« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. » (Évangile selon Matthieu, Chapitre 7, versets 3 à 5)
Ce sont des faits moins connus que sa fausse Thèse de doctorat ou son implication – sanctionnée par la Justice – dans les magouilles de la MNEF. Et pourtant...
Il s’agit de faits gravissimes, qui font que normalement, si l’on a fait ça – enfin, non, normalement on ne fait pas ça.
Disons, plutôt, que lorsqu’un homme tombe si bas dans l’abjection, et qu’il a un petit reste d’« âme », pour reprendre les mots de Monsieur Cambadélis, il passe le restant de ses jours à se faire pardonner, ou au moins oublier.
Ces faits, les voici : notre Monsieur Propre, prodigue en leçons de vertu et d’idéal socialiste, a été condamné le 28 janvier 2000 à cinq mois de prison avec sursis et 100 000 francs d’amende pour recel d’abus de biens sociaux dans « l’affaire AGOS » [1]. Le politicien, qui s’était fait une belle place au sein du Parti Socialiste, à partir de 1990, en partie grâce à une initiative antiraciste intitulée « Le Manifeste contre le Front National », était reconnu coupable d’emploi fictif entre 1993 et septembre 1995 auprès d’AGOS, gestionnaire de foyers de travailleurs immigrés.
Un emploi fictif qui lui avait rapporté plus de 442 000 francs (environ 67 382 euros).
De l’argent qui aurait dû aller aux immigrés résidant en foyer.
Des immigrés dont il connaissait les besoins puisque leurs délégués étaient venus le voir peu de temps avant, dans son bureau de député, pour l’alerter sur les conditions indignes dans lesquelles AGOS les laissait vivre – à titre d’exemple, ils devaient prendre un parapluie pour aller aux toilettes, à causes de fuites non-réparées [2].
Comble du cynisme : cet emploi tout à fait fictif – pour lequel aucune trace de travail ne put être produite - répondait à l’intitulé suivant : « conseils sur la diversité culturelle ».
Enfin, pour couronner le tout : à la tête d’AGOS, le bon pote qui lui avait arrangé ce bon plan bien sale et bien cynique s’appelait Yves Laisné, il était notoirement d’extrême droite, et avait même été cadre d’un parti d’extrême droite nommé… Front National.
Est-il nécessaire d’ajouter quoi que ce soit ? Les mots sont importants mais, parfois, manquent.