La différence entre peuples civilisés et non civilisés n’est pas conçue, dans la pensée coloniale telle que la formule par exemple un Albert Sarraut, en termes de différence de nature, mais en termes de différence d’évolution ou de développement – c’est-à-dire en termes essentiellement temporels. Pour le nouveau discours colonial français, colonisateurs et colonisés se situent à des étapes ou à des stades différents par rapport à une même ligne évolutive. Cela lui permet, alors qu’il (…)
Accueil > Études de cas > Héritages coloniaux
Héritages coloniaux
Dernier ajout : 19 juillet 2018.
Tous les articles de cette rubrique
-
La mission civilisatrice (Sixième partie)
Différence coloniale et histoire universelle
par 10 septembre 2008 -
La colonisation conçue comme processus de civilisation se distingue des formes primitives et tendanciellement violentes de la dissémination, comme l’action rationnelle se distingue de l’action instinctive. La colonisation apparaît comme l’expression de la faculté humaine à diriger le besoin instinctif d’expansion au-delà de tout déterminisme utilitariste, de le moraliser, de plier sa nécessité au service de l’idéal de la production de l’unité du genre humain.
Première partie Deuxième (…) -
La mission civilisatrice (Quatrième partie)
Unité et différences du genre humain
par 10 septembre 2008Si le but affiché de la colonisation est la nécessaire unification du genre humain à travers la civilisation du monde, cela implique que celui-ci soit préalablement divisé...
Première partie Deuxième partie Troisième partie
La juxtaposition de populations différentes est – par exemple selon René Maunier – considérée comme le fait fondamental de la colonisation contemporaine :
« Les anciens occupants, les nouveaux habitants ; les dominés, les dominants, les gouvernés, les (…) -
La spécificité du « génie » colonial français trouve son expression la plus caractéristique dans la théorie de l’assimilation, équivalent colonial de la théorie républicaine de l’intégration.
Première partie Deuxième partie
Dans sa théorie de la colonisation, qui demeure un classique de la pensée coloniale malgré les modifications subies, Arthur Girault distinguait trois modèles de colonisation, qu’il plaçait le long d’une ligne d’évolution allant du processus le plus primitif au plus (…) -
Pour que le terme de « colonisation » en arrive à la signification qu’il prend au début du vingtième siècle, il faut que soit postulée l’existence de populations pleinement évoluées et capables de se faire les sujets conscients d’une expansion civilisée. Pour mieux saisir le sens de la colonisation en tant qu’expansion civilisée, revenons à la définition du mot « civilisation ».
Première partie : Généalogie de l’idée coloniale
Le Vocabulaire technique et critique de la philosophie, (…) -
Dino Costantini propose dans le texte qui suit de revenir sur le lien ambigu qu’ont entretenu la théorie des droits de l’homme et le pouvoir colonial. Il montre comment la question coloniale a influencé en profondeur la construction de l’identité politique française, comment la République française a régulièrement violé dans ses colonies les principes démocratiques et humanistes dont elle se réclamait dans sa patrie, et comment, grâce à l’idée de « mission civilisatrice », elle a (…)
-
Une négrophobie académique ?
Olivier Pétré-Grenouilleau, ou la banalisation de la Traite
par 4 décembre 2007Depuis le Code noir (1685), rares sont les intellectuels français qui ont remis en question le socle raciste sur lequel repose notre regard sur « les noirs », africains ou antillais. Les récentes saillies négrophobes d’Hélène Carrère d’Encausse, Alain Finkielkraut ou Nicolas Sarkozy ne sont pas de malheureux dérapages mais la continuité désolante de préjugés nourris depuis quatre siècles [[Voici, à titre indicatif, un Florilège négrophobe non-exhaustif tiré du livre d’Odile Tobner :
« (…) -
Une république française « post-coloniale »
La fin de la guerre d’Algérie et la place des enfants des colonies dans la cinquième république
par 14 septembre 2006Dans cet article comme dans son livre , Todd Shepard souligne les enjeux de la période qui suit l’indépendance algérienne : il montre que, loin de mettre fin à une période de domination, ce qui se joue alors a des répercussions sur le rapport actuel de la République aux populations issues de l’immigration. Il met notamment en évidence l’incapacité des élites politiques et intellectuelles françaises à réfléchir à la période coloniale et l’occultation de la contradiction fondamentale entre les (…)
-
Nous remercions la France de nous avoir colonisés !
Un communiqué des Indigènes de la République à propos de la loi du 23 février 2005
par 23 février 2006Un après avoir été votée, la loi de valorisation de « l’oeuvre » de la France dans ses colonies a été partiellement abrogée. Partiellement car le retrait de son article 4 laisse subsister d’autres articles insultants pour les colonisés et leurs descendants - et tout simplement pour la vérité historique. C’est ce que rappelle le texte qui suit.
Nous remercions la France de nous avoir colonisés ! N’est ce pas cela que nous devrions crier à la lecture d’une loi dont le premier article dit : (…) -
Les mots sont importants, les images aussi
Réflexions féministes et anticolonialistes sur la couverture d’un magazine féministe québécois
par 12 janvier 2006 ,Un véritable événement a secoué la communauté féministe québécoise en octobre dernier : après 18 ans d’absence, un numéro hors-série du magazine féministe d’actualité La Vie en rose sort pour faire le point sur les combats féministes et souligner les 25 ans d’un magazine ayant profondément marqué les années 80 au Québec. Fidèle à sa tradition de séduction et de provocation, La Vie en rose a choisi de faire figurer sur sa couverture une image à nos yeux problématique... mais qui n’a pourtant (…)