« Paul-Antoine Schmitt, responsable du mouvement de jeunesse de Reconquête au moment des faits, a participé à un véritable lynchage à l’encontre d’un jeune Français d’origine algérienne en septembre » nous apprend un article de Libération paru le 6 mars 2023. Les faits remontent au 4 septembre 2022. Schmitt, militant du mouvement royaliste Action française, activiste tourné vers « l’autodéfense », entrainé au sports de combats – il organise à la dernière université d’été de Reconquête un « fight club pour éviter certaines conf’ de cucks » [terme insultant désignant les « faibles » ou « lâches », ndlr] et « se retrouver entre gars solides » – était alors responsable de Génération Zemmour (GZ), le mouvement de jeunesse de Reconquête, en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
Ce jour-là, un « Français d’origine Algérienne » est attablé à une terrasse de café du vieux centre d’Aix-en-Provence avec des amis :
« Une soirée tranquille bientôt troublée par l’irruption d’un groupe d’une quinzaine de militants de l’Action française, mouvement royaliste d’extrême droite, portant haut leurs couleurs sur leurs tee-shirts et leurs casquettes. Ces derniers boivent et commencent à entonner des chants militaires « à base d’Algérie française ». […] La victime finit par leur demander d’arrêter, et c’est alors que le ton monte »
C’est un quasi lynchage qui a eu lieu ensuite :
« selon les témoins, cinq à six personnes frappent le jeune homme à coups de pieds et de poings. Il est traîné au sol, sa tête écrasée sur les pavés. Puis les agresseurs repartent en scandant « On est chez nous ! ». Couverte de bleus et de dermabrasions, la victime est conduite à l’hôpital dont elle ressort avec cinq jours d’ITT. »
Au tribunal, le caractère raciste de l’agression sera retenu. Schmitt écope de douze mois avec sursis et 3 000 euros d’amende.
Pour Libé, cette agression « éclabousse » Génération Zemmour.
L’extrême-droite tabasse, lynche et tue. L’extrême droite prône la guerre civile, la lutte armée, la disparition de personnes. L’extrême-droite met ses menaces à exécution. Qui l’oublie ? On a laissé, durant des mois de campagne présidentielle, des personnes condamnées à répétition pour injures raciale insulter, terroriser et menacer des gens. On s’est demandé si l’extrême-droite ne pouvait pas être une alternative. On nous dit aujourd’hui que l’extrême-droite de Le Pen n’est pas celle de Zemmour – entendre : la première est plus respectable que la seconde. Elle est, nous dit-on, à l’intérieur – ou pas loin – de « l’arc républicain »…
L’extrême-droite est une machine terroriste de mort. C’est son essence-même. Elle n’est jamais « éclaboussée » par un scandale ou une agression. Elle est agression, terrorisme et machine à tuer. Qui peut se permettre de l’oublier ?