Djamal G. a fêté ses 23 ans le 30 septembre, il était détenu à la maison d’arrêt de Nanterre. Il a passé une semaine dans le coma avant de partir dans la nuit de vendredi 7 à samedi 8.
L’administration pénitentiaire affirme que son état fait suite à une tentative de suicide au Quartier d’isolement (QI). Le mitard est une cellule de garde à vue sans lumière où les restrictions sont les mêmes que durant celle-ci (absences d’objets et de lacets).
Djamal aurait dû passer en appel cette semaine (mardi 4/10), et sa famille ne lui connait aucun comportement suicidaire. Les hématomes de Djamal sont impressionants, et il n’a aucune marque de strangulation : il y a beaucoup de doutes sur le comportement de l’administration pénitentiaire de Nanterre autour de la mort de Djamal.
Cette même administration soutient que Djamal serait passé en commission disciplinaire pour avoir agressé un surveillant, et qu’à l’annonce de la sanction (isolement) il se serait tapé la tête contre le mur. Cet argument justifierait les multiples hématomes de Djamal.
Sa famille et ses proches ont saisi la justice en prenant des avocats et en déposant une plainte afin d’obtenir la vérité.
Tout détenu à droit à une protection, et à un respect de sa dignité. Pour Jamal cela n’a pas été le cas, d’une manière ou d’une autre.
De 1991 à 2010 on a recensé 125 décès et d’innombrables blessés par ou à cause de la police. Il est temps que les pratiques des forces de l’ordre, de la simple provocation verbale à l’homicide, cessent impérativement. C’est une question de survie de se battre : si on ne fait rien aujourd’hui, demain la sombre liste des familles endeuillées s’allongera.
Pour toutes les familles et les proches de détenus, pour tous ceux qui ont perdu un être cher dans des violences policières ou pénitentiaires, nous devons réclamer la vérité pour que justice soit rendue de façon impartiale et que les responsables de la mort des nôtres soient punis.