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La preuve par Céline et Julie ?

Quand Narboni nous mène en bateau

par Département Itinérant de Celine & Julie Studies
18 mars 2024

Lorsque, dans un éminent quotidien du soir, une éminente figure de la cinéphilie française invoque et enrôle le nom de Jacques Rivette et celui de ses héroïnes Céline et Julie pour faire la leçon à des féministes et interdire tout droit d’inventaire sur sa chapelle et ses amis, le Département Itinérant de Céline & Julie Studies sursaute et s’agite, ouvre l’œil (de lynx) et relève la tête (de bois), et s’en va voir de plus près. Et ne sort pas déçu du voyage !

Dans une récente tribune publiée par Le Monde, le critique de cinéma Jean Narboni fustige donc, dans des termes qui fleurent bon la panique morale réactionnaire, le « climat étrange d’intimidation et de surenchère dans la repentance qui règne en nos contrées depuis quelques semaines ». Ce qui nous vaut cette vertueuse indignation est l’injustice qui à ses yeux est faite au « cinéma d’auteur », à la « politique qui l’a promu », à la « Nouvelle Vague » et aux « Cahiers du Cinéma » – accusés à tort selon lui d’avoir quelque chose à voir avec les abus sexuels reprochés à Philippe Garrel, Jacques Doillon et Benoit Jacquot.

Il n’est pas compliqué, pourtant, dès qu’on commence à se documenter, de constater que le cinéma d’auteur s’est imposé en France comme un foyer parmi d’autres, mais particulièrement redoutable, d’abus sexuel contre les actrices en général, contre les très jeunes actrices en particulier. Des comédiennes comme Anna Mouglalis ont même pris la peine d’expliquer, sur Mediapart, pour quelles raisons précises le cinéma d’auteur pouvait constituer un espace plus risqué pour les actrices que les circuits plus « commerciaux ».

Il est tout aussi évident, et facile à vérifier, que « la politique des auteurs » (ou ce qui en a été retenu au fil des décennies, au prix de relectures simplistes et intéressées) a été maintes fois invoquée pour cautionner, justifier ou excuser les pires maltraitances masculines, et que la mouvance critique « Cahiers du Cinéma » a joué dans cet infâme concert un rôle de premier plan. Ce sont bien par exemple des critiques issus des Cahiers, comme Louis Skorecki ou Antoine de Baecque, qui ont en 2005 initié articles, livre et pétition de soutien à Jean-Claude Brisseau, accusé puis condamné pour harcèlement et agressions sexuelles (une pétition par ailleurs signée par de nombreuses plumes importantes des Cahiers, de toutes les générations : Olivier Assayas, Bernard Benoliel, Alain Bergala, Jean-Sebastien Chauvin, Clélia Cohen, Jean Douchet, Hélène Frappat, Jean-Michel Frodon, Marie-Anne Guérin, André S. Labarthe, Marie-Christine Questerbert, Jean-François Rauger, Eric Rohmer, Louis Skorecki, Charles Tesson, Paul Vecchiali [1]), renvoyant les plaignantes dans le néant au nom du génie hitchcockien dudit Brisseau, en nous expliquant même que le contenu, la forme et le génie propre de ses films apportaient la preuve de son innocence – et donc du mensonge des plaignantes.

Morceaux choisis d’Antoine de Baecque :

« L’affaire Brisseau fut surtout un procès fait au cinéma français d’auteur, celui qui prend des risques, et voudrait sortir des sentiers battus, notamment dans le domaine du sexe. À Brisseau, on a demandé des comptes, comme pour lui faire payer les prétendues mœurs du cinéma français, son “droit de cuissage”. Car chacun le sait bien, et s’en rengorge en ricanant grassement : pour tourner dans un film, une jeune actrice, jolie, va évidemment “devoir coucher” ! Comme si la vie privée du cinéma français, et ses modes de création, étaient passés au peigne fin de la morale sexuelle. Mais de quel droit juge-t-on ainsi le cinéma d’auteur, et celui de Brisseau en particulier, au nom d’un cliché si commode et racoleur ? »

« Jean-Claude Brisseau est 1/ un grand cinéaste 2/ un innocent fondamental 3/ un homme dont la seule perversion est de vivre son cinéma comme perpétuellement coupable. Je ne crois donc pas une seconde à la vérité des accusations dont il a fait l’objet quand je vois Les Anges exterminateurs, film admirable et pleinement convaincant : la manière même dont il filme les jeunes femmes, leurs confessions, et évidemment leurs ébats sexuels, voire leur détresse quasi permanente, est d’une telle justesse, d’une telle finesse, d’une telle émotion, qu’il est pour moi, c’est mon intime conviction, aux antipodes d’un harceleur, d’un violeur, d’un homme agressant une femme. Et je n’étais pas le seul, samedi dans la nuit, lors de la projection de la Quinzaine : dix minutes d’applaudissements, spectateurs tous debout, ont salué Jean-Claude Brisseau et son équipe des “Anges exterminateurs”, à la fois comblés, soulagés et gênés de tant d’honneur. Comme si ce film, plaidoirie pour l’honnêteté d’un homme, illustration d’une méthode authentique de cinéma et de mise en scène, était la seule réponse à apporter à sa condamnation. Une sorte d’appel en forme de film : Jean-Claude Brisseau a été sauvé et blanchi par son cinéma. » [2].

Des hauteurs stratosphériques où il se situe pour nous adresser sa leçon, Jean Narboni tient tout cela pour insignifiant. Il juge plus urgent de corriger les « contresens » opérés sur « la politique des auteurs », en nous renvoyant aux articles pionniers de Truffaut visant à défendre le metteur en scène face à d’autres puissances rivales – les scénaristes, les acteurs et les producteurs notamment. Le seul problème est qu’en France, une fois ce combat mené et remporté (à la fin des années 1950, donc il y a un petit moment !), c’est bel et bien un culte du réalisateur-démiurge qui s’est peu à peu imposé, en même temps qu’une sacralisation de l’art au mépris de l’éthique et du droit, et qu’un cinéma et une cinéphilie « au masculin singulier », pour reprendre le titre bien frappé – et soigneusement étayé – d’un livre de Geneviève Sellier. Un cinéma, disions-nous dans un précédent article, « qui permet à des hommes de se projeter avantageusement dans des alter ego aux prises avec des femmes belles, impénétrables et compliquées », et « refusant tout questionnement du monde social pour exalter les tourments intérieurs de leurs héros masculins, souvent férus de grand cinéma, de grande peinture, de grande littérature – et peu avares en citations ».

En d’autres termes : si contresens il y a, ou re-signification de la « politique des auteurs », ce n’est pas chez les accusatrices d’aujourd’hui, visées par l’article de Narboni, mais chez plusieurs générations d’« auteurs » aujourd’hui accusés. Et c’est bien aux Cahiers du cinéma, dans les années 70, 80, 90, 2000 et suivantes, que s’est édifié leur royaume. C’est bien là qu’ont été célébrés et imposés comme des « grands » les dénommés Doillon, Garrel et Jacquot, dont l’oeuvre suinte l’égocentrisme, le masculinisme et le donjuanisme le plus étouffant, et dont la vie, aujourd’hui, défraie l’actualité parce que de très nombreuses actrices témoignent de méfaits répétés et gravissimes.

Ce réel social et cette longue durée ne comptent manifestement pas pour M. Narboni, qui juge plus crucial, en ces temps d’affaire Godrèche-Jacquot, de nous rappeler, stylo rouge en main, que Truffaut a eu la subtilité de célébrer l’acteur James Dean en même temps que l’auteur Nicholas Ray, et que les Cahiers du Cinéma ont eu la largesse d’esprit d’honorer quelques femmes (Varda, Duras, Chitylova) du titre d’ « auteur ». La belle affaire !

Dans l’art de noyer le poisson – et en l’occurrence les poissonnes – nous atteignons vraiment des sommets. Car on pourra ressortir les plus beaux écrits de François Truffaut, ou encore de Jacques Rivette (comme le fait Narboni à la fin de sa tribune), et plus largement tous les hauts faits de l’équipe « Cahiers », cela ne changera pas grand-chose à cette réalité massive : le cinéma et les cinéastes qui ont dans les faits profité de la « bataille » menée par Truffaut sous le nom de « politique des auteurs », et de son inscription comme credo de la cinéphilie française, ont dans leur très grande majorité (de Truffaut, Godard et Chabrol à Doillon, Jacquot et Garrel) brillé par leur androcentrisme, leur masculinisme, leur misogynie parfois, leur profond sexisme en tout cas.

Que ce sexisme dans les oeuvres et dans la vie ne soit pas la spécialité exclusive du cinéma d’auteur, et que face à ce sexisme les Cahiers du Cinéma n’aient pas eu le monopole de la complaisance (voire de la valorisation), voilà qui relève de l’évidence, mais ne présente aucun intérêt ni aucune pertinence dans les questions qui nous occupent – en l’occurrence : la question de la prédation sexuelle, de l’abus, de la domination masculine dans le cinéma, et de la manière dont une certaine littérature cinéphilique les accompagne et les légitime. Il est même profondément obscène, au regard des faits gravissimes évoqués par Judith Godrèche et toutes les autres, de se soustraire à l’examen de conscience de soi-même et de ses propres cercles, chapelles et groupes d’appartenances, pour entrer dans ces arguties qui ne disent au fond qu’une chose : « Ya pas que nous ! ».

La belle affaire, une fois de plus ! Jean Narboni juge même astucieux et percutant de nous rappeler – stylo rouge en main, toujours ! – qu’on n’a pas attendu les années cinquante et la Nouvelle Vague pour abuser sexuellement des femmes dans le monde du cinéma – et de citer Stroheim, Clouzot, Preminger, comme Skorecki en son temps cita Hitchcock pour défendre Brisseau [3]. So What ?

Le sommet du pathétique est toutefois atteint un peu plus loin, en conclusion, lorsque Jean Narboni pense dégaîner l’argument ultime et fatal qui clouera le bec aux impudentes mises en causes des « auteurs » et des « Cahiers » : rebondissant sur le splendide discours de Judith Godrèche aux Césars, et sa conclusion en apothéose sur Céline et Julie vont en bateau (« Il était une fois, il était deux fois, il était trois fois, il était que cette fois ça ne se passera pas comme ça »), Monsieur l’avocat de « la politique des auteurs des Cahiers » se fait un plaisir de rappeler qu’il s’agit d’un film de Rivette, « tenant le plus radical de la politique des auteurs » et « par ailleurs le metteur en scène le moins prédateur qui se puisse imaginer ».

Les raisons ne manquent pas de qualifier un tel argument de pathétique, mais on se concentrera ici sur deux d’entre elles. Tout d’abord, Rivette est peut-être « le plus brillant » et « le plus radical » des tenants de « la politique des auteurs », mais il en est surtout le plus atypique, le seul de la « bande » qui, au lendemain de la « bataille » remportée, s’est efforcé de déconstruire la fonction-auteur en y introduisant toujours plus de collectif et de féminin, en co-écrivant ses films avec ses actrices – et cela sans « oublier » de les créditer au générique ! Pour le dire autrement : la figure de Rivette, brandie par Narboni comme un paradigme et un emblème, permettant de réfuter toute idée de sexisme cinéphilique inhérent à « la Nouvelle Vague » et aux « Cahiers », constitue plutôt, si l’on est un tant soit peu honnête, l’exception qui confirme la règle.

Rivette est à ce point l’exception qui confirme la règle que son film Céline et Julie, en effet génial et absolument féministe, est sorti en 1974 sans le moindre soutien, et même sans la moindre considération de « la Maison Cahiers ». La revue, sa revue, celle dont à peine dix ans plus tôt il était le rédacteur en chef, ne consacre alors pas un article, pas un entretien, pas même une notule, pas même une ligne à ce film pourtant révolutionnaire à mille égards si l’on accorde un tant soit peu d’importance aux femmes et à leurs luttes. C’est dans « la maison d’en face », chez l’ennemi de toujours, à savoir la revue Positif, que la sortie du film est saluée à la hauteur de l’événement qu’elle constitue, au moyen d’un texte de Rivette, d’une recension élogieuse de Gérard Legrand et de deux entretiens-fleuves des actrices-scénaristes Juliet Berto et Dominique Labourier [4].

La honte ? Oui : la honte !

Il faut dire que les Cahiers ont alors d’autres priorités : ralliée depuis quelques années au marxisme-léninisme d’obédience maoïste, la revue se veut au début des années 70 l’organe d’un « front culturel révolutionnaire », et ne s’intéresse qu’au cinéma vraiment militant, celui qui milite pour les vraies causes et les vrais opprimés, qui ne sauraient se prénommer ni Céline, ni Julie, ni Madlyn. Aucun autre prénom féminin ne figure d’ailleurs dans « l’ours » de la revue, dirigée alors par un « collectif » (c’est plus démocratique et révolutionnaire qu’un « rédacteur en chef ») composé de dix bonshommes (la démocratie et la révolution ne se conjuguant pas au féminin). Le capitaine de cette équipe de foot masculine, ou l’éminence grise si l’on préfère, celui qui en ce début de décennie exerce l’autorité intellectuelle (car il y en a bien un, malgré tout !), est, d’après de nombreux témoignages (celui de Serge Daney notamment), un certain… Jean Narboni !

Le même, oui, qui aujourd’hui, en 2024, cinquante ans plus tard, bombe le torse sous la bannière de Céline et Julie. L’histoire est parfois facétieuse.

P.-S.

Pour mémoire : la pétition de soutien à Jean-Claude Brisseau (Novembre 2005)

« Soutien à Jean-Claude Brisseau. Nous aimons les films de Jean-Claude Brisseau. Nous avons vu et admiré De Bruit Et De Fureur, Noce Blanche, L’Ange Noir, Choses Secrètes, etc. La manière dont certains medias ont rendu compte du procès qui lui est fait nous semble insupportable. C’est un artiste, un artiste blessé. Jean-Claude Brisseau n’est pas seul, nous sommes à ses côtés. Nous le soutenons et attendons ses films à venir. Tous ses films. »

Signataires :
ABASCAL Margot (comédienne),
ABDI Nidam (journaliste à Libération),
ACHARD Laurent (réalisateur),
AGNERAY Emmanuel (producteur – Bizibi Productions),
ALBRECHT Jérôme (iconographe),
ALFARROBA José (directeur du cinéma de Vanves),
ANNE Didier (Cinéma Lux à Caen),
ARCARDI Stéphane (responsable unité de programmes),
ASSAYAS Olivier (cinéaste),
ATIKA Aure (comédienne),
AUBRY Virginie (Cinémathèque de la Danse, diffusion culturelle),
AUDURAUD Christophe (écrivain, critique),
BAERT Xavier (Cinémathèque de la Danse),
BARTHELEMY Jérôme (producteur – Caïmans Productions),
BASTIDON Laurent (directeur du journal L’Alternatif),
BAYSSIERE Gaëlle (productrice),
BELLYNCK Lise (comédienne),
BEN SAID Saïd (producteur – SBS Films),
BENOLIEL Bernard (Cinémathèque française, Festival ‘’Entre Vues’’ de Belfort),
BENZAQUEN Frédéric (Cinémathèque française),
BERGALA Alain (enseignant de cinéma, essayiste),
BERNARD Jean-Jacques (journaliste à CinéCinéma Classic),
BLANC Nicolas (producteur – Agat Films),
BLASCO Frédéric (réalisateur),
BLEITRACH Jérôme (producteur – Bizibi Productions),
BOLAND Bernard (spectateur),
BONE Françoise (conseiller artistique),
BONELLO Bertrand (cinéaste, musicien),
BONNAUD Frédéric (journaliste),
BONNET Sophie (artiste peintre),
BONVOISIN Bérangère (comédienne et metteur en scène),
BORY Florence (attachée de presse),
BOU Stéphane (journaliste),
BOUHNIK Laurent (cinéaste),
BOURGEOIS Nathalie (Cinémathèque française),
BOUVET Jean-Christophe (comédien),
BRACCINI Denis (comédien),
BREILLAT Catherine (cinéaste),
BRUAND Olivier (délégué général GNCR – Groupement National des Cinémas de Recherche),
BRUNET Bénédicte (monteuse et réalisatrice),
BUCH Mikael (étudiant-réalisateur),
BUCHMANN Sébastien (chef opérateur),
BURON Isabelle (attachée de presse cinéma),
CABRERA Dominique (cinéaste),
CADET Valérie (rédactrice au journal Le Monde),
CARRIERE Christine (réalisatrice),
CASAR Amira (comédienne),
CAUMON Yves (réalisateur),
CAUQUY Emilie (Cinémathèque française),
CAVAILLES Christian (conseil en communication),
CAVELIER Catherine (cinéma Le Cinématographe à Nantes),
CERVO Pascal (acteur),
CHALEIL Frédéric (journaliste),
CHAUVIN Jean-Sébastien (journaliste),
CHRISTOPHE (auteur, compositeur, interprète),
CIVEYRAC Jean-Paul (cinéaste),
COHEN Clélia (journaliste),
COLLIER Pierre (affichiste),
COLLIN Philippe (journaliste),
COMTET Sophie (réalisatrice),
CONDOMINES Bérangère (assistante de production),
CORSINI Catherine (réalisatrice),
DAMIENS Marie-Christine (attachée de presse cinéma),
DANAUX Marine (comédienne),
DARDENNE Luc et Jean-Pierre (cinéastes),
DAVID Michel (producteur),
DE CHEVIGNY Lucie (étudiante à la Sorbonne nouvelle),
DE MISSOLZ Jérôme (cinéaste),
DE PERETTI Thierry (metteur en scène, acteur),
DEGENNE Thibaut (infographiste vidéo),
DELOCHE Cédric (chef opérateur du son),
DELOYE Bruno (directeur de programmation TV),
DENIEL Jacques (directeur cinéma Jean Vigo à Gennevilliers),
DENIEL Pierre (étudiant en cinéma à Paris 8),
DENIS Claire (cinéaste),
DERDERIAN Stéphane (distributeur, assistant réalisateur, réalisateur),
DESCOURTIEUX Marie (attachée de presse),
DESROSIERES Antoine (cinéaste),
DIAMANTIS Roger (exploitant de cinéma),
DIEUTRE Vincent (cinéaste),
DORY Christine (cinéaste),
DOUCHET Jean (critique de cinéma),
DUCASTEL Olivier (réalisateur),
DUFOUR Elodie (attachée de presse Cinémathèque française),
DURANCE Karine (responsable communication),
DUSSART Hélène (étudiante à la Sorbonne nouvelle),
ELIGERT Stéphanie (critique cinéma et littéraire)
ETCHEGARAY Françoise (cinéaste, productrice Compagnie Eric Rohmer),
FAUCON Anne-Marie (Cinémas Utopia),
FAVIER Bernard (président du GNCR – Groupement National des Cinémas de Recherche),
FERRAN Pascale (cinéaste),
FERRARI Jean-Christophe (professeur de philosophie et critique de cinéma),
FEYTOUT Jean-Marc (attaché de presse),
FILLIERES Hélène (comédienne),
FINKIEL Emmanuel (cinéaste),
FLECHAIRE Philippe (réalisateur, acteur),
FRANCOIS Elisabeth (journaliste),
FRAPPAT Hélène (productrice radio, écrivain),
FREY Cyril (journaliste, éditeur web – L’Attention),
FRODON Jean-Michel (directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma),
GABASTON Pierre (professeur des écoles),
GAJOS Grégory (distributeur – Ad Vitam Distribution),
GARREL Philippe (cinéaste),
GENIN Bernard (journaliste),
GHEZZI Enrico (directeur Fuoriorario – Rai 3, Il vento del cinema),
GONCALVES FERREIRA Mario (Unifrance, responsable du bureau des comédiens),
GONZALEZ Yann (journaliste à Max et Têtu),
GORE Bertrand (producteur – Sunday Morning Productions),
GOVERNATORI Luca (étudiant à la Fémis),
GRINBERG David (directeur photo),
GUERIN Marie-Anne (critique de cinéma),
GUILLARD Maryline (étudiante à la Sorbonne nouvelle),
HAMON Christine (documentaliste cinéma),
HENRIC Jacques (écrivain),
HENRY Ludovic (producteur – Les films au long cours),
HERPE Noël (enseignant et critique de cinéma),
HESTIN Sébastien (étudiant),
HOUDART Clémentine (comédienne),
HUMBERT Michel (exploitant Art et Essai, président du SCARE),
HURST Heïke (journaliste),
HUSSON Julien (agent artistique),
JOUANNE Grégory (vidéaste),
JOUFFA François (journaliste et écrivain),
JOUFFA Sylvie
JOYARD Olivier (journaliste),
JUQUIN Claudie (étudiante),
KAGANSKI Serge (journaliste Les Inrockuptibles),
KANTCHEFF Christophe (journaliste),
KATU Jacky (cinéaste),
KERMABON Jacques (journaliste),
KREUTMANN Laurence (attachée de presse),
LABARTHE André S. (cinéaste),
LABRUNE Jeanne (cinéaste),
LAFRAN Laurent (ingénieur du son),
LAMBOURS Xavier (photographe),
LANCELIN Sabine (chef opérateur),
LANGLOIS Philippe (producteur coordonnateur de l’Atelier de Création Radiophonique de France Culture),
LARRIEU Arnaud et Jean-Marie (cinéastes),
LASSOUJADE Nadia (distributrice - Rezo Films),
LAVOCAT Karletty (responsable communication),
LE BRIS William (acteur),
LE GAC Gildas (journaliste),
LE GLOU Jacques (producteur),
LE VERN Romain (journaliste),
LEBOUTTE Patrick (professeur à l’INSAS – Bruxelles),
LEBRUN Françoise (comédienne),
LEFEVRE Raphaël (étudiant en cinéma),
LEGANN Cyril (cinéaste, journaliste à Illico et Objectif Cinéma),
LEGEAY Virginie (étudiante scénariste à la Fémis),
LEMAITRE Sophie (agent artistique),
LENNE Gérard (critique et écrivain de cinéma),
LESAGE Marie-France (professeur de lettres),
LEVY Pierre Oscar (réalisateur),
LEVY-LASNE Thomas (artiste peintre),
LIFSHITZ Sébastien (cinéaste),
LISCIC Nicolas (projectionniste et scénariste de courts métrages),
LISTA Salvatore (réalisateur),
LOLLI Franco (étudiant réalisateur à la Fémis),
M’SILI Naïk (administratrice diffusion artistique),
MAILLARD Christophe (commercial),
MALACARNET Michel (Cinémas Utopia),
MALFOY Lucie (étudiante à la Sorbonne nouvelle, maître-nageur sauveteur),
MALLE Justine (réalisatrice),
MARCHAIS Dominique (réalisateur),
MARTINEAU Jacques (réalisateur),
MASCLET Olivier (distributeur - Les Films du Losange),
MASSON Alex (Critique de cinéma),
MATARRESE Vittoria (journaliste),
MAUGIS Céline (productrice – La Vie est belle)
MAUVIGNIER Laurent (écrivain),
MEFLAH Nadia (critique de cinéma),
MENGES Marie (actrice),
MENIA Salim (ouvrier),
MERCIER Marc (directeur Instants Vidéo et critique),
MESURET Nathalie (productrice – Sunday Morning Productions),
MILHAVET Christel (productrice),
MILLET Catherine (journaliste, écrivain),
MILLOT Pierre-Yves (auteur dramatique),
MIREMONT Roger (comédien),
MONCONDUIT Laurette (attachée de presse),
MONIER Sylvain (journaliste),
MORAIN Jean-Baptiste (critique cinéma Les Inrockuptibles),
MOREAU Frédérique (scénariste),
MUNOZ Ricardo (réalisateur),
MUSY Jean (compositeur de musique),
NASRI Pierre (réalisateur),
NAVEAU Julien (étudiant producteur de la Fémis),
NIOGRET Hubert (critique, producteur),
NOGUEIRA Rui (directeur du C.A.C -Voltaire à Genève, écrivain, journaliste),
ORLEAN Mathieu (Cinémathèque française),
PARENT Denis (journaliste, réalisateur),
PAUL-BONCOUR Vincent (directeur de Carlotta Films),
PAYEN Bernard (journaliste à Objectif Cinéma),
PELINARD-LAMBERT François-Pier (journaliste),
PETERMANN Eve (photographe),
PIALAT Sylvie (productrice – Les films du worso),
PILLAS Poupie (directrice du cinéma Le Luxy à Ivry sur Seine),
PINEAU Delphine (production),
PORTE Gilles (cinéaste),
POTEL Isabelle (journaliste à Libération),
POYLO Miléna (productrice – TS Productions),
PRISSARD-ELTEJAYE Juliette (avocat),
PROFILI Caterina (réalisatrice),
PROFIT Mathilde (étudiante en DEA à Paris 8),
PROLONGEAU Hubert (journaliste au Nouvel observateur),
QUESTERBERT Marie-Christine (cinéaste et essayiste cinéma),
QUEYSANNE Marie (attachée de presse),
RAOUST Alain (réalisateur),
RAUGER Jean-François (Cinémathèque française),
RENKO Serge (comédien),
REVAULT Fabrice (enseignant et essayiste de cinéma),
REY Jean-Michel (producteur et distributeur - Rezo Films),
REY Nicolas (écrivain et journaliste),
RIOUFOL Emmanuel (photographe),
ROCHE Daniel (traducteur),
ROHMER Eric (cinéaste),
ROSENTHAL Sylvain (journaliste),
ROSETTE (actrice),
ROSSET Matthieu (assistant de production, monteur),
ROTH Laurent (cinéaste, animateur du Ciné-Citoyen),
ROUSSEL Laurence (attachée de presse – Musée du Louvre),
ROUYER Philippe (critique de cinéma),
RUGGIA Christophe (cinéaste),
SACUTO Gilles (producteur – TS Productions),
SALLAZ Hervé (spectateur),
SANDOZ Gilles (producteur – Maïa Films),
SCHNEIDER Anne-Laure (éditrice – éditions Albin-Michel),
SEGURET Olivier (journaliste),
SEMPE Wilfrid (directeur de la photographie),
SESSINI Jérôme (photo-journaliste),
SEYVECOU Sabrina (comédienne),
SKORECKI Louis (journaliste, cinéaste),
SOUKAZ Lionel (cinéaste),
SUBLON Romain (journaliste sportif et critique cinéma),
SWAN PHAM (directrice de casting),
TESSON Charles (critique de cinéma et enseignant),
TINCHANT Maurice (officine médiatico-cinéphilique),
TROUDET Patrick (programmateur des cinémas Utopia),
TUDELLA Grégory (animateur cinéma),
ULYSSE Louis-Stéphane (écrivain),
VACHERET Cécile (productrice – Sedna),
VALENS Grégory (critique de cinéma à Positif),
VALLET Laurent (directeur général de l’IFCIC, Institut pour le Financement du Cinéma et des Industries Culturelles),
VAN DEN DRIESSCHE Frédéric (comédien),
VASSE Claire (critique),
VECCHIALI Paul (cinéaste),
VERNIERES Emmanuel (réalisateur, attaché de presse),
VERRIER Nadège (assistante de production),
VERRY Patrice (Bach Films),
VIAL Régine (distributrice - Les Films du Losange),
VIDEAU Frédéric (cinéaste),
VIE Caroline (journaliste),
WILDENSTEIN Agnès (commission des programmes - Festival de Locarno),
ZEIDA (peintre, illustrateur),
ZEM Roschdy (comédien),
ZENOU Margaret (comédienne),
ZENOU Mickael (technicien, figurant),
ZLOTOWSKI Rebecca (élève scénariste à la Fémis),
ZOCCO Patrick (délégué général et artistique – Festival Paris tout court),
ZUCCONI Christophe (producteur)

Notes

[1En post-scriptum de cet article, pour mémoire, cette pétition et ses signataires.

[2Articles parus dans Libération et cités dans L’Obs. Lire aussi l’hallucinant article de Louis Skorecki, « Brisseau le faux coupable », Libération, 10/11/2005

[3Louis Skorecki, « Brisseau le faux coupable », Libération, 10/11/2005

[4Qu’on ne s’y trompe pas : il ne s’agit aucunement d’extrapoler à partir de ce fait pour faire de la revue Positif, qui a eu elle aussi ses longues heures androcentriques et sexistes, une avant-garde féministe dans le monde de la cinéphilie. Il s’agit simplement de souligner, par contraste, la manière dont les Cahiers du Cinéma ont pu ignorer – dans tous les sens du terme – ce qui dans leur propre « famille » se faisait de plus beau et de plus novateur.