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Enquête sur un rendez-vous manqué

Nouvelle édition du livre d’Olivier Masclet La gauche et les cités

par Olivier Masclet
1er janvier 2023

Paru initialement aux éditions la Dispute en 2003 et utilement republié en édition de poche il y a deux ans, La gauche et les cités. Enquête sur un rendez-vous manqué a été un livre marquant, d’un point de vue scientifique comme politique. Scientifique car, alors que dominait encore une littérature sociologique focalisée sur l’« anomie » régnant en « banlieue », Olivier Masclet contribuait, avec d’autres, à mettre au jour les logiques explicatives de la prétendue « exclusion » des habitants des « quartiers ». Celle-ci, en réalité, ne résultait pas d’un cumul de handicaps, d’un repli sur soi, qu’on pouvait déplorer mais sans questionner la tendance à blâmer lesdits habitants. Les politiques du logement menées depuis la seconde guerre mondiale et leurs effets ségrégatifs – en particulier la longue exclusion des immigrés des grands ensembles – apparaissaient enfin comme des facteurs déterminants. Autre élément, que le livre d’Olivier Masclet analysait avec finesse mais de façon implacable : le rôle joué par les municipalités de gauche, et leur incapacité à intégrer localement ceux et celles, en grande partie issus de l’immigration maghrébine, qui constituent aujourd’hui la base électorale de ces territoires ; leur volonté de se mobiliser était pourtant réelle. On l’a compris : le regard porté par ce type de recherche n’est pas sans conséquence politique. Si l’enquête est menée dans une ville dirigée par le Parti communiste, qui à l’évidence a payé le prix de ce « rendez-vous manqué », c’est un livre qui parle à tous les partis de gauche et à tous les militants et militantes oeuvrant aujourd’hui à ce que ces « ratages » ne se reproduisent pas éternellement. Nous publions ici, dans une première partie, la préface de l’auteur à cette nouvelle édition, et dans une seconde, le passionnant entretien mené par ce dernier avec le maire actuel de Genevilliers.

Mars 2020. Ainsi que j’ai l’habitude de le faire depuis mes premières enquêtes sur place, en 1990, je m’enquiers des résultats des élections municipales à Gennevilliers. Dans cette ville à direction communiste des Hauts-de-Seine, comme dans de nombreuses autres communes, le scrutin a été délaissé : seuls 4 électeurs sur 10 inscrits sur les listes électorales ont déposé un bulletin dans l’urne. Toutefois, plus que les scores du premier tour qui placent le maire sortant, Patrice Leclerc, en tête avec près de 60 % des suffrages exprimés, c’est la composition de sa liste qui retient mon attention. Parmi les noms des candidats, celui de Taïeb [1] me renvoie en effet sur mon « terrain », trente ans en arrière.

Lorsque je le rencontre, au début de l’année 1990, ce fils d’Algériens a tout juste vingt-quatre ans. C’est un jeune professeur de collège, qui consacre son temps libre à des activités bénévoles dans le quartier du Luth où il a grandi, et qu’il habite encore à ce moment-là. Avec l’aide d’une élue communiste et de militants de gauche, au début des années 1980, il fait partie de celles et ceux qui réussissent à rouvrir le club de jeunes de la cité et à organiser différents loisirs, palliant ainsi (bien que partiellement) le manque de structures municipales accessibles aux collégiens et lycéens. Ce club compte dans le quartier : des jeunes désargentés y bénéficient d’un accès facilité à des activités ailleurs onéreuses et surtout d’un lieu pour se retrouver entre eux, à l’abri des regards des voisins et des parents.

La ressource est précieuse dans l’univers de la cité, à un moment où les jeunes d’origine maghrébine sont accusés de traîner dans les rues et suscitent un fort sentiment d’insécurité. D’autres associations du même genre ont vu le jour dans d’autres quartiers de Gennevilliers, mais le club du Luth se distingue par sa longévité et son dynamisme. Il représente l’action à la base des « militants de cité », ainsi que je décris Taïeb dans mon livre, et plusieurs autres habitants d’origine maghrébine comme lui impliqués dans la vie associative de leur quartier. Retrouver Taïeb en mars 2020 en bonne place sur la liste conduite par le maire ne me surprend pas tellement : par sa trajectoire scolaire et professionnelle d’enfant d’ouvrier devenu enseignant, par sa foi dans l’engagement social et son tempérament combatif, par son action dans son quartier d’origine – il fut président du club du Luth –, il apparaissait depuis longtemps comme un candidat tout désigné pour ce type de responsabilités. Pourtant, lors des élections municipales de 1995, moment de clôture de mon enquête, l’équipe au pouvoir n’a fait appel ni à lui ni à aucun autre militant de cité.

« Ma première pensée en ayant Taïeb sur la liste était justement de “réparer” (même si ce n’est pas vraiment possible) ce rendez-vous manqué », me répond Patrice Leclerc que j’interroge par mail. Ce n’est pas la première fois que nous discutons. Peu après la parution de mon livre, Patrice Leclerc m’avait invité chez lui. On est alors en 2003, il vient de quitter le Parti communiste français en raison de trop grands désaccords – il déplore notamment son incapacité à s’ouvrir aux habitants des cités – et s’est rapproché des associations de défense des sans droits. Il travaille à ce moment-là à créer à Gennevilliers un groupe composé de personnes non encartées dans les partis de gauche, qui ont grandi dans les cités, désireuses de peser politiquement. Plusieurs d’entre elles sont d’ailleurs devenues membres du conseil municipal après son élection à la mairie, en 2014. Mon livre paraît le conforter dans ses choix politiques. Il accepte dans l’instant ma demande de renouer contact. Notre conversation s’est déroulée à distance à cause du confinement en ce printemps 2020, et en plusieurs fois. Au total, elle a duré plus de quinze heures.

La Gauche et les cités avait pour objet de rendre compte du « ratage » politique entre les « militants de cité » et les édiles municipaux de gauche qui n’ont pas su ou pas toujours voulu considérer les premiers comme des alliés et des relais politiques possibles. Ancrée dans Gennevilliers et le quartier du Luth, l’enquête met en lumière certains processus qui ne s’y réduisent pas et font que le rendez-vous manqué vaut dans bien d’autres lieux plus ou moins homologues.

L’entretien avec l’actuel maire de Gennevilliers restitué ici invite à poursuivre l’enquête : les relations entre la gauche et les cités ne peuvent plus être décrites comme il y a vingt ans. Avec le recul, La Gauche et les cités témoigne d’une période qu’on situe entre les élections municipales de 1983 et celles de 2001. Période de refus de voir accéder à la représentation politique les militants qui, par leur nom, leur adresse, leur religion, leur histoire sociale et familiale, incarnent la présence dans les quartiers HLM des populations immigrées originaires de l’ancien empire colonial, cibles de processus de fragilisation et de minoration qui les désignent comme des populations « indésirables ». Je décrivais cette période de glaciation des relations entre la gauche et les cités dans mon livre. Bien que ses répercussions se manifestent encore sous diverses formes, elle est largement révolue.

La glaciation des relations entre la gauche et les cités

Ce terme de « glaciation » ne doit cependant pas suggérer l’idée qu’il aurait existé antérieurement aux années 1980 une période de forte alliance entre la gauche municipale et les personnes originaires du Maghreb. Ce n’est pas le cas. Dès l’origine, c’est-à-dire dès la reprise de l’immigration algérienne, après 1945, ces relations se caractérisent par un haut degré de conflictualité. Dans la banlieue parisienne, les municipalités de gauche, alors majoritairement communistes, se mobilisent contre l’implantation dans les territoires placés sous leur gestion des immigrés algériens et marocains.

Pour en comprendre les raisons, il faut avoir en mémoire leur projet de faire des cités ouvrières des villes à part entière, en édifiant des logements dotés du confort nécessaire et des équipements, sportifs ou culturels, qui leur font défaut, ce qui leur procurerait une meilleure image que celle des cités pauvres. Ce projet de ville moderne concrétise la volonté politique des édiles communistes de conquérir plus d’autonomie vis-à-vis des logiques industrielles fixant sur place usines et main-d’œuvre pas ou peu qualifiée.

C’est pourquoi les premiers chapitres de mon livre reviennent sur l’histoire de l’immigration et de la rénovation urbaine des municipalités acquises au PCF. À partir du cas de Gennevilliers, je décris une « coïncidence malheureuse » entre ces deux réalités, qui aboutit à durcir les conditions d’accès au droit de cité et à faire des nouveaux arrivants des mal venus, ceux d’Afrique du Nord plus encore que les autres en raison de leur moindre qualification et de la mauvaise réputation de ces populations colonisées.

Cette trame conflictuelle, qu’on peut dire structurelle, est à l’origine des processus de ségrégation et de discrimination vouant localement les familles immigrées aux mêmes immeubles déclassés (et matériellement dégradés). Elle détermine clairement le « rendez-vous manqué » : la séparation spatiale sur une base socioethnique accroît la distance sociale entre les militants de cité et les élus de gauche, donc aussi la possibilité de malentendus, incompréhensions, procès réciproques. Pour autant, elle n’empêche pas complètement les solidarités, non plus l’entreprise communiste de socialisation de la jeunesse, de fonctionner.

Beaucoup d’enfants d’immigrés qui ont grandi à Gennevilliers ou dans d’autres municipalités de gauche témoignent du cadre socialisateur qu’ont été pour eux les centres aérés, les colonies de vacances et les Maisons des jeunes et de la culture (MJC), et du rôle qu’ils ont pu jouer dans ces villes en devenant à leur tour animateurs et directeurs des structures municipales [2]. Certains sont allés plus loin, en adhérant aux Jeunesses communistes ou en se syndiquant à la Confédération générale du travail (CGT). De même, avant et après la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, de nombreuses associations voient le jour dans les cités grâce, pour certaines, au soutien d’élus communistes : c’est le cas du club du Luth, dont la longévité s’explique par le renfort de l’élue à la Jeunesse à qui les jeunes délèguent alors volontiers le volet administratif de leur association.

Le maire de Gennevilliers lui-même, au début des années 1980, explique qu’il faut aider les adolescents à s’organiser [3]. Moyen de promouvoir, dit-il, de « nouveaux cadres » dans les cités susceptibles d’œuvrer comme des relais entre la municipalité et les personnes immigrées et leurs descendants. Bien qu’il condamne les pratiques de la Préfecture visant à reloger à Gennevilliers de nombreuses familles immigrées, l’édile communiste reconnaît comme légitimes celles qui y vivent déjà. Cette relative ouverture de la gauche municipale aux cités aurait pu conduire les équipes au pouvoir à former politiquement ces « nouveaux cadres » et à favoriser leur accès à la représentation politique. À Gennevilliers comme ailleurs, elles sont au contraire sourdes aux demandes récurrentes des jeunes nés de parents maghrébins de défendre eux-mêmes leur dignité, d’être enfin acceptés comme des Français à part entière.

Les raisons de cette surdité politique sont pour partie liées aux évolutions électorales : les élections municipales de 1983 amorcent la montée durable de l’abstention et du vote d’extrême droite dans les villes populaires ; par exemple à Dreux, où le Front national (FN) fait pour la première fois son entrée dans un conseil municipal, ou à Gennevilliers, où ce même parti recueille jusqu’en 2001 environ 20 % des voix. La menace de voir augmenter le nombre d’électeurs de gauche qui ne votent plus ou penchent en faveur du Front national dissuade les élus de mettre en avant les militants de cité, dont les origines arabes sont de plus en plus ouvertement perçues comme un risque électoral [4].

D’autres processus contribuent à cette distanciation : l’accroissement du nombre de familles immigrées dans les mêmes immeubles pas ou trop peu entretenus, la progression de la petite délinquance et du trafic de drogue, devenu endémique sous l’effet notamment de l’appauvrissement socio-économique d’une partie des jeunes, y compris des plus diplômés d’entre eux, en raison du chômage et de la précarisation des contrats de travail, l’apparition de l’islam comme emblème identitaire dans les cités, notamment à la suite de la première guerre du Golfe en 1990-1991, « droitisent » les perceptions politiques.

La représentation des grands ensembles HLM se transforme ainsi considérablement : ils ne sont plus considérés par les élus de gauche comme des emblèmes du communisme ou du socialisme municipal, ni même comme des quartiers composés de populations à aider, mais comme des zones dangereuses ou des ghettos qu’il s’agit de reconquérir [5]. D’autant que la multiplication, au début des années 1990, des échauffourées entre « les jeunes » et la police, qu’on se met à qualifier d’émeutes urbaines, renforce l’urgence pour les équipes municipales comme pour le gouvernement de lutter contre. La « mixité sociale » est dès lors conçue comme une solution pour contrecarrer les logiques de repli des cités sur elles-mêmes : elle incite les ménages des classes moyennes à s’installer dans des quartiers dont on transforme l’architecture.

Mon livre montre ainsi comment la rénovation du Luth engagée par la municipalité se déroule sinon contre la partie des habitants incarnant la déréliction des cités, du moins sans eux, et en particulier sans les plus désireux de contribuer à améliorer le quartier. Perçu comme un ghetto dans le ghetto, le club du Luth – avec ses principaux responsables – est marginalisé. Ceux-ci perdent alors l’un des rares espaces qui leur permettait d’exister politiquement à l’échelle de leur ville.

Ces logiques de fermeture ont des répercussions multiples : découragement des militants de cité qui se sentent « lâchés » par les élus et cantonnés au travail social, défiance vis-à-vis des institutions municipales qui ne trouvent plus dans les cités de relais pour les représenter, détestation du personnel politique perçu par « les jeunes » comme étranger aux réalités vécues, critiques des élus dénoncés tour à tour pour leur « hypocrisie », leur désir de « tout contrôler », leur « paternalisme » à l’égard des enfants d’immigrés, etc.

Dans leur enquête sur la diversité dans les partis politiques, Vincent Geisser et El Yamine Soum datent des élections municipales de 1989 l’apparition des premières listes autonomes rassemblant principalement des Français d’origine maghrébine, profanes en politique, contre les équipes en place [6]. À Gennevilliers, c’est au début des années 1990 que des porte-parole des cités franchissent le pas : certains se rapprochent de Charles Pasqua, l’homme fort, de droite, du Conseil général, d’autres de Bernard Tapie, l’homme d’affaires promu sous François Mitterrand ministre de la Ville ; deux figures honnies par la gauche municipale – donc d’autant plus sollicitées qu’elles marquent une claire opposition à l’establishment local.

Les élections municipales de 2001 mettent un terme à cette période de glaciation. Elles éclairent toutefois un dernier élément caractéristique : la reconnaissance en trompe-l’œil des candidats arabes sur les listes établies. En 2001, ceux-ci sont plus nombreux que lors des scrutins de 1989 et 1995, mais ils n’ont pas plus accès pour autant aux responsabilités. Beaucoup sont relégués en position inéligible, et ceux qui sont élus sont contraints à faire profil bas : les charges de maire adjoint au sport, à la petite enfance, à la vie associative ou à la citoyenneté, qui leur sont le plus souvent attribuées ne leur permettent guère de jouer un rôle politique conséquent.

Certains semblent avoir été sollicités en raison précisément de la modestie de leur projet personnel ou politique et s’accommodent donc volontiers de leur fonction. Mais d’autres ressortent écœurés de cette forme d’instrumentalisation consistant à choisir les candidats pour leur image – de jeunes Maghrébins propres sur eux – plus que pour leurs compétences. C’est le cas d’Azzedine, un des élus décrit dans mon livre, qui démissionne du conseil municipal deux ans après les élections de 1995 mais sur la pointe des pieds, sans pouvoir dire au maire qu’il ne supporte plus son office d’« Arabe de service ».

Une page s’est tournée…

Relire aujourd’hui La Gauche et les cités fait prendre la mesure des changements. La gauche municipale n’apparaît plus comme un bastion fermé aux enfants nés de parents venus du Maghreb. En mars 2020, dans les villes de l’ancienne « ceinture rouge », le nombre d’élus d’origine extra-européenne a été bien supérieur à celui de toutes les élections précédentes : à Gennevilliers, 14 élus sur 36 ont un nom et un prénom à consonnance maghrébine ou africaine [7] ; à Ivry-sur-Seine, 22 sur 41 ; à Bobigny, 19 sur 35 ; à la Courneuve, 19 sur 37 ; à Nanterre, 16 sur 42 ; à Grigny, 13 sur 27 ; à Saint-Denis, 15 sur 44, etc. À Stains, Saint-Ouen et Bobigny des maires d’origine algérienne ou marocaine ont été élus.

De nouvelles enquêtes sur le terrain, détaillant les champs locaux des forces politiques et les processus par lesquels se construisent les majorités en place, seraient utiles pour rendre compte, après le « rendez-vous manqué », des évolutions de l’ordre politique racial dans les banlieues populaires des grandes métropoles. L’entretien réalisé avec le maire de Gennevilliers est une pierre de ce chantier de recherche : il dévoile le travail proprement politique par lequel Patrice Leclerc bâtit la légitimité électorale de la majorité de gauche en œuvrant notamment à créer localement les conditions de ce que lui-même nomme une « fin de discrimination ». C’est dire si, par rapport à la période analysée il y a plus de vingt ans, la manière de considérer les personnes immigrées et leurs descendants a radicalement changé.

Lire la seconde partie.

P.-S.

Le livre d’Olivier Masclet, La gauche et les cités. Enquête sur un rendez-vous manqué, est sorti en édition de poche à la Découverte en 2021 : nous reproduisons ce texte avec l’aimable autorisation de l’auteur et de l’éditeur.

Notes

[1Taïeb est le prénom que j’ai donné à l’un des « acteurs » principaux de mon livre. Je ne lui ai pas donné de nom pas plus que je ne l’ai fait avec les autres « jeunes » rencontrés durant mon enquête. Sans doute le fait d’avoir le même âge qu’eux et d’être avec eux dans des rapports d’assez grande proximité ne m’a pas incité à les nommer comme je l’ai fait avec les adultes.

[2J’ai décrit avec Stéphane Beaud cette socialisation politique à gauche qui a été celle des premières cohortes des descendants des immigrés venus du Maghreb, nées entre 1950 et 1960. Cette génération sociale accède à l’espace public au moment de la Marche pour l’égalité et contre le racisme. Ses membres sont souvent des jeunes ouvriers et/ou de jeunes étudiants et étudiantes. Ils participent pour une partie d’entre eux au mouvement d’émancipation culturelle des années 1970, en particulier dans les municipalités communistes (à travers les compagnies de théâtre amateur, les groupes de musique, les maisons des jeunes). Voir Stéphane BEAUD et Olivier MASCLET, « Des « marcheurs » de 1983 aux « émeutiers » de 2005. Deux générations sociales d’enfants d’immigrés », Annales, n°4, juillet-août 2006, p. 809-843.

[3Voir Lucien LANTERNIER, « Sur le terrain », Les temps modernes, dossier : « L’immigration maghrébine en France : les faits et les mythes », n° 452-453-454, mai 1984, p.1662-1674.

[4Sur la pénétration de ce risque chez les militants des partis de gauche, voir Henri REY, La Gauche et les classes populaires, La Découverte, Paris, 2004 ; et Rémi LEFEBVRE et Frédéric SAWICKI, La Société des socialistes, Éditions du croquant, Paris, 2006.

[5Pour une genèse de la transformation du regard sur les grands ensembles, voir Sylvie TISSOT, L’État et les quartiers. Genèse d’une catégorie de l’action publique, Seuil, Paris, 2007 et Olivier MASCLET, « Du « bastion » au « ghetto ». Le communisme municipal en butte à l’immigration », Actes de la recherche en sciences sociales, n°159, septembre 2005, p. 10-26.

[6Vincent GEISSER et El Yamine SOUM, Discriminer pour mieux régner. Enquête sur la diversité dans les partis politiques, Les éditions de l’atelier, Paris, 2008, p. 173-174.

[7Pour établir ces comptages, j’ai consulté lemonde.fr, ce site rendant accessibles les résultats des élections et les listes des candidats par commune. J’ai codé les origines des candidats en m’aidant des recherches sur la discrimination et la ségrégation à partir des prénoms et des patronymes, notamment celle de Georges FELOUZIS, « La ségrégation ethnique au collège et ses conséquences », Revue française de sociologie, vol.44, n°3, p. 413-447.