Pourquoi ce procès ? En 2015, Frédérique Calandra a porté plainte pour diffamation contre le Collectif 8 Mars Pour TouTEs ! qui avait dénoncé la décision de la maire du XXème de censurer une soirée intitulée "Violences sexistes : pas de ça chez nous ?". Cette plainte n’est pas unique : Sylvie Tissot du site Les Mots Sont Importants et la journaliste Rokhaya Diallo sont également l’objet de deux plaintes de Frédérique Calandra pour avoir, respectivement, publié et diffusé un texte dénonçant la censure. Le procès du 19 juin sera donc celui du collectif mais, également, celui de Sylvie Tissot et de Rokhaya Diallo.
Depuis sa place de maire d’arrondissement, Frédérique Calandra a donc décidé d’intenter un procès politique à un groupe féministe non-institutionnel, populaire et militant. Par ce choix, elle déplace l’affrontement politique dans l’enceinte d’un tribunal, demandant, ainsi, à un.e juge d’endosser le rôle d’arbitre politique entre deux féminismes qui s’opposent frontalement depuis de nombreuses années sur les terrains idéologiques, politiques, culturels et militants.
Ce déplacement stérile est très coûteux pour les militant.e.s du collectif qui ne peuvent jouer avec les mêmes armes financières qu’une élue. En effet, judiciariser les batailles politiques, c’est aussi les rendre inaccessibles à bon nombre d’entre nous.
La plainte de Frédérique Calandra a été déposée un peu plus d’un an après la première marche féministe organisée à l’initiative du 8 mars Pour TouTEs, au départ de Belleville. Cette mobilisation, réitérée plusieurs années de suite au moment du 8 mars avait rendue visible tant la fracture profonde qui traversait le mouvement féministe en France que le dynamisme et le potentiel d’une démarche d’auto-organisation offensive des victimes du sexisme. Et c’est à cela que Frédérique Calandra s’est attaquée en déposant sa plainte.
Face à cette élue, membre active du Printemps Républicain, les militant.e.s du collectif vont avoir besoin de soutien : nous sommes nombreuses et nombreux à combattre les idées et les stratégies politiques de cette mouvance politique qui revendique son islamophobie : il faudra également l’être lors de l’audience, le 19 juin prochain : 19 juin 2018 - 13h30, 17ème chambre correctionnelle, Nouveau Tribunal de Grande Instance de Paris, 29-45 avenue de Clichy (Métro Porte de Clichy). L’audience commencera à 13h30, afin d’être présent.e.s à 13h30 dans la salle nous recommandons aux personnes souhaitant y assister de prévoir l’avance nécessaire au passage des portiques de sécurité.
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