Nous sommes le 20 avril et Emmanuel Macron se rend à Ganges. Une semaine plus tôt, la loi sur la réforme des retraites a été promulguée. La mobilisation, pourtant, ne fléchit pas et la CGT, en guise de protestation, procède à deux coupures de courant, notamment dans le collège que doit visiter le président, puis se voit accusée d’avoir également ciblé une clinique. Accusations sans aucune preuve, que Sébastien Fontenelle met ici en regard du silence, lui mortifère, qui règne au sein du clan présidentiel (...)
Les mots sont importants (lmsi.net)
Le cas Tariq Ramadan ou le défi de lutter sur plusieurs fronts
21 mai 2023
Le procès pour viol de Tariq Ramadan a eu lieu la semaine dernière, trois ans d’emprisonnement ont été requis. Au-delà du jugement, qui sera rendu le 24 mai, il nous paraît important de revenir sur les réactions qu’avaient suscitées les prises de parole publiques des victimes de T. Ramadan en 2017, et notamment celles de « Brigitte », qui s’est à nouveau exprimée lors du procès. Dans un texte que nous (...)
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Jean-François Braunstein ou la lepénisation de Denis Diderot
Retour sur une conférence proprement sidérante
par 29 avril 2023Il va être question, dans les lignes qui suivent, du discours que propage actuellement un certain Jean-François Braunstein, philosophe de profession, mais dont il est manifeste – il suffit de lire ce qui suit – qu’il s’éloigne chaque jour un peu plus des idéaux d’ouverture d’esprit, de rigueur conceptuelle, de souci de la démonstration et de probité intellectuelle qui définissent, en principe, l’exigence philosophique. Nous avions déjà signalé à son propos un cas de diffamation caractérisée qui avait (...)
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Darmanisme et outrageation
Retour sur un lapsus ministériel, et ce qu’il dit aux Arméniens
par 28 avril 2023On peut se contenter de rire de la cuistrerie, mêlée de maladresse, qui pousse un ministre de la République à dire « déterminisme » au lieu de « détermination ». On peut haïr le niveau de désinvolture que cela dénote, et le peu de considération pour un auditoire venu commémorer ses morts. On peut s’en attrister. Mais comme disait Spinoza, on peut aussi dépasser le rire, la rage et les pleurs, et chercher à comprendre. On peut aller un peu au-delà de ces très légitimes émotions et, avec une petite aide de (...)
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Les années passent : tout continue
Nouvel extrait d’un grand petit livre de Pınar Selek, à l’occasion de sa nouvelle édition
par 25 avril 2023Dès sa sortie en 2015, nous avions longuement évoqué, salué et médité le « grand petit livre » consacré par Pınar Selek à la « question arménienne », et nous en avions publié un extrait. Cet ouvrage reparaît aujourd’hui dans une version augmentée qu’il nous importe de saluer à nouveau. D’abord parce que son autrice, réfugiée en France, affronte depuis plusieurs mois un nouveau chapitre de l’interminable harcèlement judiciaire que l’État turc lui impose depuis plus de deux décennies. Ensuite parce que les huit (...)
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Pour ce 24 avril, nous republions quelques réflexions parues ici-même il y a deux ans, inspirées par un questionnement de Yériché Gorizian, du mouvement Charjoum – dans des termes crus, qui ont pu sembler excessifs à certains mais me paraissent justes sur le fond, et demeurent hélas, plus que jamais, appropriés à la situation actuelle des Arméniens, en Artsakh notamment, mais pas seulement. Ce questionnement, le voici : « Comment pouvons-nous commémorer une politique d’extermination qui a toujours (...)
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Admettre le meurtre, nier le crime
Le génocide des Arméniens et sa négation dans les mémoires des Jeunes-Turcs unionistes
par 24 avril 2023Il y a aujourd’hui cent-huit ans, le 24 avril 1915, le ministre de l’intérieur ottoman Talât Pacha ordonne l’arrestation des intellectuels ou notables arméniens à Constantinople : ecclésiastiques, médecins, éditeurs, journalistes, avocats, enseignants, hommes politiques, ce sont plus de 2000 personnes qui sont arrêtées en quelques jours, avant d’être déportées puis massacrées. Ces journées marquent le déclenchement officiel d’un génocide planifié et initié plusieurs semaines plus tôt par le parti au pouvoir (...)
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Le silence en héritage ?
Les Arméniens et le génocide, entre impératif d’oubli et travail d’anamnèse
par 24 avril 2023Il y a cent-huit ans, le 24 avril 1915, le ministre de l’intérieur ottoman Talât Pacha ordonnait l’arrestation des intellectuels ou notables arméniens à Constantinople : ecclésiastiques, médecins, éditeurs, journalistes, avocats, enseignants, hommes politiques, ce sont plus de 2000 personnes qui furent alors arrêtées en quelques jours, avant d’être déportées puis massacrées. Ces journées marquent le déclenchement officiel d’un génocide planifié et initié plusieurs semaines plus tôt, qui coûtera la vie à plus (...)
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Les violences policières dans la presse écrite : les mots de trop et les mots qui manquent
Analyse du traitement médiatique du mouvement des Gilets Jaunes
par 10 avril 2023Si les gilets jaunes et la lutte contre la réforme des retraites sont des mobilisations en partie différentes (située à la périphérie du champ politique pour les premiers, encadrée par les syndicat pour l’autre), leur répression apparaît, elle, similaire. Pas seulement par la violence des forces policières, de plus en plus militarisées, de moins en moins contrôlées, mais aussi par la violence verbale et ces mécanismes désormais bien connus de dénégation des exactions subies par les manifestant-es et de (...)
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La mémoire est-elle une affaire de femmes – et l’histoire, une affaire d’hommes ?
Retour sur un vieux partage
par 3 avril 2023Qu’il s’agisse de la Seconde Guerre Mondiale ou du passé colonial et esclavagiste, des programmes d’histoires ou des déboulonnages de statues, et que le « devoir de mémoire » soit érigé en panacée politique (au service d’une ingénierie sociale irénique visant à « apaiser » les « plaies » et « réconcilier » toutes les composantes de la nation) ou décrié comme un funeste « enfermement », voire un odieuse exigence de « repentance » , le débat public mainstream est saturé de « gros concepts » et de pétitions de (...)
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En hommage et soutien à Pinar Selek, dont débute aujourd’hui le nouveau procès, éminemment politique, et éminemment odieux, nous republions un extrait de son livre Parce qu’ils sont arméniens, qui reparait cette année. Nous sommes dans un collège d’Istanbul, peu après le coup d’Etat de 1980. On y chante, comme on le fera dans toutes les écoles jusqu’aux années 2000, tous les lundis matins et tous les vendredis après-midis, cet hymne nationaliste : « Heureux celui qui se dit turc ! » – et la formule est (...)