Pute : un mot, un stigmate, un instrument de domination.

Sur le livre formidable de Dominique Lagorgette.
par Sylvie Tissot
28 avril 2024

Le 4 avril dernier l’écrivain François Bégaudeau comparaissait devant la 17ème chambre du tribunal de Paris. L’historienne Ludivine Bantigny l’accusait de « diffamation en raison de l’appartenance à un sexe ». En mai 2020, l’auteur avait en effet écrit : « Dans le milieu radical parisien, Ludivine est connue pour être jamais la dernière. Tous les auteurs de La Fabrique lui sont passés dessus, (…)

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  • Contre l’anti-homophobie sélective

    Sexisme et homophobie : le traitement médiatique et ses impasses (Deuxième partie)

    C’est à la lumière de cette histoire des " Ni putes ni soumises " qu’il faut envisager la médiatisation des violences homophobes. Comme dans le cas des violences sexistes, on ne peut que se réjouir de voir sortir ces violences de l’invisibilité. Mais comme dans le cas précédent, il existe des logiques médiatiques et politiques (ou plutôt politiciennes) qu’il vaut mieux ne pas méconnaître car elles risquent de faire jouer à cette médiatisation un rôle très pervers.
    Première partie
    En (…)

  • Le garçon arabe comme bouc-émissaire

    Sexisme et homophobie : le traitement médiatique et ses impasses (Première partie)

    À l’occasion de la journée contre l’homophobie, nous republions ce texte, publié une première fois en mai 2004
    Pour avoir longtemps combattu cette posture homophobe distinguée qui consiste à tolérer les homosexuel-le-s tant qu’ils demeurent dans la " discrétion ", nous ne pouvons que nous réjouir de la phase de médiatisation importante qui semble s’ouvrir sur les violences faites aux homosexuel-le-s, à l’occasion d’une agression homophobe atroce à Lille.
    Pour la même raison, on ne (…)

  • Homophobie, judéophobie, islamophobie : mêmes combats

    Manifeste pour l’égalité de traitement, contre la concurrence des victimes et pour la convergence des luttes minoritaires

    par Dix-sept signataires 17 mai 2006

    Le texte qui suit, paru initialement en mai 2004, le texte qui suit est hélas toujours d’actualité. Ses signataires sont mentionnés en bas de page.
    En tant que militant-e-s pour la liberté de choix et la complète égalité de traitement des hommes et des femmes dans tous les domaines et à tous les niveaux, nous considérons que l’islamophobie, la judéophobie, l’arabophobie, la négrophobie, et toutes les formes de xénophobie, sont des fléaux qui doivent au même titre, et pour les mêmes (…)

  • La colonie pénitentiaire pour enfants

    Quelques rappels historiques sur l’enfermement des mineurs

    par Alexis Violet 10 mai 2006

    En hommage à Alexis Violet, qui vient de disparaître, nous publions ce texte qu’il avait écrit en 2002 pour le livre collectif La fabrique de la haine. Lionel Jospin était alors Premier ministre, Daniel Vaillant ministre de l’Intérieur, et l’on parlait de « sauvageons » plutôt que de « racailles » ou de « voyous », mais déjà la surenchère sécuritaire était lancée, et déjà l’idée barbare de réouvrir des lieux d’enfermement et de « redressement » pour mineurs était remise à l’ordre du jour. Le (…)

  • Hommage à Alexis Violet

    A.k.a. Jean-Michel Mension

    La mort de Jean-Michel Mension, plus connu sous son pseudonyme Alexis Violet, est, pour nous qui l’avons cotoyé, une immense tristesse. Nous nous associons donc sans limites à l’hommage que rendent les Indigènes de la République à ce grand militant qui fut, entre autres choses, un anti-colonialiste exemplaire.
    Jean-Michel Mension, plus connu sous son pseudonyme Alexis Violet, s’est éteint à 70 ans. Sa formidable autobiographie, « Le Temps gage » (Editions Noesis), témoigne d’une vie riche (…)

  • Les étudiants et la racaille

    À propos de l’exigence d’amnistie et de la hiérarchie des évidences

    par Laurent Lévy 1er mai 2006

    C’est devenu une évidence pour un grand nombre de gens, et cela est bien : il faut amnistier les faits commis à l’occasion du mouvement social qui s’est développé contre le CPE en mars et avril 2006 - et a abouti à son retrait. Cette évidence va croissant, et prend la forme d’une exigence politique. Une pétition lancée par le journal L’Humanité, par exemple, recueille des milliers de signatures à cette fin. Militant-e-s syndicalistes ou politiques, actrices et acteurs du mouvement social de (…)

  • Depuis son premier succès médiatique - l’opération « Nouveaux philosophes » en 1977 - l’imposture Bernard-Henri Lévy a maintes fois été analysée. De grands philosophes comme Gilles Deleuze ou Jacques Rancière ont très tôt su trouver les mots justes pour dénoncer la profonde « nullité » de la « Pensée-BHL », mais aussi pour comprendre les ressorts du « système » qui rend possible son succès. Mais il a fallu attendre ces dernières années pour que des enquêtes sérieuses soient menées sur « (…)

  • La « nouvelle société » est en marche

    À propos de la « loi sur l’égalité des chances »

    par Gilles Sainati 14 avril 2006

    À l’heure où le retrait du Contrat Première Embauche semble acquis, Gilles Sainati revient sur l’ensemble de la loi dite « sur l’égalité des chances », dont le retrait est aussi demandé par les coordinations étudiantes et lycéennes. Il propose dans le texte qui suit un rappel - édifiant - des différentes mesures qui figurent dans cette loi, il souligne leur caractère liberticide, et il en retrace la généalogie, en montrant qu’elles s’inscrivent dans un projet de société qui se dessine de (…)

  • À l’heure où le Contrat Première Embauche, et plus largement la loi dite pour l’égalité des chances, est fortement contesté, nous reproduisons ce texte d’Alain Bihr et Roland Pfefferkorn, qui critique la notion même d’égalité des chances. Une notion dont le fondement est précisément une philosophie anti-égalitariste, qui postule l’inégalité des capacités et justifie l’inégalité des conditions d’existence.
    Depuis la révolution de 1789, l’énoncé « Liberté, égalité, fraternité » a sa place (…)

  • Pourquoi il faut retirer le CPE et le CNE

    Eléments d’analyse et argumentaire

    par Pierre Concialdi 5 avril 2006

    1. La flexibilité ne crée pas d’emplois
    Un des arguments avancés par le gouvernement pour imposer le CPE et le CNE est que davantage de flexibilité pour les entreprises (c’est-à-dire côté salariés davantage de précarité) permettrait de créer des emplois supplémentaires. La flexibilité aurait un effet positif sur le volume global de l’emploi.
    Il faut d’abord rappeler que les instruments de flexibilité existent déjà avec l’intérim, les CDD, le temps partiel, les stages et contrats aidés. (…)