Du Président des riches au Président contre les jeunes

« Sois-jeune et tais-toi » version Macron
par Sylvie Tissot
19 avril 2024

Gabriel Attal appelle à un « sursaut d’autorité ». Autorité de qui ? D’un gouvernement au sein duquel si peu ont échappé aux soupçons de corruption ? D’un Président régulièrement pris en flagrant délit de mensonge ? Une chose est sûre : ceux qui auraient besoin de ce surcroît d’« autorité » sont clairement désignés : les jeunes et parmi eux les pauvres, les racisés, ceux qui habitent dans les (…)

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  • Les lignes qui suivent sont consacrées à Bob Dylan, et plus précisément à l’une de ses années les plus mésestimées – 1978. À tort, comme vient nous le rappeler opportunément la réédition des « Budokan Tapes »...
    « Saved » est le nom d’un des moins bons (mais quand même bons) albums de Bob Dylan, et c’est assez logique. Le lascar a très tôt estimé qu’il devait se sauver pour se sauver, je veux dire se sauver (tailler la route) pour se sauver (trouver son Salut). Comme artiste en tout cas, à (…)

  • « Ténèbres qui font d’un bébé un assassin »

    Préface du livre Le chaudron militaire turc. Un exemple de production de la violence masculine.

    par Pınar Selek 26 novembre 2023

    Les éditions Des femmes republient cette année le livre, épuisé, de Pinar Selek sur le service militaire en Turquie. Il est cette fois intitulé Le chaudron militaire turc, titre qui désigne de façon métaphorique ce lieu de fabrication d’une masculinité pas seulement violente, mais plus exactement structurée par l’obéissance aveugle aux injonctions à la violence. C’est bien cela que met en lumière l’enquête sociologique qui a été réalisée, selon un protocole astucieusement pensé et présenté (…)

  • Les images de manifestants mettant à terre une statue du marchand d’esclaves Edward Colston au Royaume-Uni ou celles de la grue soulevant de leur piédestal le général confédéré Robert E.Lee et son cheval aux États-Unis ont fait le tour du monde, défrayé la chronique et excité les paniques morales. À rebours desdites paniques morales, nous avons nous même observé avec bienveillance les mouvements sociaux dénigrés souvent sous le nom de cancel culture, en soulignant la légitimité et même la (…)

  • Le chandelier

    Comment rester humain ?

    par Noëlle Cazenave-Liberman 8 novembre 2023

    À l’heure où, en France notamment, des agressions antisémites physiques, verbales ou écrites, s’autorisent du martyre des Palestiniens, tandis qu’une islamophobie débridée s’autorise des victimes israéliennes, jusque dans de grands médias de masse, alors que ces récupérations instrumentales franco-françaises en viennent à occulter et piétiner les victimes d’un massacre toujours en cours, l’extrait qui suit nous parait la meilleure des introductions aux réflexions de Noëlle Cazenave-Liberman (…)

  • Move on up !

    Présentation d’un livre important, sur un artiste important

    par Nicolas Sauvage 7 novembre 2023

    Méconnues souvent, au-delà des célébrissimes People get ready et Superfly, insuffisamment célébrées en tout cas, la vie et l’oeuvre exemplaires de Curtis Mayfield n’avaient jusqu’à présent fait l’objet d’aucun livre en langue française. Cette lacune est désormais comblée, et d’une façon qui rend justice à l’artiste comme à l’homme, à son esthétique comme à son éthique – sans oublier, bien entendu, son engagement politique. En 280 pages passionnées autant qu’informées qui vont à l’essentiel, (…)

  • Les multiples figures de la dé-commémoration

    Présentation d’un livre collectif sur les politiques de la mémoire

    par Jenny Wüstenberg, Sarah Gensburger 23 octobre 2023

    Les images de manifestants mettant à terre une statue du marchand d’esclaves Edward Colston au Royaume-Uni ou celles de la grue soulevant de leur piédestal le général confédéré Robert E.Lee et son cheval aux États-Unis ont fait le tour du monde, défrayé la chronique et excité les paniques morales. À rebours desdites paniques morales, nous avons nous même observé avec bienveillance les mouvements sociaux dénigrés souvent sous le nom de cancel culture, en soulignant la légitimité et même la (…)

  • Les lignes qui suivent reprennent, avec son autorisation, un communiqué publié initialement par le collectif RESF du lycée Paul Éluard, le 3 octobre 2023. Nous étions alors avant le nouvel embrasement du Moyen-Orient et le meurtre du professeur Dominique Bernard, qui ont occasionné en France bien d’autres instrumentalisations ou dérives odieuses, notamment antisémites, islamophobes ou plus largement xénophobes. De la part, entre autres, et une fois de plus , de la même Caroline Fourest, qui (…)

  • Sociogenèse d’un crime d’état

    17 octobre 1961 : chèque en blanc à Maurice Papon

    par Emmanuel Blanchard 16 octobre 2023

    À l’occasion du soixantième deuxième anniversaire du crime d’octobre 1961, nous publions un texte extrait du livre d’Emmanuel Blanchard, La police parisienne et les Algériens (1944-1962). Alors que la possibilité de manifester devient, dans la France d’Emmanuel Macron et de Gérald Darmanin, de moins en moins évidente, nous invitons chacun-e à se rendre sur le Pont Saint-Michel le 17 octobre 2023 à partir de 18h, afin de rendre hommage à la mémoire de tous les Algérien-ne-s victimes des (…)

  • « Pour servir et valoir ce que de droit »

    Nouvel extrait d’un livre important d’Anouche Kunth : Au bord de l’effacement

    par Anouche Kunth 9 octobre 2023

    « Les empreintes rendent sensible ce qui tient tête ». Ainsi s’achève l’un des trente courts chapitres du singulier et fascinant ouvrage d’Anouche Kunth : Au bord de l’effacement. Sur les pas d’exilés arméniens dans l’entre-deux-guerres, qui vient de paraître aux Éditions La Découverte – et qui va faire l’objet d’une présentation publique à la Librairie L’Hydre à Mille Têtes ce mercredi 18 octobre à 19h – alors que l’histoire sans fin de l’effacement des Arméniens connaît de nouveaux (…)

  • La norme et le nom

    Quatrième extrait d’un livre important d’Anouche Kunth : Au bord de l’effacement

    par Anouche Kunth 28 septembre 2023

    « Les empreintes rendent sensible ce qui tient tête ». Ainsi s’achève l’un des trente courts chapitres du singulier et fascinant ouvrage d’Anouche Kunth : Au bord de l’effacement. Sur les pas d’exilés arméniens dans l’entre-deux-guerres, qui vient de paraître aux Éditions La Découverte, alors que l’histoire sans fin de l’effacement des Arméniens connaît de nouveaux épisodes plus que préoccupants – dans une indifférence à peu près identique à celle de 1894, 1896, 1909, 1915, 1916, 1920, (…)