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Le « travail ménager », son « partage inégal » et comment le combattre

Un nouveau problème ?

par Christine Delphy
19 août 2014

Parce que le travail ménager, et plus largement le travail domestique, est encore très loin d’être partagé entre hommes et femmes dans les couples hétérosexuels, parce qu’en vérité les progrès sont en la matière infinitésimaux, il nous a paru utile de populariser à nouveau des réflexions qui, dix ans après leur première publication, demeurent hélas d’actualité. Merci donc à l’auteure, et à la rédaction de Nouvelles Questions féministes, d’avoir permis cette republication.

Le fait que le “ travail ménager ” pèse quasi-exclusivement sur les femmes est une question épineuse pour tous les mouvements féministes ; c’est dans ce domaine que l’on constate une absence quasi-totale de changement. C’est à la fois une des manifestations les plus flagrantes de l’inégalité entre les sexes, qui devrait, par sa visibilité même, être facilement corrigeable, et un défi pour les stratégies d’égalité, car c’est là aussi que l’action militante trouve sa limite. En effet ce “ partage inégal ” – cet oxymore qui signifie l’absence de partage – ne semble pas contraint, mais le résultat d’arrangements à l’amiable entre deux personnes adultes et libres. Interrogées, une bonne partie de ces personnes adultes et libres, et surtout les victimes de l’inégalité, se déclare très insatisfaite de cet arrangement, mais ne sait pas non plus comment le modifier sans remettre en question la relation conjugale (Roux et al., 1999).

Le travail “ ménager ” ou “ domestique ” a été beaucoup étudié depuis trente ans. Il n’y a pas eu en revanche d’avancée dans la découverte de solutions au “ problème ” qui a ainsi été posé, tant dans un cadre militant que dans un cadre universitaire, si l’on excepte la campagne “ Salaire pour (ou parfois “ contre ”) le travail ménager ” animée par Selma James dans les années 70. Cette suggestion – le versement d’un salaire par l’Etat – n’a pas eu de retentissement favorable en France, bien au contraire. Si cette solution a été rejetée par les féministes, la classe politique en revanche la ressort périodiquement ; les mesures sociales “ en faveur des femmes ” constituent dans plusieurs pays européens l’équivalent ou au moins l’embryon d’un tel salaire ou dédommagement. Mais le mouvement féministe en général ne les a pas appréhendées ni étudiées en tant que telles, et s’est contenté de s’élever contre les mesures nouvelles telles l’APE (Allocation parentale d’éducation) qui enlèvent du marché du travail des femmes qui y sont déjà ; les mesures plus anciennes qui ont le même résultat ne sont pas examinées ; pas plus que les raisons pour lesquelles un nombre de femmes de plus en plus réduit, mais qui reste important, n’arrive jamais sur le marché du travail.

Il existe cependant quelques pistes d’action : non pas des leviers pour changer d’un jour à l’autre la situation, mais des revendications qui pourraient, si elles étaient satisfaites, saper au moins quelques-uns des piliers institutionnels qui étayent la construction de cette inégalité “ privée ”. C’est le sujet de cet article.

Jusque dans les années 1970 nos sociétés occidentales riches ne percevaient pas le travail ménager comme une question théorique, encore moins politique. Le “ travail de la maison ” n’était considéré ni comme un travail ni comme un “ loisir ” : ces catégories, créées pour les travailleurs – les hommes – ne s’appliquaient tout simplement pas. Et quand la question du travail des femmes “ à l’extérieur ” était posée, c’était en termes d’alternative : comme si les femmes travaillaient soit à la maison soit “ dehors ” ; comme si, dès qu’elles travaillaient “ dehors ”, leur travail de maison s’évaporait par enchantement. Ce déni de réalité était une façon de prétendre, ou plutôt de laisser entendre que les tâches ménagères seraient facultatives ; d’ailleurs on parlait alors beaucoup de l’importance, pour les femmes, d’avoir ce “ choix ” ; un choix jamais proposé aux hommes.

Dès la renaissance du mouvement féministe dans les pays occidentaux, entre 68 et 70, la question du travail ménager ou domestique est posée par les féministes qui affirment son caractère de travail. Trois décennies plus tard, on peut constater que, sur ce point, le féminisme a réussi, et que la perception du “ travail de la maison ” comme vrai travail n’est plus guère mise en cause dans la société. Pendant la même période, la proportion de femmes travaillant “ au dehors ” – ayant un emploi rémunéré – a augmenté dans tout les pays occidentaux, tandis que les taux de natalité ont diminué, ces deux variables étant considérées comme corrélées, sans qu’on sache toujours bien laquelle est la variable première. En France, pendant la période 1960-1990, avant l’introduction du travail à temps partiel, les carrières des femmes ont tendu à être moins discontinues.

Toujours en France, alors que dans les années 70 les femmes s’arrêtaient de travailler quand elles avaient un deuxième enfant, elles ne s’arrêtent plus maintenant qu’avec le troisième enfant, ce qui arrive dans peu de cas. Les représentations sociales se sont modifiées : avant 1970, en dépit du fait qu’un grand nombre de femmes travaillaient (40% de la population active dans la décennie 70), la femme au foyer restait la norme au sens de l’idéal ; aujourd’hui, en dépit du nombre important de femmes ne travaillant pas au dehors, la norme sociale est celle de la “ femme-qui-travaille ”. La plus grande majorité des femmes en France ont en effet un emploi à un moment ou un autre de leur vie.

Le mouvement féministe contemporain dénonce depuis le début la “ double journée ” des femmes ayant un emploi. Au fur et à mesure que l’emploi des femmes est devenu légitime aux yeux de la société globale, les problèmes des femmes sont devenus également légitimes. Leur “ double journée ” est passée au rang de “ question de société ” à laquelle toutes et tous, et en particulier les gouvernements, sont censées s’intéresser.

Les chiffres des enquêtes budget-temps, réalisées tous les dix ans en France, sont largement répercutés et commentés par les médias. Dans ces statistiques, ce qui est considéré comme pertinent du point de vue de la double journée, ce n’est pas tant le nombre d’heures au travail (rémunéré), nombre fixé par l’employeur, que le nombre d’heures consacrées par les individus au travail ménager.

Si l’on s’attache – comme les auteures des études et les médias – à comparer le nombre d’heures consacrées respectivement par les femmes et les hommes aux “ tâches ménagères ”, on constate que la cohabitation hétérosexuelle signifie un surcroît de travail pour les femmes, et au contraire un allègement du travail pour les hommes. Dans un couple sans enfants, la femme passe en moyenne 3 heures et quart par jour aux tâches ménagères tandis que l’homme y consacre 1 heure et quart. Quand le couple a des enfants, qu’il y en ait un, deux, ou trois, la part de l’homme reste strictement la même. Tandis qu’avec un enfant, la femme passe de trois heures et quart à quatre heures et demie, avec deux enfants à presque cinq heures, avec trois enfants à cinq heures et demie par jour. Si l’on prend la moyenne générale – indépendamment du nombre d’enfants – les femmes consacrent quatre heures quarante-cinq par jour aux tâches suivantes : cuisine, vaisselle, ménage, courses, entretien du linge, tandis que les hommes y consacrent toujours la même heure et quart (Brousse, 2000).

La double journée, c’est cela : les femmes françaises “ actives ” (ayant une activité rémunérée) et ayant entre un et trois enfants travaillent en moyenne 83 heures par semaine. La question que l’on se pose dans les milieux féministes et que l’on appelle la question du “ partage des tâches ” est la suivante : comment faire pour que les hommes en fassent plus et les femmes moins, comment faire pour égaliser le temps de travail ménager des femmes et des hommes, donc pour réaliser l’égalité sur ce plan dans les couples hétérosexuels.

Les différentes analyses du problème

La faible participation des hommes à la réalisation du travail ménager, et les modalités particulièrement intéressantes de cette participation – plus il y a de tâches à réaliser, moins ils en font en proportion – posent un problème tant théorique que politique. En effet, pour trouver comment faire cesser cette situation, il faut d’abord essayer de comprendre pourquoi elle existe et perdure, pourquoi, en dépit du fait que la majorité des femmes travaillent, elles continuent d’effectuer 80% du cœur du travail ménager. Pourquoi la participation des deux sexes à l’emploi rémunéré tend-elle, sans d’ailleurs y parvenir, à s’égaliser tandis qu’elle reste si dissymétrique au foyer ?

La réponse à cette question féministe varie selon les tendances du féminisme, et selon l’analyse que l’on fait du phénomène même du travail domestique (Delphy et Leonard, 1992). Au Parti Communiste Français ou à la Ligue communiste révolutionnaire, les féministes défendent le point de vue selon lequel le travail ménager est utile voire nécessaire au capitalisme. Selon leur analyse, le travail ménager des femmes permettrait à l’Etat de faire des économies en matière d’équipements collectifs et au patronat de payer moins cher ses salariées (femmes et hommes). Si les femmes n’étaient pas seules responsables de ce travail, disent-elles, il faudrait prévoir une baisse massive du temps de travail pour l’ensemble de la population – manque à gagner pour le capitalisme – et le développement significatif des équipements sociaux – dépense pour l’Etat et les patrons.

Ce raisonnement ne semble pas curieux parce qu’il est familier. Pourtant, si on le regarde sans préjugés, on s’aperçoit qu’il présuppose que tous les travailleurs ont une femme. En d’autres termes, il suppose que, quand on parle de travailleurs, on ne pense qu’aux hommes, et de surcroît, qu’aux hommes mariés. C’est une habitude dans les syndicats et les partis comme dans la recherche scientifique, mais une habitude n’est pas forcément justifiée. D’abord, certains travailleurs-hommes n’ont pas de femme. Mais surtout, les travailleurs-femmes, c’est-à-dire la moitié de la force de travail, n’ont pas de femme. Si on suit l’analyse dite marxiste, on devrait constater qu’effectivement le patronat “ compense ” leur manque à avoir une femme en les payant plus. Or on ne constate pas un tel sur-paiement de ces populations salariées.

Cette école de pensée avance aussi la justification la plus communément admise par la population selon laquelle les hommes ne font pas de travail ménager “ parce qu’ils n’ont pas le temps ”. On semble ignorer que presque la moitié des “ travailleurs ” est constituée de femmes sans femmes. Donc la moitié de la force de travail doit entretenir elle-même, et sur son “ temps libre ”, sa propre force de travail. De surcroît, la plupart des travailleurs-femmes sont mariées, mais à des hommes et, en sus de leur force de travail propre, doivent entretenir la force de travail de leur conjoint. Elles trouvent le temps de le faire, même quand leurs heures de travail salarié sont les mêmes que celles des hommes, en particulier de leur mari. Quel est ce mystère ? Comment peuvent-elles trouver un temps que, selon la théorie du capitalisme-bénéficiaire, elles sont censées, en tant que travailleurs, ne pas avoir ?

Autre mystère, le fait que les travailleurs-hommes célibataires, sans trouver autant de temps que les travailleurs-femmes, en trouvent cependant plus que les travailleurs-hommes mariés. Ils consacrent trente minutes de moins par jour que les femmes célibataires au travail ménager, mais quand même une heure de plus que les hommes mariés : deux heures et treize minutes par jour.

On a donc deux sources de variation ; la première est une différence due au sexe : les femmes célibataires font plus de travail ménager que les hommes célibataires. La deuxième est due au mariage ; pas au mariage seul, cependant, mais au croisement du statut matrimonial avec le sexe. Dès que deux personnes de sexe différent se mettent en couple, la quantité de travail ménager fait par l’homme diminue tandis que la quantité de travail ménager fait par la femme augmente. Quand un homme se met à vivre en couple hétérosexuel, la quantité de travail ménager qu’il faisait est divisée en moyenne par deux. Quand une femme se met en couple, elle fait en moyenne une heure de travail ménager de plus que lorsqu’elle était célibataire. La femme perd à peu près exactement ce que l’homme gagne, dès la mise en ménage et avant l’arrivée d’enfants.

L’examen des budgets-temps met en pièces l’analyse “ marxiste ” selon laquelle c’est le “ manque de temps ” qui empêcherait les hommes de contribuer à part égale avec leur compagne au travail ménager : bien au contraire, c’est dès qu’ils ont une compagne qu’ils “ ne trouvent plus le temps ” et se déchargent de leur propre entretien sur elle.

Les chiffres concernant les célibataires et les couples sans enfant sont rarement évoqués, même par les féministes. Une tendance assez universelle pousse les unes et les autres à concentrer les analyses du travail ménager sur les soins aux enfants et à éviter la question de l’entretien des adultes ; à faire comme si seuls les enfant créaient la nécessité et le problème du travail ménager. Cela permet d’éviter de regarder en face ce que les chiffres disent pourtant clairement : les adultes aussi doivent manger, se laver, nettoyer leurs vêtements, leur vaisselle, etc. Toute personne a besoin de travail ménager. Soit elle le fait elle-même, quand elle est adulte, comme les femmes et les hommes célibataires ; soit quelqu’un d’autre le fait pour elle, totalement ou en partie, comme les femmes mariées le font pour leurs compagnons-hommes.

Il ressort de ces chiffres que l’analyse qui postule un “ manque de temps des hommes ” est fautive dans ses conclusions et ses prémisses ; qu’elle ne considère que la population des hommes, ignore celle des femmes, et construit un modèle théorique sur la base du seul cas de l’homme-marié-qui-ne-fait-rien-ou-presque, un modèle qui fait l’hypothèse que tout le temps du “ travailleur ” (censé être asexué, mais très genré en fait) est absorbé par son activité rémunérée. Il découle de cette hypothèse la théorie selon laquelle “ si le travailleur n’avait pas de femme qui fasse ces services pour lui, le patron devrait le payer plus pour qu’il se les procure sur le marché ”.

Cette théorie et l’hypothèse qui la fonde ne valent que si tous les travailleurs étaient des hommes mariés : si telle était la réalité, on serait effectivement réduite à “ faire des hypothèses ” sur ce qui se passerait s’ils n’avaient pas de femme. Mais tel n’est pas le cas. Il n’est nul besoin de faire des hypothèses pour savoir ce qui se passe quand le travail ménager n’est pas fait par une épouse pour le travailleur. Ce n’est pas une situation inconnue, loin de là. On dispose d’une population-contrôle, constituée des travailleurs-hommes et travailleurs-femmes célibataires, et des travailleurs-femmes mariées. Cette population qui-n’a-pas-de-femme entretient elle-même sa propre force de travail ; les heures de travail qu’elle y consacre montrent qu’elle effectue elle-même une bonne partie des services qui lui sont nécessaires ; elle en achète aussi certains ; mais il n’est pas sûr qu’elle recourre plus que les hommes mariés aux “ substituts marchands ”, d’une part ; d’autre part, il est certain que ses employeurs ne la surpaient pas pour financer ces achats de substituts marchands aux services ménagers d’une épouse. On peut affirmer sans crainte que cette population, bien qu’elle n’ait pas de “ femme ”, n’est pas pour autant plus coûteuse pour les patrons, et que la théorie selon laquelle le travail ménager bénéficie au capitalisme ne résiste pas à l’examen des faits.

Deuxième partie : Au bénéfice du capitalisme... ou des hommes ?

P.-S.

Nous reproduisons ce texte avec l’amicale autorisation de la revue Nouvelles questions féministes, où il est initialement paru en 2003 (volume 22, n° 3, Editions Antipodes), sous le titre "Par où attaquer le ’partage inégal’ du ’travail ménager’ ?".

Ouvrages cités

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