Il n’y a certes là rien de nouveau. Depuis que le monde est monde, et depuis qu’existent des dominations, il existe des discours de légitimation qui viennent nier ou euphémiser la violence des dominants, tout en la présentant comme un mal nécessaire contre une violence bien plus radicale, bien plus fondamentale, bien plus sauvage, irrationnelle et menaçante : celle des dominé.e.s. Celle, plus exactement, des dominé.e.s qui n’ont pas la décence d’accepter humblement leur condition. C’est ainsi (...)
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La France d’en bas vue d’en haut
Dernier ajout : 5 décembre.
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Écrire contre la canaille
À propos des écrivains et de leur « douloureux problème » avec « le peuple »
par 4 décembre 2019« Que l’humanité est une sale et dégoûtante engeance ! Que le peuple est stupide ! C’est une éternelle race d’esclaves qui ne peut vivre sans bât et sans joug. Aussi ne sera-ce pas pour lui que nous combattrons encore, mais pour notre idéal sacré. Qu’il crève donc de faim et de froid, ce peuple facile à tromper qui va bientôt se mettre à massacrer ses vrais amis ! » Ces mots de Leconte de Lisle sont l’un des nombreux exemples que donne Paul Lidsky dans son livre Les écrivains Français contre la Commune. Le (...)
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Tu as dû noter qu’il était souvent question, ces temps-ci, de l’ahurissant mépris de classe où se vautrent, à droite, M. Macron et sa dream team. Et c’est très bien ainsi – car cette morgue est effectivement odieuse.
Mais je me demande parfois si, pour être complètement exhaustifs, nous ne devrions pas questionner aussi ce qui se passe dans les recoins du camp dit progressiste depuis lesquels d’ombrageux professeurs de maintien, juchés sur des surplombs d’une si haute hauteur que l’oxygène doit s’y (...) -
L’éducation nationale dans une impasse
Retour sur une audience au rectorat du 22 mai 2018
par 30 mai 2018Mère d’élève, Lydia Martins Viana revient ici sur une rencontre qui s’est tenue au rectorat de Créteil, suite à une demande des personnels en grève du Lycée Eugène Delacroix de Drancy (Seine-Saint Denis). Il y est question, plus précisément, de précarité, de pénurie de moyens, bref : de démission, de mépris, de promesse républicaine non tenue.
L’Académie de Créteil se situe au 4 rue Georges Enesco. En réalité, la rue, coupée par une barrière et des pelouses, a tout de l’apparence d’une impasse. Je me retrouve (...) -
Le mouvement de contestation de la loi El Khomri fait la Une des médias lourds depuis plusieurs semaines. L’inscription dans la durée lui donne une dimension d’analyseur de ces médias qui plus que jamais apparaissent comme remplissant une fonction sociale précise, celle que Serge Halimi a dénommé « nouveaux chiens de garde » par paraphrase de Paul Nizan qui attribuait cette fonction aux « philosophes » au service des classes dominantes. Sans être exhaustif, l’analyse de trois leitmotivs médiatiques (...)
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L’Humanité du 20 avril propose un « Débats&Controverses » sur le scandale des abattoirs, où, comme le révèlent plusieurs vidéos, les animaux sont tués et dépecés dans des conditions atroces. Quatre pages passionnantes, dans lesquelles s’est glissé un billet atterrant. Dans le rôle du philosophe venant donner des leçons d’« indignation », François Wolff revoit à la baisse nos obligations « morales ».
L’indignation serait « facile ». Moi qui soutiens depuis peu, et très modestement, la cause anti-spéciste je (...) -
Retour sur une émeute
À propos de la construction politique et médiatique du « problème des quartiers sensibles »
par 29 octobre 2015Dix ans après les "émeutes" de Clichy-sous-bois, huit ans après celles de Villiers-le-Bel, médias et politiques s’intéressent à nouveau au fameux "problème des quartiers sensibles" – connu aussi sous le nom de "mal-être des banlieues". Et comme en 2005, comme en 2007, comme déjà en 1990 au moment de l’émeute de Vaux-en-Velin, le problème est toujours posé en des termes vagues et biaisés, entre misérabilisme et fuite en avant dans le sécuritaire. Si quelques médias et personnalités de gauche refusent la thèse (...)
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Où il est question de violence et de contre-violence, de dominants et de dominés, d’oppressions et de résistances à l’oppression, mais dans des univers sociaux – de Orly à Amiens Nord – plus ou moins jeunes et plus ou moins « intégrés »...
Jean-Luc Mélenchon, à propos de l’agression physique d’un DRH d’Air France par des salariés menacés par un plan de licenciements :
« D’accord, il y a des images de violence, mais il y a surtout une violence que l’on ne voit pas, c’est celle des gens qui sont condamnés à la (...) -
Imaginez un pays
Réaction à un article de Libération sur l’occupation du lycée Jean-Quarré
par 21 septembre 2015Depuis fin juillet, des migrant-e-s et leurs soutiens occupent le lycée Jean-Quarré dans le 19ème arrondissement de Paris. Fuyant la guerre, les persécutions, à la recherche, tout simplement, de meilleures conditions de vie, ils et elles s’organisent. Trouver un toit, construire des solidarités, faire face quotidiennement au dogme meurtrier de la fermeture des frontières et à la négation orchestrée des droits fondamentaux : rien de tout cela ne compte pour le quotidien Libération qui ne voit dans ce (...)
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Des questionnements « insupportables »... et néanmoins pertinents
Réflexions sur et contre la criminalisation des élèves, et notamment des élèves présumé-e-s musulman-e-s (Deuxième partie)
par 22 janvier 2015« Même là où il n’y a pas eu d’incidents, il y a eu de trop nombreux questionnements de la part des élèves. Et nous avons tous entendus les ’oui je soutiens Charlie, mais’, les ’deux poids, deux mesures’, les ’pourquoi défendre la liberté d’expression ici et pas là ?’. Ces questions nous sont insupportables, surtout lorsqu’on les entend à l’école, qui est chargée de transmettre des valeurs. » Ces propos proprement ahurissants, et effrayants, de la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud Belkacem, et plus (...)