Un appel à témoins a été
lancé, que nous relayons. Nous entendons par ailleurs tout faire pour que les agresseurs et agresseuses soient poursuivi-e-s.
Multiplication des violences contre les lesbiennes
Loin d’être un cas isolé, cette agression illustre la réalité de la
lesbophobie en France en 2010. Cumul d’homophobie et de sexisme, la
lesbophobie donne lieu à des violences de plus en plus nombreuses :
– début juin, à l’issue de la Lesbian and Gay Pride de Lyon, quatre femmes
arborant le rainbow flag ont été molestées, après que leurs agresseurs
leur ont proposé de « les soigner » ;
– fin mai, un couple de femmes était agressé au bord du canal de l’Ourcq à Paris ;
– début mars à Béziers, une lesbienne a été violée, du fait de son orientation sexuelle ;
– l’an dernier, c’est à Metz qu’on relevait une plainte pour violences
lesbophobes, tandis qu’ à Segré, un couple de femmes subissait des mois de harcèlement.
Un sentiment d’impunité entretenu par les magistrats
Les juges du TGI de Montpellier ont refusé de reconnaître le caractère
homophobe de deux affaires. L’homophobie était pourtant patente :
– en septembre dernier, deux hommes étaient agressés à coups de marteau aux cris de « sales pédés » ;
– en mai 2008, un pompier frappe une personne qu’il devait secourir en criant « J’en ai marre de ces pédés ».
En refusant de reconnaître le caractère homophobe de ces violences, les
magistrats entretiennent un sentiment d’impunité qui ne peut qu’encourager
de nouvelles violences.
Où est la prévention ?
La prévention de l’homophobie est encore insuffisante. Le ministre de
l’Éducation nationale doit donner des moyens concrets pour que tous les
élèves, du primaire au lycée, aient accès à des séances d’information et
de sensibilisation sur l’orientation sexuelle et la tolérance. Mais la prévention ne s’arrête pas à l’école. C’est à chaque éluE localE de s’engager dans des actions de ce genre, notamment en cas d’agressions homophobes répétées.
Les responsabilités politiques
Par leur silence, leur refus d’accorder aux LGBT l’égalité des droits, par
leurs propos homophobes, les responsables politiques se rendent complices
de tels actes. Voilà à quoi mènent les insultes répétées de Christian Vanneste
cautionnées par les juges de la Cour de cassation, l’idéologie de Christine Boutin, les tirades de Gérard Longuet, et la bienveillance de l’UMP à leur égard. Voilà le résultat de décennies de politiques menées par des gouvernements homophobes qui nous refusent « partout et toujours », l’égalité des droits. En traitant les personnes homosexuelles et les trans comme des sous-citoyenNEs, qui ne peuvent se marier, adopter, choisir leur état-civil ni même donner leur sang, les responsables politiques entretiennent la haine quotidienne qui aboutit à ces actes de violence.
Les conséquences sanitaires
L’homophobie et la transphobie ont des conséquences sur la santé et la vie
des personnes LGBT. Cette haine explique que les jeunes gays soient 5 fois
plus nombreux à se suicider que les hétéros. Elle a aussi des conséquences
documentées en matière de lutte contre le sida : comment penser
correctement à se protéger, à se dépister, à bien se soigner quand on ne
cesse de vous faire comprendre que vous êtes unE sous-citoyenNE.
Nous exigeons :
– que les responsables politiques locaux ou nationaux condamnent cette
agression, et toutes les autres, systématiquement ;
– que les magistrats prennent conscience que leur déni de l’homophobie
engendre un sentiment d’impunité qui favorise le passage à l’acte ;
– que soient mises en places des campagnes et des actions de lutte
effective contre l’homophobie, la lesbophobie et la transphobie ;
– que soit enfin adoptée l’égalité des droits entre hétérosexuelLEs &
homosexuelLEs.