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Politiques de la mémoire

Dernier ajout : 21 février.

Tous les articles de cette rubrique

  • Des vertus du manichéisme

    En finir avec la raison d’État mémorielle (Première partie)

    par Pierre Tevanian 26 août 2023

    « En finir avec la raison d’État mémorielle » : tel est l’objectif que se fixe le texte qui suit, initialement paru en conclusion du livre de Pierre Tevanian, Politiques de la mémoire, publié aux Éditions Amsterdam. En guise de feuilleton de fin d’été, et en écho à la frustrante et questionnante « panthéonisation » de Missak Manouchian, sur lequel cet été s’est ouvert, nous republions ces réflexions en six parties.
    « Nous sommes devenus une société victimaire et émotionnelle. La victime a (…)

  • Pour Manouchian

    Réminiscences arméniennes et internationalistes, à l’occasion d’une célébration nationale

    par Rosine Rocipon Boyadjian 26 juillet 2023

    La lettre d’adieu de Manouchian en tête, et notamment ses quasi derniers mots : « Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement », nous avons appris, en lisant L’Humanité du lund 19 juin 2023, que notre président, recyclant pour la centième fois une célèbre « licence poétique » (et politique) d’Aragon, et l’élevant au rang de « ait alternatif », avait rendu hommage au Groupe Manouchian en célébrant les « vingt trois qui (…)

  • Les yeux grands fermés

    Retour sur un discours de Gabriel Attal, et son sidérant relativisme moral

    par Pierre Tevanian 23 juillet 2023

    Quand bien même Pap Ndiaye n’a strictement rien fait de bon à son poste, en terme de respect des corps enseignant et enseigné, en termes de conditions de travail, en termes de lutte contre les inégalités scolaires, son départ n’augure rien de bon. Tout d’abord parce que le petit soldat de plomb qui lui succède, 100% macroniste ( « de la première heure », comme ils disent) arrive avec des feuilles de route élyséennes apocalyptiquement thatchériennes dans son attaché-case – Blanquer Saison 2, (…)

  • Mémoire Effacée 2

    Réflexion éprouvante sur un film de propagande génocidaire turque signé Joseph Ruben, et sa diffusion sur nos chaines et plateformes TV

    par Pierre Tevanian 21 juin 2023

    C’est sans doute un micro-événement, qui aurait pu passer inaperçu, qui va peut-être passer inaperçu, ou en tout cas faire hausser les épaules, mais qui par là même vient nous dire, à l’heure où Missak Manouchian entre au Panthéon, où nous en sommes pour de vrai, en France, en Belgique et aux États-Unis, avec la mémoire arménienne... et le le soft-power turco-azéri.
    Nous sommes le samedi 17 juin, en quasi-prime time (22H30), sur une chaine francophone grand public : RTL-TVI, qui diffuse, (…)

  • Darmanisme et outrageation

    Retour sur un lapsus ministériel, et ce qu’il dit aux Arméniens

    par Pierre Tevanian 28 avril 2023

    On peut se contenter de rire de la cuistrerie, mêlée de maladresse, qui pousse un ministre de la République à dire « déterminisme » au lieu de « détermination ». On peut haïr le niveau de désinvolture que cela dénote, et le peu de considération pour un auditoire venu commémorer ses morts. On peut s’en attrister. Mais comme disait Spinoza, on peut aussi dépasser le rire, la rage et les pleurs, et chercher à comprendre. On peut aller un peu au-delà de ces très légitimes émotions et, avec une (…)

  • Trop de mémoire ou trop peu ?

    Quelques réflexions sur un 24 avril de plus

    par Pierre Tevanian 24 avril 2023

    Pour ce 24 avril, nous republions quelques réflexions parues ici-même il y a deux ans, inspirées par un questionnement de Yériché Gorizian, du mouvement Charjoum – dans des termes crus, qui ont pu sembler excessifs à certains mais me paraissent justes sur le fond, et demeurent hélas, plus que jamais, appropriés à la situation actuelle des Arméniens, en Artsakh notamment, mais pas seulement. Ce questionnement, le voici : « Comment pouvons-nous commémorer une politique d’extermination qui a (…)

  • Admettre le meurtre, nier le crime

    Le génocide des Arméniens et sa négation dans les mémoires des Jeunes-Turcs unionistes

    par Duygu Tasalp 24 avril 2023

    Il y a aujourd’hui cent-huit ans, le 24 avril 1915, le ministre de l’intérieur ottoman Talât Pacha ordonne l’arrestation des intellectuels ou notables arméniens à Constantinople : ecclésiastiques, médecins, éditeurs, journalistes, avocats, enseignants, hommes politiques, ce sont plus de 2000 personnes qui sont arrêtées en quelques jours, avant d’être déportées puis massacrées. Ces journées marquent le déclenchement officiel d’un génocide planifié et initié plusieurs semaines plus tôt par le (…)

  • Le silence en héritage ?

    Les Arméniens et le génocide, entre impératif d’oubli et travail d’anamnèse

    par Nazli Temir Beyleryan 24 avril 2023

    Il y a cent-huit ans, le 24 avril 1915, le ministre de l’intérieur ottoman Talât Pacha ordonnait l’arrestation des intellectuels ou notables arméniens à Constantinople : ecclésiastiques, médecins, éditeurs, journalistes, avocats, enseignants, hommes politiques, ce sont plus de 2000 personnes qui furent alors arrêtées en quelques jours, avant d’être déportées puis massacrées. Ces journées marquent le déclenchement officiel d’un génocide planifié et initié plusieurs semaines plus tôt, qui (…)

  • Qu’il s’agisse de la Seconde Guerre Mondiale ou du passé colonial et esclavagiste, des programmes d’histoires ou des déboulonnages de statues, et que le « devoir de mémoire » soit érigé en panacée politique (au service d’une ingénierie sociale irénique visant à « apaiser » les « plaies » et « réconcilier » toutes les composantes de la nation) ou décrié comme un funeste « enfermement », voire un odieuse exigence de « repentance » , le débat public mainstream est saturé de « gros concepts » et (…)

  • Les Arméniens ne dormaient pas

    Retour sur un reportage d’Arte TV, et son titre consternant

    par Pierre Tevanian 14 mars 2023

    C’est signé Mayalen de Castelbajac, et diffusé sur Arte TV. Cela dure treize minutes. Tout n’est pas inintéressant, loin de là. Mais la teneur, et plus encore le titre de ce reportage posent problème et font violence. Les lignes qui suivent expliquent pourquoi.
    C’est un des problèmes classiques que pose le mot « mémoire », et surtout de la métaphore du « sommeil » et du « réveil », singulièrement euphémisante sur les mécanismes de pouvoir réels qui sont à l’oeuvre : la vérité, ici comme (…)