Ce qu’il y a de bien, avec la TVA, « sociale » ou pas, c’est que c’est un
l’impôt le plus égalitaire qui soit. Les pauvres ont le même droit de le
payer que les riches. À chaque euro dépensé, sa quote-part. Et même si les
riches consomment plus que les pauvres (et donc, payent plus de TVA par
personne), les pauvres sont quand même autrement plus nombreux, si bien que ce sont les pauvres qui payent la majeure partie de la TVA dans son ensemble (on met à part la TVA sur le caviar). Eux, donc, qui allègeront les charges des entreprises à la sueur de leur front – ou de leur RMI.
Cette riche idée pourrait être multipliée. Car il n’y a pas que les charges
sociales qui pèsent sur l’équilibre des entreprises. Il y a un paquet
d’autres choses. Par exemple, l’électricité et le gaz : ça coûte cher, ça !
On pourrait imaginer de fournir gratuitement au moins une partie de leur
énergie aux entreprises qui en ont un cruel besoin, et financer ce petit
service avec une « TVA énergétique ». Les loyers, souvent, sont chers. Et on pourrait financer la subvention correspondante par l’institution d’une « TVA immobilière ». Les frais d’expédition ? « TVA postale » ! Les parachutes
dorés ? « TVA parachutiste » ! les frais de transports ? « TVA routière » et
« TVA ferroviaire » ! Le reste à l’avenant.
En plus, une certaine baisse des prix hors taxe seraient rendue possible par
la baisse des coûts. Qui s’en plaindrait ? Certainement pas les entreprises
elles-mêmes, puisque de toutes façons elles ne payent pas la TVA.
Certainement pas leurs propriétaires non plus, puisque les baisses de leurs
coûts seraient avant tout des hausses de leurs profits.
Qui ? Les gens normaux, les simples consommateurs, qui verraient exploser les prix toutes taxes comprises. Jamais contents. Salauds de pauvres !