Accueil > Études de cas > Le cas Sarkozy > Rêve américain

Rêve américain

À propos des récentes comparaisons un peu, comment dire, exagérées entre Barack Obama et Nicolas Sarkozy

par Patience Philips
12 novembre 2008

Certes, les raisons ne manquent pas de ne pas trop attendre de Barack Obama, et des logiques politiques lourdes vont sans doute le faire converger politiquement avec Nicolas Sarkozy, tant en matière de politique intérieure qu’extérieure. Mais tout de même ! Il est difficile d’écouter sans éclater de rire la dernière énormité en date qu’à l’unisson le gouvernement français et la presse aux ordres essayent de nous vendre pour faire oublier leur crapulerie. « Sarkozy = Obama », nous disent en cœur tous les ministres, Fadela Amara en tête, relayés par des journalistes en mal d’inspiration. L’un comme l’autre, nous dit-on, incarneraient « la rupture », « la modernité ». L’un comme l’autre auraient en commun d’être jeunes et « issus d’une minorité ethnique »...

Le mieux est sans doute d’en rire. Mais parce qu’un mensonge asséné mille fois prend parfois des allures de vérité, on a malgré tout envie de rappeler quelques évidences. D’abord l’un est noir et l’autre est blanc – et en France comme aux Etats Unis, les obstacles à franchir sont sans commune mesure, fût-on dans un cas comme dans l’autre issu d’un milieu aisé, quand on est fils de hongrois et quand on est noir de peau.

Obama est un racisé antiraciste qui doit composer avec le racisme ambiant ; Sarkozy est un petit blanc ultra-raciste qui doit composer avec les forces anti-racistes qui existent malgré tout dans son pays.

Obama n’est pas très à gauche ; Sarkozy est très, très, très à droite.

Et puis, quoi qu’on pense de ses orientations politiques, Obama est grand, mince, beau et remarquablement éloquent, tandis que Sarkozy est objectivement tout petit, gros et gras, très très laid et d’une éloquence minable.

Notons en passant qu’il y a en France, dans les sphères de la politique institutionnelle et des partis de gouvernement, une personnalité politique tout aussi talentueuse, avenante, éloquente – voire davantage – que Barack Obama, mais qu’aucune faille ne s’est ouverte dans la classe politique française pour la laisser émerger. Elle se nomme Christiane Taubira, et tout a été fait, après sa percée électorale aux Présidentielles de 2002, pour l’ostraciser ou la marginaliser.

Enfin, adoptons l’attitude adéquate face à cette furie mimétique de Sarkozy et sa petite clique à l’égard de l’Amérique : remarquons joyeusement que l’anti-américanisme politique se justifie pour des raisons multiples mais que, pour autant, Sarkozy reste à maints égards très, très, très, très loin d’Obama, qu’il en est aussi éloigné qu’il l’est de son précédent modèle John Kennedy ou que sa « Carlita » chérie l’est de Marilyn Monroe, que Johnny Hallyday l’est d’Elvis Presley ou de Johnny Cash, et enfin que Raymond Bettoun l’est de Don Corleone.

Et si ces derniers noms, Bettoun et Corleone, ne vous rappellent rien, soyons plus explicites – la cruauté du parallèle n’en ressortira que mieux : Sarkozy est à Obama

 ce que Le grand Pardon est au Parrain

 ce qu’Alexandre Arcady est à Francis Ford Coppola

 ce que Richard Berry est à Al Pacino

 ce que Roger Hanin est à Marlon Brando.

Cruel, n’est-ce pas ? Mais c’est la réalité qui est comme ça. On n’y peut rien. Vive la France quand même !