir Martin Luther King, « Lettre de la geôle de Birmingham », Je fais un rêve, trad. fr. M. Saporta, Paris, Bayard, 2013

[7Voir Colette Guillaumin, « Femmes et théories de la société. Remarques sur les effets théoriques de la “colère des opprimées” », Sexe, race et pratique du pouvoir. L’idée de Nature, Paris, Indigo et Côté-Femmes, 1992.