La projection du film « Je ne suis pas féministe, mais… » qui lui est consacré, et qui devait être diffusé ce vendredi 6 mars, a été annulé, de même que le débat « Les féministes et la montée de l’extrême droite. Quel rôle, quelle responsabilité » avec Ndella Paye prévu le 9 mars. Dans un geste bien peu féministe, le programme élaboré par l’élue chargée de l’égalité hommes/femmes a été rayé de la carte.
Avec cette deuxième censure, c’est une conception très surprenante de la liberté d’expression qui semble s’imposer dans le 20ème arrondissement. Une liberté d’expression qui ne souffre aucune contradiction, qui va de pair avec un pouvoir exercé de façon autocratique, considéré comme tout personnel. Comme si le territoire du 20ème arrondissement devenait le royaume de Mme Calandra, l’espace où, comme elle dit elle-même, doit « s’exprimer la vision de l’équipe municipale ». Bien loin, en somme, de l’« esprit du 11 janvier » dont pourtant elle se réclame.
Quelques jours avant le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, c’est aussi une singulière conception du féminisme que Frédérique Calandra donne à voir. Un féminisme qui passe par le dénigrement et la menace physique, qui accuse de façon totalement extravagante et insultante des femmes de gauche engagées de vouloir « voiler » et « exciser ».
Nous dénonçons ces pratiques, qui sont révélatrices de l’état plus qu’inquiétant de notre vie démocratique, mais qui ne nous empêcheront pas de projeter ailleurs le film « Je ne suis pas féministe, mais… », et d’organiser de multiples débats, rencontres, et autres moments militants qui font vivre le féminisme.