« Aux Français des tropiques qui veulent travailler à l’antillaise et consommer à la métropolitaine, rappelons qu’il faut labourer la terre arable pour qu’elle lève d’autres moissons que celle du songe et que, hors de la France, les Antilles seraient au mieux une usine à touristes américains, au pire un paradis fiscal rongé par la mafia, ou un Haïti bis ravagé par des “tontons macoutes” moins débonnaires qu’Yves Jégo ». Ainsi parle, au moment de la révolte de Guadeloupe, le juvénile Christophe Barbier, Directeur quadragénaire de la rédaction de L’Express. Du mouvement de grève des enseignants chercheurs, le même nous explique que lesdits enseignants ont « peur de se regarder eux-mêmes » et qu’ils souhaitent rester « égaux dans la médiocrité ». Les grèves et les manifestations en général ne sont de toutes façons qu’un « palu social » qui « vide le pays de toute sa force », quant au massacre de Gaza en janvier 2009, c’est une « guerre juste », que le gouvernement Olmert mène « aussi pour notre tranquillité »… Mais où va-t-il chercher ces analyses aussi profondes que progressistes ? De précieux éléments de réponse nous sont fournis dans le portrait que dresse Olivier Cyran de cet individu dans le très recommandable Les éditocrates, dont nous avons choisi de ne retenir ici qu’une brève citation, suivie d’un commentaire plus bref encore – mais il n’y a rien à y ajouter ! Nous sommes en 2007, et Christophe Barbier, interviewé sur le site imedia.biz, nous donne l’emploi du temps de « sa journéee type »…
« Lever 5 h 15, arrivée à LCI 6 h.
De 6 h à 6 h 15, je construis ma chronique avec le présentateur.
De 6 h 15 à 7 h, j’écris les questions de l’invité, de 7 h à 7 h 20, j’écris ma chronique.
De 7 h 20 à 7 h 30, maquillage.
De 7 h 30 à 7 h 45, je corrige les questions pour l’invité avec mon assistante en intégrant les nouveautés de la nuit.
7 h 45, ma chronique.
J’en sors à 7 h 53, l’invité est là souvent. Il se maquille, on discute, on boit un café.
À 8 h 25, c’est fini, on se démaquille.
8 h 30, moto-taxi jusqu’à L’Express.
8 h 50, je fais le point avec mes deux adjoints.
9 h 15, conférence de rédaction jusqu’à 10 h–10 h 15.
La moitié de mes déjeuners avec les politiques, l’autre en interne.
Au moins une réunion par jour, essayer de voir les journalistes en tête à tête, relecture de copies plutôt le soir.
Écriture de mon édito le dimanche.
Le soir, soit j’ai des dîners, soit je vais au théâtre parce que j’adore ça, soit je rattrape le retard dans le travail.
Et donc je me couche vers 1 h du matin. »
Quand prend-il le temps de réfléchir aux « grandes questions d’actualité » dont il abreuve le public de LCI et de L’Express ?
Sur son moto-taxi, probablement.
Et, vu le résultat, c’est largement suffisant