
Quand un homme a consacré l’essentiel de sa vie à faire rire les gens, quand il a réalisé plusieurs beaux films avec d’immenses comédiens (Cary Grant et Tony Curtis dans le loufoque Opération Jupons, Peter Sellers dans le délirant La Party, Audrey Hepburn dans le « mélan-comique » Breakfast At Tiffany’s, Jack Lemmon dans son seul mélodrame, le très émouvant Days of Wine and Roses) et de sublimes musiques (Moonriver et Whistling Away the Dark par exemple, de son complice Henri Mancini), quand il a, tranquillement et modestement, créé un univers bien à lui, fait de musique donc et d’élégance, de couleurs, d’amour et de fantaisie, quand il a renouvelé et déniaisé le genre de la comédie sentimentale, quand il s’est même un peu frotté à la question de la domination masculine (Dans la peau d’une blonde) et à celle du trouble dans le genre (Victor Victoria), quand enfin il a produit, de toute l’histoire du cinéma, les plus belles séquences de fête qui part en vrille (dans Breakfast At Tiffany’s et bien sûr La Party) et quand cet homme nous quitte, à 88 ans, on cherche ses mots et on finit par trouver celui-ci : respect.
