11ème idée reçue : Le nouveau système sera plus lisible
Les électeurs n’ont pas plébiscité la réforme des retraites
Rappelons d’abord que beaucoup de Français n’ont pas voté « pour Emmanuel Macron » mais « contre Marine Le Pen »... mais ça devient lassant tant on l’a déjà dit. Soulignons également que la réforme des retraites n’était pas un thème de campagne majeur du candidat Macron : il est peu sérieux, dans ces conditions, d’affirmer que les Français ont implicitement donné leur soutien à la réforme des retraites lors de l’élection présidentielle de 2017.
Cet argument est d’ailleurs peut-être le plus dangereux politiquement. En effet, il est probable qu’en 2022, l’alternative du second tour se situe encore une fois entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Mais si voter pour le second signifie lui donner un blanc-seing complet pour l’intégralité de son programme, il y a fort à parier que de nombreux électeurs (notamment tous ceux de gauche) s’en détournent... faisant alors mécaniquement monter le score du RN.
La réforme des retraites présentée n’est pas conforme au programme du candidat Emmanuel Macron
Dans le programme de campagne d’Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle du 7 mai 2017 [1], il est écrit :
« Nous ne toucherons pas à l’âge de départ à la retraite, ni au niveau des pensions. » (p. 13)
Certes, l’âge ouvrant le droit au départ à la retraite reste fixé à 62 ans (mais ce n’est pas l’âge de départ à taux plein !), mais le gouvernement souhaite également instaurer un « âge pivot » à 64 ans (reculant ainsi de facto l’âge de départ sans décote !) ; de plus, le niveau des pensions futures sera largement affecté par la réforme. Faut-il oublier, de plus, que ce gouvernement a déjà fait baisser le niveau des pensions de beaucoup de retraités par la désindexation et la hausse de la CSG.