Ces pratiques ancestrales sont une dramatique réalité de par le monde, au-delà des différences culturelles, ethniques et religieuses. Chaque année, ce sont des millions de destins de femmes qui sont brisés au nom de coutumes moyenâgeuses que sont ces crimes dits « d’honneur », ces mariages forcés/précoces mais aussi des mutilations sexuelles.
Il ne s’agit pas seulement de coutumes honteuses et antérieures à l’islam, mais de pratiques qui mettent en cause l’équilibre psychologique des victimes et qui posent, par ses conséquences physiologiques, notamment pour les cas d’excision, un véritable problème de santé publique.
En tant qu’organisation pour les droits de femmes :
– Nous ne ferons pas silence sur ces pratiques d’un autre âge et nous souhaitons que les langues se délient afin de dénoncer l’injustifiable, de briser les tabous et d’affronter le poids de ces traditions inhumaines, qui n’ont par ailleurs, aucun fondement religieux.
– Nous dénonçons l’instrumentalisation de l’égalité entre les sexes à des fins racistes que suscitent ces atrocités perpétrées au nom de la tradition musulmane. Le débat concernant l’égalité entre les sexes est devenu une stratégie de stigmatisation des femmes « issues de l’immigration » par certains acteurs et actrices de la société civile en attribuant à l’Islam les violences que subissent les femmes. D’aucuns légitiment leur « mission civilisatrice » à l’endroit de la femme belge de confession musulmane en surfant sur l’émotivité des consciences collectives afin de nourrir le sentiment islamophobe.
– Nous refusons l’amalgame « voile/viol/excision » et regrettons que les luttes menées par les principales concernées au nom de leurs références religieuses lorsqu’elles délégitiment et condamnent l’excision et les violences sexistes soient ignorées et systématiquement disqualifiées.
Les violences physiques à l’encontre des femmes ne sont pas l’apanage des populations de religion musulmane, c’est un problème de société qui touche l’ensemble des classes sociales.
Le collectif Femmes Musulmanes de Belgique condamne tous les meurtres perpétrés lors de ces prétendus « crimes d’honneur ». Ces crimes sont graves et continuent de permettre la domination des hommes sur les femmes.
Nous appelons également l’ensemble des institutions de la société civile à agir pour protéger les droits des femmes contre les violences physiques envers toutes les femmes, pour ces droits qui ne sont pas seulement basés sur le sexe, mais qui sont aussi une atteinte à la dignité humaine et aux droits humains à fortiori.