Monsieur Ruquier,
Du dégoût et de la consternation. C’est ce que j’ai ressenti en voyant le mépris social et la condescendance dont vous avez fait preuve à l’égard de Philippe Poutou, candidat à l’élection présidentielle, lors de son passage dans l’émission On n’est pas couché du 1er avril 2017. Hélas, ce n’était pas une farce ! Un passage d’une rare violence qui, à en croire les réseaux sociaux, a franchement déçu et indigné nombre de vos téléspectateurs assidus.
Et vous êtes récidiviste ! J’étais choquée de voir la façon dont vous aviez reçu le candidat lors de son précédent passage, notamment en vous moquant de la rapidité de son débit de parole. N’articulait-il pas assez à votre sens ? J’aurais pourtant aimé l’entendre plus, et vous moins. Mais vous n’avez pas hésité à l’interrompre à plusieurs reprises pour lui demander de ’respirer’...C’est ce que l’on appelle du mépris social...ou du racisme social, Monsieur, c’est selon.
Les masques sont tombés, vous l’avez bien dit. Un jour, homme de gauche plein de conviction qui refuse de trahir ses principes et d’inviter les représentants politiques du Front national. Mais incapable, hélas, le lendemain, d’accueillir dignement un ouvrier, avec le minium de respect et de cordialité que requiert l’exercice. En humiliant à deux reprises Philippe Poutou, seul ouvrier candidat à l’élection présidentielle, vous avez rappelé, Monsieur, et sur le service public, tout le mépris dont la classe ouvrière faisait l’objet de la part d’une certaine classe politique et médiatique. En méprisant de façon si éhontée et décomplexée un ouvrier, Monsieur, vous avez renforcé l’orgueil de classe des bourgeois, et par là même un vote de droite brutal et décomplexé – ainsi qu’une abstention populaire qui ouvre un boulevard à l’extrême droite.
Les masques sont tombés, grâce à l’argent de la redevance. C’est atterrant.
Post-Scriptum : Non, Monsieur Ruquier, le licenciement et le chômage, ce n’est pas la même chose. Vous n’êtes pas sans savoir que l’on peut être chômeur sans avoir été licencié. L’ouvrier parle vite, mais il est capable d’avoir un propos nuancé.