Il est apparu, depuis peu, dans l’imaginaire médiatique, une nouvelle figure : celle de la beurette méritante, fragile créature à mi-chemin entre Antigone [1] et Cendrillon. Une histoire telle que les médias les aiment, un parcours de la misère vers la lumière avec pour bonne fée la République bienveillante.
Cette dernière transformerait avec sa baguette magique "école-républicaine" cette brune Cendrillon : sa pauvre djellaba devenant un joli tailleur, ses babouches (pour faire couleur locale) devenant de vertigineux talons, ses cheveux hirsutes se domestiquant pour acquérir tout le lustre et la raideur requise, bref toute la panoplie établie de l’executive woman.
Une brune Antigone habiterait également cette figure médiatique, se dressant contre tous les Créons familiaux (le Mâle-Mal). A la tradition inique, au culturalisme, elle opposerait tous ses diplômes et sa modernité nouvelle chèrement acquise sur les bancs émancipateurs de l’école.
Happy end donc. Clap de fin.
Deux personnes (faut-il dire personnages ?) ont illustré cette jolie histoire médiatique : Rachida Dati et Fadela Amara. L’une comme l’autre ont plus qu’obsédé les médias (enfin, l’une plus que l’autre) ces dernières années. Toutes les deux ont lutté, toutes les deux ont un eu une blessure secrète qui nous est bien sûr révélée (car il faut bien faire pleurer notre Marianne thaumaturge), et toutes les deux ont triomphé. Leur histoire a été disséquée, enrobée de bandelettes médiatiques et couchée dans le sarcophage du mérite individuel, prête à passer à l’éternité républicaine et laïc.
De la république émancipatrice
Rachida Dati représenterait la version classique : une beurette travailleuse, ayant gravi une à une les marches de la méritocratie, essayant successivement la chaussure de vair de comptable, puis de magistrate et enfin de ministre.
Fadela Amara, quant à elle, figurerait le versant associatif de l’histoire : la passionaria, "grande gueule" (selon ses propres termes), épousant des combats, les construisant, les déconstruisant hélas parfois. Elle serait celle, qui à défaut d’avoir des diplômes, a des "colères".
Pourtant tout n’est pas aussi simple que dans ces médiatiques chansons de geste. Alors que tous célébraient les nominations de ces deux femmes à des postes ministériels, un soupçon s’est glissé. Un simple soupçon lancinant mais tenace, une question qui ébranlerait l’échafaudage narratif de ce joli conte émancipateur. Rachida Dati et Fadela Amara sont-elles vraiment des exemples d’intégration républicaine ou traduisent-elles, par leur mise en avant, un imaginaire plus trouble, directement hérité de la colonisation ?
La question peut surprendre. Mais c’est justement la mise en avant de ces deux femmes, la façon qu’ont eue les médias et les politiques de les présenter qui a instillé ce doute.
Tout d’un coup, elles sont devenus des figures sublimées : de deux parcours singuliers, tout en chemins de traverses, on a fait des archétypes, artefact médiatique du visage de l’intégration à la française.
Leurs histoires ont été constamment envisagées sous le seul point de vue réducteur et facile de leur culture d’origine, rarement sous l’angle social et économique de leur milieu. Dans un renversement commode, on ramenait alors le curseur explicatif vers le poids religieux ou des traditions pour mieux éviter de pointer une société française figée, où les élites sont dans une scissiparité sociale constante, et où la paupérisation est le vrai drame et le vrai frein.
Dans un balancement schizophrénique, les médias soulignaient à tout va leurs origines, pour mieux ensuite tenter de les acculturer, les "déculturer", les "reculturer" au gré des vicissitudes de la narration.
Leur parcours, sublimé à l’extrême, est celui d’une avancée vers le souverain "Bien" républicain, d’une re-naissance citoyenne qui se serait faite contre l’obscurantisme supposé des origines.
Et c’est justement cette référence constante et inconsciente à une culture ontologique totalisante sous-jacente à de nombreuses analyses qui fait poser cette question. Verbatim à Nicolas Sarkozy : "Quand je choisis Rachida Dati pour être ma porte-parole, le fait qu’elle soit Rachida, ça compte". N’est-ce pas leur "exotisme" qui les a fait choisir ?
Toute entreprise de colonisation est surtout censée avoir été une entreprise de civilisation et de libération de peuples arrachés ainsi à l’obscurantisme, quel qu’il soit. Le colon débarquait le fusil dans une main, dans l’autre soit la Bible, soit la Déclaration des droits de l’homme, et la tête remplie d’une bouillie de certitudes impérialistes.
Mais Edward Saïd [2] a également finement montré le lien subtil existant entre l’entreprise coloniale et la sexualité : il s’agissait de terres "vierges" à "découvrir", à "conquérir" ; on colonisait parce qu’on était viril et fort, qu’on appartenait à un peuple mâle qui se devait de soumettre des peuples dits plus faibles, des peuples femelles ou infantiles. D’où l’imaginaire colonial qui revêtait ces peuples conquis des attributs de l’enfant ou de la femme : "naïf", "grands enfants", "neuf", "ingénu".
L’imaginaire colonial se cristallisera de façon presque libidinale sur la femme indigène, objet d’émancipation par rapport à une culture prétendument inférieure et coercitive, objet d’une lutte insidieuse entre l’homme indigène et le colon pour sa protection et sa possession et enfin allégorie charnue de cette terre à conquérir et à dévoiler.
La peinture dite orientaliste ainsi que les premières photos prises notamment au Maghreb conquis parlent d’elles-mêmes : les hommes sont peu représentés. Les seuls à y être individualisés sont la femme et parfois l’enfant a-sexué. La femme, peinte ou photographiée, est toute offerte, dénudée. Que ce soit la femme d’intérieur, odalisque alanguie, ou la femme d’extérieur vaquant à ses occupations ménagères, peu nous est caché de leur anatomie. Tout se passe comme si les artistes orientalistes avaient voulu créer un imaginaire d’une terre nue, à la population féminine totalement accessible, soumise par avance au colon. Dans une société du 19ème siècle corsetée, crinolinisée, cet exotisme de bon aloi, cette nudité non transgressive devaient avoir quelque chose de délicieusement exotique et pourtant de moralement décent puisque ce n’était, tout compte fait, que des indigènes. Car le corps, et Foucault l’a bien montré, est un enjeu politique, lieu de marquage symbolique de la domination, quelle qu’elle soit. Et dans ce cadre spécifique, le corps de la femme indigène était assurément un enjeu de domination coloniale.
Tous cela n’est pas sans rapport avec Rachida Dati et Fadela Amara. La question est de savoir si il y a eu réactivation ou continuité de l’imaginaire orientaliste et colonial au travers de ces deux femmes en particulier et plus généralement de la "beurette" ?
L’Odalisque et la Mauresque
Deux figures féminines de l’imaginaire colonial traversent les parcours "narrativés" de Dati et Amara : l’odalisque et de la mauresque.
L’Odalisque a souvent été magnifiée dans le peinture, pour des raisons évidentes de non accès au Harem pour tout homme, a fortiori occidental. Les peintres orientalistes avaient donc plus qu’imaginé ces véritables houris, somptueusement féminines, toutes en poses alanguies, dans l’attente de leur maître. Elles étaient ainsi dans l’attente du seul plaisir d’un homme jamais représenté, mais auquel le contempleur européen de la toile était invité à s’identifier. C’est un imaginaire béat qui tient des mille et une nuits, très masculin et paradoxalement très occidental dans ce qu’il a de fabriqué. C’est l’Orient imaginaire, l’Orient iconographique dans lequel l’homme européen débarquait avec des idées somme toute bien simplistes.
L’Odalisque de la République
Rachida Dati, au travers des médias, a inconsciemment été comparée à une Odalisque. Dés le début, les journalistes se sont attardés sur sa joliesse et sa façon de s’habiller jusqu’au trop plein de la couverture de Match. Cette image d’elle en Dior rappelle d’ailleurs étrangement certaine des toiles orientalistes : Madame Dati y est photographiée quasi de plein pied, robe léopard fushia sur fond pourpre, couleurs fauves foisonnantes. La pose est séductrice, le bras droit replié derrière la tête, comme certaines femmes peintes par Delacroix ou d’Ingres.
Ensuite, au temps du désamour, les médias s’attarderont sur ses "manigances", ses "caprices", "son autoritarisme", "ses folles dépenses", "son goût du luxe", ses "rivalités" avec Rama Yade, puis avec Carla Bruni...toute une atmosphère de harem, de stratégies autour d’un seul homme, de complots féminins accompagneraient cette odalisque de la république.
Le livre Belle amie de Michaël Darmon et Yves Derai est en cela intéressant par ce qu’il dit de Rachida Dati mais également des politiques et des journalistes eux-mêmes. Les auteurs y dressent le portrait peu flatteur d’une femme qui serait parvenue à de hautes fonctions grâce à ses connivences avec des personnalités influentes. Elle aurait d’abord admirablement interprété la "beurette apeurée et travailleuse", jouant avec maestro des clichés habituels pour mieux les maîtriser. Ensuite, dans une atmosphère de drame conjugal, elle aurait été l’intermédiaire entre la Sultan et sa première épouse, pardon entre Nicolas Sarkozy et Cécilia.
Il est intéressant de noter que c’est à partir du moment où elle ne joua plus sur cette gamme éculée de la gentille beurette-travailleuse-et-méritante, réfutant même au hasard d’interviews ces stéréotypes, que les médias ont pu lui tomber dessus à plumes raccourcies. Sans cette mythologie de brune cendrillon, qui l’avait faite et la protégeait, elle ne pouvait être que démystifiée, ramenée à une construction médiatique bancale, mettant les médias devant leur propre artifice. Coquille vide, refusant désormais d’habiter son rôle, elle ne bénéficiait plus de la mansuétude originelle. Cela Rachida Dati l’a finalement compris, faisant ce constat amère : "ils me font un procès en illégitimité (...). Ce qu’ils n’ont pas compris, c’est que je fais partie de leur monde, je connais leurs codes (...).".
Effectivement, on ne lui demandait pas de prétendre être l’égale de cette élite politico-médiatique mais de demeurer dans un état de gratitude constante. On lui demandait de jouer et re-jouer sa partition "culturaliste" pour mieux permettre aux hommes politiques, aux intellectuels médiatiques, aux journalistes de s’auto-congratuler dans l’idée de cette République si généreuse. Paradoxalement, on l’enfermait ainsi dans sa culture tout en prétendant l’en libérer. On prétendait la libérer tout en maintenant une subordination symbolique. On la sommait d’"avoir été" sans lui permettre d’être de façon autonome et de devenir de façon singulière. Curieuse vision d’une émancipation péremptoire...
Plus tard, quand sa répudiation politique sera consommée, quand on lui demandera de se retirer gentiment dans les chambres intérieures de l’Europe, et de jouer la tête de gondole aux élections européennes au côté de Barnier, Nicolas Sarkozy aura cette phrase : "Elle ne connaît rien à l’Europe. Et ce n’est pas avec Barnier (...) qu’on va faire bander les gens. Rachida peut être utile pour ça".
Dans cette crudité de verbe et de pensée, tout était dit.
La Mauresque de la République
Si Rachida Dati peut figurer le côté "femme de l’intérieur" de l’imaginaire oriental, Fadela Amara est indubitablement la "femme de l’extérieur", la mauresque du souk ou de la Casbah si souvent photographiée.
Fadela Amara est présentée comme une "self-made-woman" à la base associative. Son association, à la crudité incongrue pour beaucoup, semble parfois plus correspondre aux attentes des marteleurs d’opinion qu’à celles de banlieues où elle ne semble pas avoir la même popularité que celle qui lui est prêtée dans et par les médias.
Elle est devenue ministre es-banlieue en raison d’une expertise qui semble inversement proportionnelle à son exposition médiatique. Elle dénonce à tout va, opacifiant et privatisant sur sa seule voix de véritables souffrances sociales. Sauf qu’à ne faire que dénoncer, on n’énonce pas forcément.
Mais peu importe car à travers elle, Fadela Amara raconte l’histoire d’une France qui donnerait sa chance à tous quel que soit son capital universitaire, social ou culturel. Elle rassure également les élites parisiennes pour lesquelles dépasser le périphérique reviendrait à s’aventurer dans des réserves tribales : elle leur offre de l’exotisme de bon aloi, caricature lénifiante de ce qu’ils s’imaginent être ces allogènes si récemment français. Tout comme les représentations coloniales tenaient plus à une projection de fantasmes qu’à la réalité, Fadela Amara tient plus d’une projection chimérique, d’un habit chargé et construit qu’elle a docilement endossé et qu’elle fait placidement vivre.
Et il n’est pas peu dire que Fadela Amara a cultivé avec soin ce côté populaire et pittoresque. Sa façon de parler, son accent, mélange auvergnat et arabe (copyright à Hortefeux), ses fautes de syntaxe, sa coiffure à la diable, sa mise approximative, tout cela semble faire partie d’une pantomime pré-écrite qu’elle interprète admirablement.
Elle est ainsi devenue la caricature de la beurette populo, celle qui parle verlan et djeun’s. Elle appelle "franchise" sa façon d’émailler ses propos de mots d’argots et arabes, de tautologies qui médusent les plus aguerris des journalistes (Aphatie par exemple). Son outrance, sa tchatche d’échappée de la cité lui servent d’unique viatique pour des problèmes sociaux pourtant infiniment urgents. Lors de son premier conseil des ministres, elle racontera fièrement avoir dit: : "Monsieur le Président, pour la banlieue, il faut y aller à donf’"...fin de l’expertise !
Tout comme Rachida Dati, elle s’est pliée à des injonctions culturalistes et performatives, les a même poussé à l’outrance, devenant une caricature utile et débonnaire.
Et si Rachida Dati est celle qui flatte une République-pygmalion face à sa Galatée [3] exotique, Fadela Amara est là pour rassurer en raison même de son côté populo-exotique. Elle est là pour conforter et réconforter à la fois.
Car la République ne peut que s’aimer, ne peut que s’auto-célébrer pour sa générosité envers Fadela Amara, dans un artificiel feux compassionnel. Et plus cette dernière creusera le sillon, plus la République pourra s’élever. Encore une fois, comme pour Rachida Dati, l’argument culturaliste est à la fois souligné pour être ensuite mieux déconstruit ou dénoncé, dans une dialectique continue et continuelle.
Elles disent beaucoup aussi d’un über-président qui semble obnubilé par les femmes en détresse, des infirmières bulgares, en passant par Ingrid Bettencourt, Florence Cassez, les françaises en République dominicaine, auprès de qui il pourrait se poser aisément en protecteur. On pourrait chercher l’explication, dans un "psychologisme" facile, du côté d’une enfance où il aurait décidé de protéger sa mère tôt divorcée et déclassée. Mais on peut aussi rechercher du côté d’un inconscient général où la beurette figure la nouvelle victime à sauver, dans un occident où le féminisme cuissardé ne permet plus ces fantaisies héroïques et masculines. Et ce serait encore, au travers de cette figure "orientalisée", tout l’Occident sûr de lui et paternaliste qui fait encore entendre sa voix et indique la seule voie.
Marianne et les frères
Revenons un temps à la peinture dite orientaliste : les hommes y étaient rarement représentés si ce n’est en groupe, rarement seul, comme pour mieux souligner leur côté tribal. Car lors de la conquête et de l’expansion, le colon, notamment le colon français en Algérie, a vite rencontré une menace évidente à son dessein : les hommes autochtones. Ceux-ci ont été réifiés en une masse informe, dangereuse, anonymisée, "barbarisée". L’indigène homme était fantasmé en un être doté d’une sexualité agressive, primaire et concurrente de celle du colon. Aussi si la femme était hyper-érotisée dans une attitude totalement passive, l’homme, quant à lui, était hyper-sexualisé, prédateur à la fois de la femme du colon et de la femme indigène. Il devait donc faire l’objet d’une surveillance accrue et d’une coercition constante. Par opposition, la femme indigène a été parfois appelée à se libérer de cet homme : au moment de la guerre d’Algérie, avaient été instituées des cérémonie de "dévoilement" au cours desquelles des femmes indigènes, sous l’égide des autorités locales, retiraient leur voile et le brûlaient, comme pour mieux permettre à la France de conjurer un désir d’indépendance général en réanimant ce mythe de la république émancipatrice.
La France s’interroge sur la place de ces enfants d’immigrés, interrogations qui se cristallisent surtout sur l’Islam avec des débats byzantins sans fin sur les signes ostentatoires ou ostensibles des signes religieux.
Et si finalement, c’est précisément cette population qui est devenue par elle-même trop ostensible, c’est-à-dire trop visible, et trop ostentatoire, c’est-à-dire réclamant à la France le respect du principe d’égalité des citoyens et la mettant face à ses contradictions ? L’immigration maghrébine en France n’est pas un phénomène récent ; mais là où les parents rasaient les murs souvent construits par eux, dans une double "visibilité-invisibilité" commode, les enfants ont une présence exigeante et perturbante pour certains.
Là encore traduire politiquement en termes de religion, de culture, de tradition ce qui est surtout un fait social et économique permet de transformer aisément les premières victimes de l’inégalité, les hommes issus de l’immigration, en ennemis. Bourreaux de leurs soeurs d’abord, qui elles bénéficieront en contre partie de toute la mansuétude républicaine. Epouvantails dangereux aussi qui cristallisent sur leur seule existence toutes les exigences sécuritaires d’une France qui joue à se faire peur. En saturant l’espace médiatique avec ces deux femmes, les médias et les politiques ont ainsi permis l’occultation de cette autre partie de la diversité, trou noir et angle mort dans la construction de l’intégration à la française. Réalité qu’une République, qui tire sa légitimité de mythes fondateurs comme l’égalité, n’est pas prête à accepter.
Or, nous sommes, avec ces deux femmes, dans une République, non pas égalitaire, mais dans une République qui s’aime d’être généreuse, charitable, avec ce que cela suppose de condescendance et de mépris social inconscient.
Archétypées, Rachida Dati et Fadela Amara sont devenues de simples prénoms qui claquent comme une "dé-nomination" et une réduction. "Dé-nomination" forcée de leur patronyme, c’est à dire de leur identité paternelle, de l’homme de la famille forcément férocement prédateur. Réduction aussi à un impératif d’exemplarité sous peine d’être renvoyées dans les limbes de leur culture et de voir cette dernière devenir le mode explicatif du moindre de leur comportement.
Devenues "Rachida" et "Fadela", leurs exemples, en dehors duquel il n’y a pas de salut (républicain et laïc s’entend), enferment ainsi toute la masse silencieuse des Français issus de l’immigration : la réussite de ces deux femmes devient le modèle à suivre et les renvoie, en cas de difficultés, à un échec personnel qui n’aurait rien à voir avec une société française frileuse. Car l’archétype a ceci de pratique qu’il occulte la règle générale et la réalité
Dati et Amara sont des simulacres médiatiques et politiques : des créatures incertaines pour lesquelles on a substitué un paternalisme culturel ou religieux à un autre paternalisme, républicain celui-là. Tout se passe comme si elle avaient été nommées pour être des "ethno-ministres", pour une "ethno-politique" et maniant un "ethno-langage" en direction d’"une ethno -frange" de la population française.
Elles sont les "icônes utiles", palimpsestes édifiants qui couvrent volontairement de bien tristes tropismes.