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Guerre aux migrants

Le livre noir de Ceuta et Melilla

par Migreurop
26 mai 2007

À l’automne 2005, au nord du Maroc, lors de tentatives collectives de pénétrer dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, une dizaine de personnes originaires d’Afrique noire sont abattues : on n’en connaîtra ni le nombre exact ni l’identité.

Le monde découvre alors l’existence de ces migrants et demandeurs d’asile en transit au Maroc, prêts aux pires sacrifices pour fuir leurs pays et rejoindre les rivages européens.

Depuis plusieurs années déjà, nombre d’entre eux, réfugiés dans les forêts proches des enclaves, ont l’espoir de franchir un jour les grillages fatidiques. En proie à l’isolement et à une répression policière croissante, ils décident avant l’hiver de tenter le tout pour le tout. C’est le point de départ d’une vaste opération de rafles dans les forêts et dans les villes, suivies de déportations dans le désert. Soigneusement médiatisée, cette campagne vise à montrer que les autorités marocaines sont disposées à servir avec zèle, du dehors, la politique de fermeture des frontières de l’Union européenne.

Les collaborateurs à ce livre noir sont membres de l’association Migreurop, réseau de militants et de chercheurs créé en 2002 en vue d’identifier, faire connaître et combattre les dispositifs européens d’enfermement ou de mise à l’écart des étrangers, qui ont pour effet d’externaliser la politique d’immigration et d’asile auprès des pays situés aux portes de l’Europe. Ils ont voulu reproduire, en les illustrant de photos inédites, les paroles de ces migrants venus de l’autre « rive » du Sahara, sur leurs itinéraires, les avanies subies en route et au Maroc, l’assaut des barrières espagnoles, la déportation, mais aussi la solidarité, les espoirs.

Ce livre noir explique comment ces événements sont une conséquence de la politique de l’Union européenne visant à sécuriser ses frontières extérieures et à contraindre les candidats à la migration à rester dans leur pays. Les auteurs montrent que les droits fondamentaux et textes internationaux, notamment ceux qui consacrent le droit des personnes à circuler et à quitter le pays où elles se trouvent, sont au nombre des victimes de ces politiques de guerre aux migrants.