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Politiques de la mémoire

Dernier ajout : 28 avril.

Tous les articles de cette rubrique

  • Darmanisme et outrageation

    Retour sur un lapsus ministériel, et ce qu’il dit aux Arméniens

    par Pierre Tevanian 28 avril 2023

    On peut se contenter de rire de la cuistrerie, mêlée de maladresse, qui pousse un ministre de la République à dire « déterminisme » au lieu de « détermination ». On peut haïr le niveau de désinvolture que cela dénote, et le peu de considération pour un auditoire venu commémorer ses morts. On peut s’en attrister. Mais comme disait Spinoza, on peut aussi dépasser le rire, la rage et les pleurs, et chercher à comprendre. On peut aller un peu au-delà de ces très légitimes émotions et, avec une petite aide de (...)

  • Trop de mémoire ou trop peu ?

    Quelques réflexions sur un 24 avril de plus

    par Pierre Tevanian 24 avril 2023

    Pour ce 24 avril, nous republions quelques réflexions parues ici-même il y a deux ans, inspirées par un questionnement de Yériché Gorizian, du mouvement Charjoum – dans des termes crus, qui ont pu sembler excessifs à certains mais me paraissent justes sur le fond, et demeurent hélas, plus que jamais, appropriés à la situation actuelle des Arméniens, en Artsakh notamment, mais pas seulement. Ce questionnement, le voici : « Comment pouvons-nous commémorer une politique d’extermination qui a toujours (...)

  • Admettre le meurtre, nier le crime

    Le génocide des Arméniens et sa négation dans les mémoires des Jeunes-Turcs unionistes

    par Duygu Tasalp 24 avril 2023

    Il y a aujourd’hui cent-huit ans, le 24 avril 1915, le ministre de l’intérieur ottoman Talât Pacha ordonne l’arrestation des intellectuels ou notables arméniens à Constantinople : ecclésiastiques, médecins, éditeurs, journalistes, avocats, enseignants, hommes politiques, ce sont plus de 2000 personnes qui sont arrêtées en quelques jours, avant d’être déportées puis massacrées. Ces journées marquent le déclenchement officiel d’un génocide planifié et initié plusieurs semaines plus tôt par le parti au pouvoir (...)

  • Le silence en héritage ?

    Les Arméniens et le génocide, entre impératif d’oubli et travail d’anamnèse

    par Nazli Temir Beyleryan 24 avril 2023

    Il y a cent-huit ans, le 24 avril 1915, le ministre de l’intérieur ottoman Talât Pacha ordonnait l’arrestation des intellectuels ou notables arméniens à Constantinople : ecclésiastiques, médecins, éditeurs, journalistes, avocats, enseignants, hommes politiques, ce sont plus de 2000 personnes qui furent alors arrêtées en quelques jours, avant d’être déportées puis massacrées. Ces journées marquent le déclenchement officiel d’un génocide planifié et initié plusieurs semaines plus tôt, qui coûtera la vie à plus (...)

  • Qu’il s’agisse de la Seconde Guerre Mondiale ou du passé colonial et esclavagiste, des programmes d’histoires ou des déboulonnages de statues, et que le « devoir de mémoire » soit érigé en panacée politique (au service d’une ingénierie sociale irénique visant à « apaiser » les « plaies » et « réconcilier » toutes les composantes de la nation) ou décrié comme un funeste « enfermement », voire un odieuse exigence de « repentance » , le débat public mainstream est saturé de « gros concepts » et de pétitions de (...)

  • Les Arméniens ne dormaient pas

    Retour sur un reportage d’Arte TV, et son titre consternant

    par Pierre Tevanian 14 mars 2023

    C’est signé Mayalen de Castelbajac, et diffusé sur Arte TV. Cela dure treize minutes. Tout n’est pas inintéressant, loin de là. Mais la teneur, et plus encore le titre de ce reportage posent problème et font violence. Les lignes qui suivent expliquent pourquoi.
    C’est un des problèmes classiques que pose le mot « mémoire », et surtout de la métaphore du « sommeil » et du « réveil », singulièrement euphémisante sur les mécanismes de pouvoir réels qui sont à l’oeuvre : la vérité, ici comme en d’autres cas, est (...)

  • Manouchian n’est pas un héros de « roman national »

    Quelques réflexions sur la campagne pour l’entrée de Missak Manouchian au Panthéon

    par Pierre Tevanian 21 février 2023

    « Missak Manouchian, à quand la patrie reconnaissante ? ». Tel est le titre d’un appel lancé, en deux temps, dans le quotidien Libération, en janvier et février 2022. Le texte qui suit réagit à cette initiative, qui soulève une vraie question : celle de la « reconnaissance » d’un homme, et autour de lui d’un groupe, et d’une histoire glorieuse et trop longtemps occultée – mais le fait en des termes singulièrement inadéquats : ceux de la « patrie » et du « patriotisme ».
    Mieux vaut tard que jamais, (...)

  • Les « milieux ouvriers » incluent-ils les Arméniens ?

    Quelques réflexions sur la sidérante notice de Siméon Flaissières dans un dictionnaire de référence

    par Pierre Tevanian 12 février 2023

    Les lignes qui suivent peuvent être considérées comme une lettre ouverte aux responsables du Maitron – Dictionnaire Biographique du Mouvement Ouvrier. Leur but est d’être au plus vite périmées, mais il nous parait utile, en toute hypothèse, de laisser une trace de cette interpellation, car le cas particulier qu’elle soulève concerne, bien au-delà dudit « Maitron », et bien au-delà du cas arménien, l’ensemble des institutions qui structurent aujourd’hui ce qu’en France on nomme « la gauche ».
    C’est extrait (...)

  • Ce que les bas-fonds nous disent d’Électre

    Quelques réflexions sur Électre des bas-fonds de Simon Abkarian

    par Pierre Tevanian 23 janvier 2023

    Sans doute certain·e·s en ont-ils parlé , mais quand on cherche sur le net, on se dit tout de même : dommage. Dommage que Le Monde, Libération, Politis, Mediapart et quelques autres ne se soient pas plus ligués pour nous envoyer plus nombreux à la Cartoucherie de Vincennes, puis désormais au Théâtre de la Criée à Marseille, voir la reprise de la magnifique pièce écrite et mise en scène par Simon Abkarian : Electre des bas-fonds, qui devrait tourner longtemps, être vue et étudiée au lycée, adaptée au (...)

  • Tenir le racisme à distance

    Ou comment américaniser pour mieux dénier

    par Julien Suaudeau, Mame-Fatou Niang 30 décembre 2022

    Un jour, un livre : pendant toute la durée du mois de décembre, nous publions chaque jour la présentation et / ou un extrait d’un livre paru cette année, à offrir, s’offrir ou se faire offrir à l’occasion des fêtes de la Saint Nicolas, de Hanoukkah, de Noël, de la Saint Sylvestre, du Noël orthodoxe, du Noël arménien ou à toute autre occasion. Le livre du jour est un court et incisif essai, intitulé tout simplement Universalisme. On connait la chanson : l’universalisme, indissociable de « l’esprit français (...)

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