L’histoire commence en 2015 par un premier coup de force de Frédérique Calandra : le refus que Rokhaya Diallo participe à une des trois rencontres-débats féministes organisées pourtant par son adjointe à l’égalité hommes-femmes, Emmanuelle Rivier – comme si cette journaliste, essayiste, réalisatrice et militante féministe incarnait le diable en personne.
En arrière-fond apparaît rapidement le spectre sinon de Caroline Fourest, du moins d’un profonde voilophobie, doublée d’une tariqramadanophobie et d’allégations aussi extravagantes que phobiques associant une journaliste et militante féministe et antiraciste à... Ben Laden !
« Si un jour Mme Diallo veut débattre, pas de problème, je la défoncerai ! »
L’histoire se poursuit par une polémique publique, les intervenantes dénonçant une censure, et l’élue quittant son trône pour descendre dans la cour d’école, gonfler ses biscoteaux et déclarer publiquement à Mediapart qu’elle n’a même pas peur et que, quand elle veut, elle « défonce » Rokhaya...
La rencontre censurée trouve in extremis l’asile dans une salle qui ne dépend pas du bon vouloir de madame Calandra, le succès de la rencontre provoquant l’annulation des deux autres débats initialement programmés par Emmanuelle Rivier et de la projection, pourtant programmée par l’Hôtel de Ville, du film Je ne suis pas féministe, mais....
Suivront une joyeuse action de protestation au conseil d’arrondissement et enfin un article signé Collectif Les mots sont importants, et intitulé « Frédérique et Rokhaya sont en bateau, Rokhaya tombe à l’eau, relatant l’affaire et revenant de manière sarcastique mais argumentée sur les raisons plus que douteuses invoquées pour justifier la censure...
L’inconséquence d’une municipalité qui se targuait d’être « Charlie » et de défendre la liberté d’expression atteint enfin son paroxysme lorsqu’on apprend que le mot « censure » lui même doit être censuré ! Ce terme est en effet l’un de ceux qui sont visés par une plainte pour diffamation déposée par Frédérique Calandra, et dont nous avons eu connaissance à l’automne dernier – ou plutôt deux plaintes : l’une contre Sylvie Tissot, responsable légale du collectif Les mots sont importants, pour avoir publié « Frédérique et Rokhaya sont en bateau, Rokhaya tombe à l’eau », l’autre contre le collectif 8 mars pour toutes, pour un texte diffusé sur le net et mettant en cause Calandra et sa pratique, notamment celle de la censure...
Le collectif LMSI réagit alors en publiant un texte intitulé « De quoi Calandra est-il le nom ? », qui soulève notamment, parmi d’autres thématiques comme l’autoritarisme, le sexisme, le racisme, la question du harcèlement judiciaire :
"Calandra est le nom d’une certaine conception du droit, de l’institution judiciaire et de sa fonction. Calandra est le nom de la plainte en justice comme substitut de réponse politique, de l’intimidation en lieu et place de l’argumentation. C’est une procédure épuisante et coûteuse imposée à celles et ceux qui n’en ont pas nécessairement les moyens, pas en tout cas à égalité avec une édile grassement rémunérée, gracieusement défrayée, généreusement entourée, assistée, conseillée."
Ultime épisode enfin de cet acharnement calandresque : au début de l’année 2016, c’est Rokhaya Diallo qui apprend qu’elle est poursuivie elle aussi en justice, pour le même texte « Frédérique et Rokhaya sont en bateau », qu’elle a osé... partager sur Facebook !
C’est pour organiser notre défense – et son financement – que nous vous invitons toutes et tous, féministes, antiracistes, démocrates, habitants du vingtième ulcérés par le césarisme de madame Calandra... à participer à une réunion publique intitulée, logiquement : Légitime Défonce !
Sylvie Tissot prendra la parole pour le collectif Les mots sont importants, et Sarah Benichou pour le collectif 8 mars pour toutes. Rokhaya Diallo, actuellement en déplacement à l’étranger, interviendra par le biais d’un message écrit qui sera lu.
Des livres (d’auteur-e-s LMSI), des DVD des films Je ne suis pas féministe, mais... et L’Abécédaire de Christine Delphy de Florence et Sylvie Tissot et des badges seront vendus à prix militant pour financer les procès.
Merci de venir nombreu-se-s, nous comptons sur votre soutien !