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La science (et la gauche, et la république, et la patrie) en danger !

Réflexions sur une récente campagne médiatique contre des universitaires et des militants

par Renaud Cornand
20 janvier 2019

Comme souvent, à la fin de l’année 2018, l’antiracisme s’est trouvé sous le feu de la critique médiatique [1]. Tant les mouvements dits « décoloniaux » que les travaux de sciences sociales s’intéressant aux discriminations raciales ont fait l’objet en une même semaine d’une attaque appuyée par différents médias. Trois interventions s’inscrivant dans cette même logique sont parues : une tribune publiée dans Le Point le 28 novembre 2018, un article de L’Observateur le 30 du même mois complété par un interview d’une ministre et enfin une chronique de Libération se faisant l’écho le 4 décembre 2018 de la sortie d’un ouvrage de sociologie. Ledit ouvrage, ainsi que les articles du Point et de L’Obs se retrouvent enfin mobilisés le 11 janvier 2019 par Michel Guerrin, rédacteur en chef du Monde, dans un article titré « Quand la race s’invite à l’université »...

Cette offensive a ceci de particulier qu’elle entretient la confusion entre mouvements décoloniaux et études concernant l’ethnicisation des relations sociales, en s’inscrivant dans deux tendances aux frontières perméables :

 d’une part le ciblage d’un champ de la recherche à partir d’un discours politique (avec l’appui ou à l’initiative d’acteurs inscrits dans le monde universitaire) ;

 d’autre part une mise en cause de certains courants politiques qui s’autorise de (prétendues) recherches scientifiques.

Car il faut se rendre à l’évidence : ce qui peut sembler donner de la valeur à ces prises de positions n’est pas le statut des discours produits (aucune démonstration empirique n’est avancée) mais simplement le statut de ceux qui les produisent (ils occupent des positions dans l’espace académique et/ou médiatique).

Par ailleurs, les auteurs ne tentent pas de débattre des approches qu’ils condamnent, mais de les présenter comme extérieures au champ du débat : les mouvements anti-racistes sont présentés comme étrangers donc menaçants, les travaux sur les processus de racialisation sont présentés comme menaçants parce qu’étrangers. Un peu, d’ailleurs, comme les victimes du-dit racisme peuvent être présentées comme menaçantes, puisqu’étrangères.

L’invasion des profanateurs de Faculté

Premier volet de ce triptyque réactionnaire : le 28 novembre dernier, Le Point publie une tribune présentée comme émanant de « philosophes, historiens, professeurs » intitulée « le « décolonialisme », une stratégie hégémonique »  [2]. S’il invoque, dans ses prémisses, la nécessité de débats contradictoires, ce texte tend vers une conclusion sensiblement différente, qui ressemble davantage à une invitation à la censure.

Les auteurs procèdent en ciblant le séminaire « Genre, nation et laïcité », accueilli par la Maison des sciences de l’homme le 8 octobre 2018, autrement dit un espace de production et de transmission de savoirs, de discussions autour de travaux, au motif qu’il « regorge de références racialistes » telles que « colonialité du genre », « féminisme blanc », « racisation » ou « pouvoir racial genré ».

Il dépeint ensuite les protagonistes comme des activistes, entrepreneurs d’une cause strictement politique : 

« Tout en se présentant comme progressistes (antiracistes, décolonisateurs, féministes…), ces mouvances se livrent depuis plusieurs années à un détournement des combats pour l’émancipation individuelle et la liberté, au profit d’objectifs qui leur sont opposés et qui attaquent frontalement l’universalisme républicain : racialisme, différentialisme, ségrégationnisme (selon la couleur de la peau, le sexe, la pratique religieuse) ».

Le tour de force réalisé par les signataires consiste à tenter dans le même temps de faire passer les travaux mettant en lumière les discriminations et rapports de domination pour des constructions idéologiques, et les mouvements qui les combattent pour les responsables de leur existence .

Pourtant, comme leur répond Ludivine Bantigny dans une tribune, « ce n’est pas la pensée décoloniale qui est “ségrégationniste” ou “différentialiste”, c’est le monde social qui l’est ». Et c’est bien de cela que les « 80 intellectuels » ne veulent pas entendre parler. Autrement dit, ils ne prétendent pas que le fonctionnement social est étranger aux processus de racialisation mais que le dévoilement de ces processus doit rester étranger à la République, quitte à encourager les instances compétentes à agir en censeurs : 

« Nous appelons les autorités publiques, les responsables d’institutions culturelles, universitaires, scientifiques et de recherche, mais aussi la magistrature, au ressaisissement. Les critères élémentaires de scientificité doivent être respectés. Les débats doivent être contradictoires. Les autorités et les institutions dont ils sont responsables ne doivent plus être utilisées contre la République. Il leur appartient, à tous et à chacun, de faire en sorte que cesse définitivement le détournement indigne des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité qui fondent notre démocratie ».

U.S. Go Home !

Deux jours après la parution de cette tribune, c’ est au tour de L’Observateur de publier un article présentant une enquête dans le milieu universitaire où les « décoloniaux » feraient régner terreur et censure, à tel point que « beaucoup des chercheurs ou enseignants » témoignent « sous couvert d’anonymat » :

« Le sujet, disent-ils, est trop "brûlant", trop "passionnel", "confisqué par les extrêmes” ».

L’article plonge ainsi, d’emblée, les lecteurs dans un univers angoissant où des intellectuel.le.s se trouvent réduit.e.s au silence :

« Un professeur d’économie , confie, en off : "aujourd’hui, à l’université, si vous vous opposez à ces réseaux, vous passez vite pour un raciste." Autre confidence, presque apeurée, d’une chercheuse en poste dans le sud de la France, ayant toujours voté à gauche, défendu les droits de l’homme, combattu toutes les discriminations : "avant, le pire pour un universitaire, c’était d’être accusé de plagiat ; maintenant, c’est de se voir traiter d’islamophobe sur internet. Cette accusation signe la fin d’une carrière." ».

Tout en restant souvent anonymes, les témoignages semblent converger :

« De l’avis de tous ceux que nous avons rencontrés au cours de cette enquête, la mouvance "décoloniale" gagne du terrain à l’université. ».

En versant dans le sensationnalisme le plus caricatural, cette « enquête » s’inscrit bien dans le pire de ce que peut produire une certaine approche journalistique. Si sa légitimité repose sur le recours à des acteurs s’exprimant de l’intérieur du milieu académique, l’article se résume à une collection de récits non contextualisés mais univoques. Cela n’empêche pas Mathieu Aron, dans la même édition de L’Obs, de débuter un entretien avec Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, par une question lourde de présupposés :

« L’enquête de "l’Obs" montre qu’effectivement des thèses portées par les communautaristes (Indigènes de la République ou islamistes) semblent séduire de plus en plus de jeunes doctorants, certains professeurs et des étudiants. Partagez-vous ce constat ? »

Au vu de l’investigation à laquelle la référence est faite, on comprend que ces « thèses » sont supposées influencer les universitaires y compris dans le cœur de leur recherche, et c’est sur cette dimension que la ministre semble s’exprimer :

« Oui, je partage le constat qu’un certain nombre de thèses, importées du monde académique anglo-saxon, ont un écho dans certaines disciplines, même si elles demeurent, il faut le dire très clairement, très largement minoritaires ».

Si Frédérique Vidal ne semble pas partager le niveau de panique morale exacerbée du journaliste, elle crédibilise toutefois ses présupposés en entérinant l’existence du « problème » et en en ciblant même une menace supplémentaire : en plus des « communautaristes », « islamistes » et « Indigènes de la République », il y aurait aussi l’influence du « monde académique anglo-saxon ». La percée des fameuses et funestes « thèses » qui tourmentent tellement Mathieu Aron serait permise par la pénétration d’un principe étranger à « notre » modèle national. Nul besoin, par conséquent, de débats politiques ou théoriques, dès lors que c’est l’universalisme républicain tout entier qui se trouve mis en péril par des savoirs « anglo-saxons »...

Dans les années 1990, Christine Delphy identifiait déjà, avec d’autres, les ressorts de la dénonciation de modèles présentés comme importés de l’étranger – il s’agissait alors, essentiellement, de discréditer alors le féminisme ou les mouvements homos :

« Une fois le féminisme identifié à l’Amérique, être anti féministe devient une espèce de devoir patriotique. Ça fait partie de la “conservation de notre identité nationale”, qui, de discours lepéniste, est passée au rang de thème du consensus. Parce qu’en grattant dans le sens du poil vantard des français, on est sûr de ne pas se tromper ».  [3]

Rhétorique semblable, ennemis nouveaux : après les mouvements féministes et les recherches sur la domination masculine, les mouvements anti-racistes et les recherches sur les discriminations raciales. Une nouvelle fois, aucune tentative de discuter le bien-fondé des travaux menés pour discuter de la validité des approches en termes de racialisation : ils sont étrangers à la tradition universitaire et qui plus est extérieurs aux frontières symboliques de la nation française.

A gauche toute !

C’est avec des propos du même ordre que Laurent Joffrin débute le 4 décembre sa chronique consacrée à la publication d’un ouvrage de sociologie, La gauche et la race [4] :

« Pour Manuel Boucher, la pensée décoloniale a pour but d’importer en France le modèle multiculturaliste anglo-saxon. Un danger pour l’universalisme des droits de l’homme. »  [5]

Une fois de plus, la France est attaquée par un modèle « anglo-saxon », mais cette fois à travers les valeurs traditionnellement assimilées à la gauche. Laurent Joffrin, que l’on ne connaissait pas aussi viscéralement attaché aux classes laborieuses et à leurs combats, s’affole :

« La lutte des races va-t-elle remplacer la lutte des classes ? »

Il semble ensuite trouver un relatif apaisement grâce à l’ouvrage dont il rend compte :

« Pour dénoncer cette sinistre perspective, Manuel Boucher, professeur de sociologie à Montpellier, publie un livre utile. Au moment où la lutte des classes, justement, ressuscite de manière spectaculaire aux carrefours des routes, il réfute de manière claire les thèses de cette gauche “décoloniale”, très minoritaire mais très bruyante, qui prétend, à toute force, ramener à la division ethnique l’ensemble des conflits qui traversent la société française. »

La recension dithyrambique que produit Laurent Joffrin le conduit à résumer d’une bien curieuse manière les débats sur les processus de racialisation, auxquels on peut supposer qu’il connaît bien peu. Il est toutefois instructif de se pencher encore une fois sur la vacuité de la « démonstration » produite par le « professeur de sociologie ».

L’ouvrage en question est publié aux éditions L’Harmattan dans une collection dirigée par l’auteur lui-même et présentée ainsi :

« La collection “Recherche et transformation sociale” privilégie la publication d’ouvrages valorisant des résultats de recherche produits par des chercheurs des organismes de la formation et de l’intervention sociales pouvant contribuer à la transformation sociale. »

Et c’est pourtant tout autre chose que propose Manuel Boucher dans son livre, puisqu’il prétend s’appuyer sur des résultats de recherche pour discréditer les mouvements « décoloniaux », autrement dit : parler à partir du « savoir » pour attaquer des courants politiques et – par leur intermédiaire – des champs de production de savoirs.

En fait de démonstration, Manuel Boucher propose un ouvrage basé sur des « observations directes » effectuées majoritairement au cours de deux manifestations (les « Marches pour la dignité » du 31 octobre 2015 et du 19 mars 2017) puis, dans les deux parties suivantes, sur des citations de militants des courants qu’il condamne issues de lectures de la presse, qu’il confronte à ses propres positions ou à celles de militants inscrits dans le champ politique de gauche. Nulle trace, dans la démarche de l’auteur, d’un quelconque usage des outils méthodologiques disponibles dans le champ de la sociologie : la partie rendant compte d’observations ne s’embarrasse à aucun moment des étapes nécessaires à la construction d’une posture distanciée, réflexive, distinguant l’observation du chercheur en sociologie de l’observation quotidienne mise en œuvre par l’ensemble des acteurs sociaux [6]. Dès les premières pages du livre, l’auteur ne laisse aucun doute sur son parti pris, envisagé non comme un positionnement assumé en amont de la recherche et pouvant être appréhendé comme impliquant un ensemble d’hypothèses nécessitant une confrontation à des données empiriques, mais comme un postulat d’où découlera l’ensemble de ce qui suivra :

« C’est une « gauche culturelle » bien pensante, moraliste, culpabilisatrice et bourgeoise, d’abord mobilisée sur les questions d’évolution des mœurs, d’écologie, de féminisme et de migrations, qui a supplanté une gauche populaire et sociale, notamment dans les grandes villes. (…) À gauche, ce n’est plus “l’égalité” liée aux droits sociaux et à la lutte des classes qui est au centre des débats et des combats collectifs mais la reconnaissance de la “différence” et des particularismes associée aux droits culturels et aux revendications communautaires. »  [7].

L’ensemble de l’argumentation est construit en vue de convaincre que ce qui a trait aux luttes de classes est légitime pour la gauche et doit être son objet exclusif d’attention – même si l’auteur n’explique jamais pourquoi il serait impossible que « la gauche » lutte contre les rapports de domination de classe et contre les rapports de domination de genre et de race. Ces derniers, de fait, sont écartés du champ des rapports sociaux et des luttes légitimes, et réduits à de « l’identitarisme » :

« Comment est-il possible qu’une partie de la gauche accepte, voire reprenne à son compte un vocabulaire racialiste, raciste et culturaliste, celui de la distinction entre “Blancs”, “Noirs” et “Musulmans” contraire aux idées humanistes et universalistes au cœur des combats de la gauche pour la défense des Droits de l’Homme ? »  [8]

Sous la plume de l’auteur, l’universalisme se confond ainsi avec l’aveuglement à tous les rapports de domination qui produisent ces catégories, avec des effets sociaux bien reéls, tristement réels, et les rendent donc pertinentes pour l’analyse des relations sociales.

La patrie en danger

La stigmatisation des courants « décoloniaux » comme extérieurs et menaçants prend une forme plus extrême encore quand ce n’est plus seulement la gauche dont les valeurs sont supposées être menacées mais la République tout entière, et plus concrètement la sécurité de ses citoyens, à travers un rapprochement – fantaisiste mais surtout ignoble, il faut bien le dire – entre les mouvements désignés et les actes terroristes :

« Dans ce contexte, on peut alors se demander si les idées et postures plébiscitées par les Marcheurs de la dignité, en particulier les Indigènes de la République, décrits par Pierre-André Taguieff comme la version française la plus intellectualisée de “l’islamo-gauchisme” (l’islam est un prolétariat de substitution) ne participent pas à excuser, voire à légitimer les violences jihadistes. (...) Ainsi, les organisateurs de la Marche de la dignité (même s’il ne s’agit pas de confondre ces marcheurs avec des terroristes djihadistes), en particulier le fait qu’ils se définissent d’abord comme des “victimes” du racisme structurel d’État et du colonialisme, qu’ils affirment un rapport entre “Eux” (“Blancs”) et “Nous” (“non-Blancs”) et qu’ils revendiquent une posture “radicale” légitimant, pour combattre des sentiments d’injustice et d’humiliation, “l’auto-défense” violente si nécessaire, ne concourent-ils pas, en définitive, à produire du ressentiment, voire de la haine à l’encontre de la France et de la République assimilées au colonialisme et au racisme ? »  [9]

Ce qu’affirme en somme Manuel Boucher, concernant la compréhension du monde social (la question des moyens de la lutte politique est autre) peut être traduit ainsi : dévoiler les modalités de racialisation des rapports sociaux (dire qu’il existe, en vrai, sans guillemets, des victimes d’un racisme structurel), fondés sur l’altérisation des non-blanc.he.s (dichotomie « eux / nous » construite par les dominant.e.s, désignant et construisant les minorisé.e.s, ce que Manuel Boucher semble ignorer), c’est tout bonnement attaquer la République, et se rendre complice d’actes meurtriers.

A travers cette offensive contre les mouvements « décoloniaux », l’auteur livre un combat idéologique contre l’anti racisme et contre la compréhension des logiques qui fondent les rapports de domination ethniques [10] – démarche assez éloignée, redisons-le, des prétentions affichées par une collection censée proposer des « résultats de recherche produits par des chercheurs des organismes de la formation et de l’intervention sociales ».

Pour conclure

Ces trois productions constituent donc une entreprise de délégitimation des travaux sur le racisme ou des mouvements contre le racisme, qui ne vise pas à affirmer franchement que la racialisation des rapports sociaux n’existe pas, mais tend plutôt à disqualifier toute compréhension et analyse de cette racialisation. Elles constituent des avatars récents, en certains points emblématiques et à bien des égards caricaturaux, d’une offensive plus large conduite au nom des sciences sociales contre l’ « immigration »  [11]. S’intéresser à ces prises de position relève d’un double impératif de vigilance :

 une vigilance d’abord dans le champ spécifique de la recherche, car les promoteurs de cette offensive tentent d’ériger des frontières excluant certains objets sociaux des préoccupations du travail scientifique, en les présentant comme menaçant des entités a-historiques que seraient l’université et (derrière elle) la France ou la République ;

 une vigilance ensuite quant à l’évolution de la production des représentations dominantes sur les discriminations, et quant à la pérennité d’un anti-racisme conséquent, quand sont menacés d’exclusion du champ des préoccupations sociales et politiques légitimes des objets sociaux présentés, là encore, comme menaçant les valeurs d’entités tout aussi a-historiques que seraient la gauche et – à nouveau ! – la République.

En discutant la légitimité de ces productions, il ne s’agit pas ici de renforcer une opposition artificielle entre science sociale et engagement politique, mais de dénoncer l’instrumentalisation intéressée de positions académiques par ceux qui les occupent et par certains médias. Comme a pu l’écrire Pierre Bourdieu :

« Il faut, pour être un vrai savant engagé, légitimement engagé, engager un savoir. Et ce savoir ne s’acquiert que dans le travail savant, soumis aux règles de la communauté savante. » [12]

Car en l’occurrence, c’est l’inverse qui est ici produit : des savants engagent leur titre pour légitimer une idéologie construite politiquement et médiatiquement.

Notes

[1Notamment de la part des mouvances et militant.e.s regroupés autour du Printemps Républicain.

[3Christine Delphy, « L’affaire Hill-Thomas, le harcèlement sexuel et la culture nationale française », Nouvelles questions féministes, n°4, 1993

[4Comme cela a déjà été noté à plusieurs reprises, il est rare que les médias dominants prêtent un intérêt à la publication de travaux de sciences sociales. Les probabilités semblent d’autant plus importantes que les travaux s’inscrivent dans une dynamique de renforcement du sens commun notamment concernant les phénomènes liés à l’ « immigration ». Voir par exemple l’analyse que Didier et Eric Fassin ont donné de « l’affaire Hugues Lagrange ».

[5https://www.liberation.fr/debats/2018/12/04/la-gauche-racialiste_1695959. Un entretien a aussi été publié dans Le Point, repris sur le site d’extrême droite Fdesouche.

[6Pour une brève synthèse, voir Anne-Marie Arborio, Pierre Fournier, L’enquête et ses méthodes : l’observation directe, Armand Colin, 2005

[7Pages 22 23

[8Page 37

[9Pages 124, 125, 126

[10Said Bouamama, Nacira Guenif-Souleimas ou encore Eric Fassin font partie des chercheurs engagés les plus ciblés.

[12Pierre Bourdieu, « Pour un savoir engagé », Le Monde Diplomatique, février 2002