Nous sommes le 20 avril et Emmanuel Macron se rend à Ganges. Une semaine plus tôt, la loi sur la réforme des retraites a été promulguée. La mobilisation, pourtant, ne fléchit pas et la CGT, en guise de protestation, procède à deux coupures de courant, notamment dans le collège que doit visiter le président, puis se voit accusée d’avoir également ciblé une clinique. Accusations sans aucune preuve, que Sébastien Fontenelle met ici en regard du silence, lui mortifère, qui règne au sein du clan présidentiel (...)
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La France d’en bas vue d’en haut
Dernier ajout : 13 mai.
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Les violences policières dans la presse écrite : les mots de trop et les mots qui manquent
Analyse du traitement médiatique du mouvement des Gilets Jaunes
par 10 avril 2023Si les gilets jaunes et la lutte contre la réforme des retraites sont des mobilisations en partie différentes (située à la périphérie du champ politique pour les premiers, encadrée par les syndicat pour l’autre), leur répression apparaît, elle, similaire. Pas seulement par la violence des forces policières, de plus en plus militarisées, de moins en moins contrôlées, mais aussi par la violence verbale et ces mécanismes désormais bien connus de dénégation des exactions subies par les manifestant-es et de (...)
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Du Président des riches au Président contre les jeunes
« Sois-jeune et tais-toi » version Macron
par 26 mai 2021« Séduire la jeunesse », annonce le Président Macron, et pour cela que faire ? Etendre le RSA aux moins de 25 ans ? Donner plus de moyens aux facs ? Renoncer à la réforme de l’assurance chômage ? Rien du tout. Le plan se résume à un « concours d’anecdotes » avec des « youtubeurs ». L’occasion, pour nous, de remettre en ligne cet article décortiquant ce qui s’apparente, au-delà du mépris sans borne de ces opérations de com, à une véritable présidence anti-jeunes.
Les jeunes n’ont jamais les tenues qu’il faut. (...) -
Écrire contre la canaille
À propos des écrivains et de leur « douloureux problème » avec « le peuple »
par 17 mars 2021« Que l’humanité est une sale et dégoûtante engeance ! Que le peuple est stupide ! C’est une éternelle race d’esclaves qui ne peut vivre sans bât et sans joug. Aussi ne sera-ce pas pour lui que nous combattrons encore, mais pour notre idéal sacré. Qu’il crève donc de faim et de froid, ce peuple facile à tromper qui va bientôt se mettre à massacrer ses vrais amis ! » Ces mots de Leconte de Lisle sont l’un des nombreux exemples que donne Paul Lidsky dans son livre Les écrivains Français contre la Commune . (...)
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La faute aux réseaux sociaux
Mépris de classe et élitisme culturel dans la (re)découverte d’un nouvel ennemi.
par 24 janvier 2021Pour ou contre les réseaux sociaux ? C’est un peu comme si on vous demandait si vous êtes pour ou contre : les ordinateurs, la musique pop ou… les M&M’s. Ca dépend : comment, quand, combien et combien de temps ?
Il n’y a peut-être pas grand intérêt à rentrer dans un tel débat, sauf que cet empressement à désigner un ennemi et un responsable est un peu suspect.
Car même quelqu’un qui n’a ni compte Facebook ni compte Twitter sait parfaitement qu’y circulent des propos d’une extrême violence, des (...) -
Retour sur une émeute
À propos de la construction politique et médiatique du « problème des quartiers sensibles »
par 25 avril 2020Pour fêter, le mieux possible, en attendant des jours meilleurs, les 20 ans du site « Les mots sont importants », nous avons choisi d’accompagner la sortie de l’anthologie Mots et maux d’une décennie, paru mi mars aux éditions Cambourakis, d’une anthologie virtuelle, en ligne, à raison d’un texte chaque jour, un par année. Le texte que nous avons retenu pour l’année 2005 revient sur les émeutes de Clichy-sous-bois et leur traitement médiatique. Il revient plus préciément sur la réception médiatique et (...)
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Il n’y a certes là rien de nouveau. Depuis que le monde est monde, et depuis qu’existent des dominations, il existe des discours de légitimation qui viennent nier ou euphémiser la violence des dominants, tout en la présentant comme un mal nécessaire contre une violence bien plus radicale, bien plus fondamentale, bien plus sauvage, irrationnelle et menaçante : celle des dominé.e.s. Celle, plus exactement, des dominé.e.s qui n’ont pas la décence d’accepter humblement leur condition. C’est ainsi (...)
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Tu as dû noter qu’il était souvent question, ces temps-ci, de l’ahurissant mépris de classe où se vautrent, à droite, M. Macron et sa dream team. Et c’est très bien ainsi – car cette morgue est effectivement odieuse.
Mais je me demande parfois si, pour être complètement exhaustifs, nous ne devrions pas questionner aussi ce qui se passe dans les recoins du camp dit progressiste depuis lesquels d’ombrageux professeurs de maintien, juchés sur des surplombs d’une si haute hauteur que l’oxygène doit s’y (...) -
L’éducation nationale dans une impasse
Retour sur une audience au rectorat du 22 mai 2018
par 30 mai 2018Mère d’élève, Lydia Martins Viana revient ici sur une rencontre qui s’est tenue au rectorat de Créteil, suite à une demande des personnels en grève du Lycée Eugène Delacroix de Drancy (Seine-Saint Denis). Il y est question, plus précisément, de précarité, de pénurie de moyens, bref : de démission, de mépris, de promesse républicaine non tenue.
L’Académie de Créteil se situe au 4 rue Georges Enesco. En réalité, la rue, coupée par une barrière et des pelouses, a tout de l’apparence d’une impasse. Je me retrouve (...) -
Le mouvement de contestation de la loi El Khomri fait la Une des médias lourds depuis plusieurs semaines. L’inscription dans la durée lui donne une dimension d’analyseur de ces médias qui plus que jamais apparaissent comme remplissant une fonction sociale précise, celle que Serge Halimi a dénommé « nouveaux chiens de garde » par paraphrase de Paul Nizan qui attribuait cette fonction aux « philosophes » au service des classes dominantes. Sans être exhaustif, l’analyse de trois leitmotivs médiatiques (...)