M. Besson et ses collaborateurs pratiquent l’insinuation infecte avec délectation et constance.
C’est ainsi que pour justifier l’expulsion de Mohamed Abourar, lycéen de 18 ans arrivé en France à 13 ans et renvoyé au Maroc le 23 janvier, les services de M. Besson affirmaient qu’il aurait été interpellé pour consommation d’alcool sur la voie publique. Le PV d’interpellation dément cette allégation. Ils l’accusent en outre d’avoir proféré des « menaces de mort caractérisées » à l’encontre d’un policier en plein commissariat. Lui aurait-il souhaité un sort pire que celui exigé pour Dominique de Villepin par le président de la République sans que cela lui vaille ni garde à vue ni poursuite ? L’aurait-il promis à un croc de boucher ou aurait-il déclaré qu’il « faut lui faire la peau, être très dur. Je le veux à terre, et sans oxygène » ?
On pourrait multiplier les exemples de médiocres calomnies ainsi lâchées à la presse dès lors qu’une expulsion fait du bruit.
En réalité, cette propension à propager la rumeur fait partie du costume qu’on endosse avec ce ministère. Elle est aussi un élément du confort moral des responsables des expulsions : la pose du justicier est préférable à celle du bourreau. Mais, les faits sont le plus souvent carrément mensongers ou démesurément grossis à partir d’un incident. A son titre légitime de ministre de la Rafle et du drapeau, M. Besson rêverait-il d’ajouter celui de ministre de la Bave et du crapaud ?