Une enquête rapide et bâclée : des témoignages non recueillis, notamment
celui d’un témoin direct qui atteste avoir vu l’altercation à la sortie du
bar et surtout avoir entendu les propos proférés par l’assassin : « sales
Arabes ! » et « race de merde ! ». Une enquête aux pas de course qui
s’achève en 24 heures à peine, avec une très nette volonté d’occulter la
dimension raciste du crime et, ceci malgré l’insistance de la famille et les
témoignages concordants.
Chaïb Zehaf était un homme bien inséré dans la vie locale, cariste de
profession , père de trois enfants âgés respectivement de 16, 8 et 4 ans ;
ayant également une activité associative dans le domaine sportif. Connu et
respecté dans sa localité.
Assassiné de deux balles dans le thorax et d’une balle dans la tête !
Deux poids, deux mesures dans le traitement politique, institutionnel et
médiatique : le premier organe de presse à avoir relayé l’affaire est le
journal Libération quelques jours après (dès le 7 mars). En revanche, les
journaux télévisés des principales chaînes nationales n’ont pas insisté sur
les circonstances ni dépêché leur propres correspondants sur place.
L’affaire ne semble pas beaucoup intéresser les médias.
Du côté des responsables et hommes politiques, le silence est encore plus
choquant : ni le Président de la République (le Président de tous les
Français), ni le Premier ministre, ni même le ministre de l’Intérieur, ne se
sont exprimés sur l’affaire. Le Préfet du Rhône, pourtant représentant de
l’Etat dans le département, n’a pas daigné rendre visite à la famille
endeuillée.
Alors, pourquoi ces déclarations précipitées du Procureur de la République
pour nier la « dimension raciste » du crime ? Pourquoi ce silence d’Etat à
propos d’un crime qui touche pourtant un « enfant de la République » ?
Pourquoi une absence de mobilisation des élus de droite et de gauche pour
dénoncer le retour en force de la xénophobie meurtrière ?
Nous, membres du Collectif CVACZ, demandons que :
– toute la Vérité soit faite sur l’assassinat de Chaïb ZEHAF
– que la police puisse conduire son enquête jusqu’à son terme
– que la Justice puisse statuer en dehors de toute pression politique sur la
qualification du crime
– que les plus hauts responsables de la République expriment leur soutien à
la famille et aux proches de la victime,
En deux mots, nous exigeons : la vérité !