À l’heure où le climat et l’environnement se dérèglement à grande vitesse, à l’heure où l’on massacre des civils en Ukraine et à Gaza, où l’on détruit un peuple à petit feu en Chine, où l’on déporte en totalité les Arméniens du Haut Karabagh, où l’on réprime dans le sang au Soudan, à l’heure où, dans nos frontières hexagonales, l’hôpital et l’école publique sont dévastés par les coupes budgétaires, la grande pauvreté et les inégalités à des niveaux sans précédent depuis longtemps, la (…)
Les mots sont importants (lmsi.net)
Pratiques d’émancipation, pratiques de désordre
14 avril 2024
C’est aux Éditions Anamosa, la collection se nomme « Le mot est faible », on y trouve d’excellents ouvrages comme celui de Sarah Mazouz consacré au mot « race ». Éléonore Lépinard a justement publié, avec Sarah Mazouz et chez Anamosa, un important manifeste au titre éloquent : Pour l’intersectionalité. C’est à un autre mot qu’elle consacre aujourd’hui sa réflexion : le mot féminisme. Un mot (…)
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Michel Droit, pour mémoire
Brève réflexion anamnésique autour de la consternante et terrifiante affaire Aya Nakamura
par 15 mars 2024 -
Une révolution conservatrice dans la laïcité
Retour sur la loi antifoulard du 15 mars 2004
par 15 mars 2024Il y a aujourd’hui vingt ans était votée la loi du 15 mars 2004 interdisant les signes dits ostensibles à l’école publique. Les lignes qui suivent reviennent sur cette loi, et sur la manière dont elle opère, non seulement au niveau mondial, dans la société des nations démocratiques et sécularisées, mais aussi à l’échelle nationale, au sein-même de la législation française, une véritable rupture. Au lourd bilan en termes d’exclusions scolaires s’est ajoutée, au fil des années, toute une (…)
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En France comme aux États-Unis ou au Brésil, le métissage fait l’objet d’une véritable obsession, négative chez nos racistes les plus déterminés (qui expriment quotidiennement et bruyamment, avec de moins en moins de filtres et de plus en plus de relais mass-médiatiques, leur peur panique de la souillure raciale), positive chez nos antiracistes les plus inconséquents, hélas nombreux (qui voient dans la « mixité » le levier par excellence du « dépassement » des « conflits », de « (…)
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Juliet Berto, du bateau de Céline et Julie à la Jonque de Lili
Les aventures d’une guerrière du Bonheur et de la Paix
par 5 mars 2024Connu de plus en plus, grâce aux camarades de Blast, auprès d’un large public, Pacôme Thiellement trace depuis maintenant vingt ans et vingt livres un sillon et mille lignes de fuite qui, par des entrées différentes, opposées aux notres parfois si l’on regarde de loin, mais finalement pas tant que ça, par des entrées communes aussi, nombreuses, celles notamment qui nous furent ouvertes par les Beatles, Nerval, Colette Thomas, Topor, Lynch, Cassavetes, Billie Holiday, Otis Redding mais aussi (…)
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Aux frontières de l’Europe, murs et barrières poussent comme des champignons. Une épidémie de barbelés, symptôme d’une vision du monde xénophobe : les personnes migrantes menaceraient le monde occidental et seraient une nuisance à endiguer coûte que coûte, y compris au prix de leurs vies. C’est dans ces lieux de mort et de vies mutilées, de Laâyoune à Melilla en passant par Lampedusa, Belgrade ou Calais, qu’Émilien Bernard est allé enquêter pendant de longs mois. Le livre qu’il tire de cette (…)
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Le travail migrant, ou l’autre délocalisation
Quelques éléments critiques sur et contre un utilitarisme migratoire en train de s’exacerber
par 2 mars 2024Alors qu’a été adoptée l’infâme loi Darmanin, amputée de certains de ses articles les plus abjects, mais pas la totalité, le texte qui suit revient sur le débat concernant « l’admission exceptionnelle au séjour » pour les travailleurs et travailleuses sans titre de séjour mais exerçant néanmoins une activité salariée dans un métier dit « en tension » . Car l’enjeu est de taille : il n’y a en fait rien de hasardeux dans le fait que ce soit précisément dans ces secteurs dont les représentants (…)
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L’indocile fi-fille à son vilain papa
Quand Libération valide la stratégie lepéniste dite de dédiabolisation
par 1er mars 2024Qu’on n’ait pas fini de regretter la beauté, la poésie et la douce folie de « L’oeil de Willem » dans Libération, nous l’avons déjà dit. Que la vignette qui lui a succédé dans le même bas de la même page « Idées / Débats », sous le presque même intitulé, « L’oeil de Coco », soit plus qu’à son tour consternante voire écoeurante de laideur, de grossièreté et de relents « gaulois », misanthropes et réactionnaires, pas vraiment féministes ni « inclusifs » (en bref : le plus mauvais de la (…)
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Comment consacrer un ouvrage à Angela Davis sans ajouter un cierge à l’icône ? Comment rendre hommage sans héroïser la personne ? C’est ce que fait Najate Zouggari dans ce petit livre d’ores-et-déjà essentiel qui parait aujourd’hui et qui s’intitule, tout simplement, Davis. Construit à la fois de façon biographique et thématique, il offre des outils pour garder en nous, en ces temps qui incitent souvent au découragement, la flamme du militantisme. On y trouve des rapprochements et des (…)
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Les petites musiques de la résistance
Un entretien de Angela Davis avec Ice Cube, vu par Najate Zouggari
par 26 février 2024Comment consacrer un ouvrage à Angela Davis sans ajouter un cierge à l’icône ? Comment rendre hommage sans héroïser la personne ? C’est ce que fait Najate Zouggari dans ce petit livre d’ores-et-déjà essentiel qui s’intitule, tout simplement, Davis. Construit à la fois de façon biographique et thématique, il offre des outils pour garder en nous, en ces temps qui incitent souvent au découragement, la flamme du militantisme. Dans un des chapitres du livre paru ce mois dernier aux éditions Les (…)
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Se désintoxiquer
Réflexions enthousiastes sur deux livres féministes : La chair est triste hélas, de Ovidie et Pauvre folle, de Chloé Delaume
par 25 février 2024L’une annonce en grande fanfare sa résolution ; l’autre passe le livre à chercher le courage de renoncer. La première prévient qu’elle va procéder par uppercuts – et tient, sans faiblir, toute la longueur. La seconde prend l’occasion d’un voyage en train pour revenir sur un autre voyage, long, sinueux, douloureux.
Dans La chair est triste hélas, la réalisatrice et essayiste Ovidie annonce qu’elle arrête le sexe avec les hommes. Pauvre Folle, qui poursuit le travail d’auto-fiction de (…)