D’un homme mort, ils font une opportunité. Le corps à peine froid de l’enseignant assassiné, ils l’érigent en martyr et se bousculent sur les plateaux de la désinformation continue pour déverser leur vomi intellectuel et éructer leurs dispositifs policiers à la figure d’un peuple endeuillé. D’un homme mort ils font une opportunité.
Le corps à peine froid de l’enseignant, ils s’en disputent la dépouille pour la convertir en voix électorales. D’un homme mort, ils font une opportunité.
Le corps à peine froid de l’enseignant, l’un d’entre eux quitte le navire de son engagement politique en Catalogne à la faveur de l’espoir obscène d’un retour aux affaires. D’un homme mort, ils font une opportunité.
Le corps à peine froid de l’enseignant assassiné, ils décrètent les musulmans et les musulmanes responsables de la monstruosité dont elles sont les premières à pâtir. D’un homme mort, ils font une opportunité.
Le corps à peine froid de l’enseignant assassiné, ils exigent une répression accrue, une surveillance accrue, une rééducation accrue. D’un homme mort, ils font une opportunité.
Le corps à peine froid de l’enseignant assassiné, ils taxeront les antiracistes d’islamo-gauchistes tandis qu’ils poursuivront leurs ventes de Rafale à l’Arabie Saoudite. D’un homme mort, ils font une opportunité.
Le corps à peine froid de l’enseignant assassiné, ils se délecteront de l’oubli de la défense de l’hôpital public, de l’effacement des Gilets Jaunes, des revirements ridicules dans leur gestion de la pandémie. Ils sont abjects. Leurs rodomontades guerrières ne parviennent même plus à masquer leur délectation morbide du sang versé. Parce que d’un homme mort, ils font une opportunité.