Accueil > Études de cas > Silences et oublis

Silences et oublis

Dernier ajout : 30 avril 2022.

Tous les articles de cette rubrique

  • Hommage à Brahim Bouarram

    Retour sur un crime raciste et son effacement

    par Pierre Tevanian 30 avril 2022

    Le texte qui suit met en relation le crime d’octobre 1961 et son occultation avec l’assassinat de Brahim Bouarram le 1er mai 1995, de celui d’Ibrahim Ali quelques semaines plus tôt, eux aussi occultés. Dédié à toutes les victimes de crimes racistes, il se veut une contribution à la réflexion et à la lutte pour que de tels crimes ne se reproduisent plus. Un rassemblement en hommage à Brahim Bouarram est prévu, comme tous les ans, au Pont du Carrousel, le dimanche 1er mai 2022 de 11h à 12h. (...)

  • Contrôles au faciès : la preuve scientifique

    Police et minorités visibles : les contrôles d’identité à Paris

    par Fabien Jobard, René Lévy 28 mai 2020

    Il y a quelques années, le ministre Manuel White s’illustrait en enterrant, au nom de la responsabilité, de la maturité et de la confiance, une promesse de campagne du président Hollande : l’obligation pour les policiers de délivrer des récépissés lorsqu’ils effectuent un contrôle d’identité. À la place de cette mesure, permettant de contrôler de l’activité policière (et donc de prévenir et sanctionner les abus, notamment les contrôles au faciès) le ministre préférait faire confiance à la (...)

  • Omerta dans la polis

    La violence policière et comment on en parle (ou pas)

    par Pierre Tevanian 27 mai 2020

    Il y a des questions qu’on ne pose pas impunément, surtout quand on n’est pas tout à fait, ou pas du tout, blanc et catho-laïque. Celle de la violence policière est une de ces questions, sans doute l’une des plus sensibles. Pour l’avoir énoncée dans une émission grand public, la chanteuse Camélia Jordana se prend un torrent de violence verbale, émanant de toutes les fachosphères, ainsi qu’un recadrage condescendant de l’incontournable Caroline Fourest, sans oublier les sarcasmes stupides (...)

  • Le COVID-19 comme révélateur

    Discours national et exclusion des étrangers dans les prises de paroles publiques d’Emmanuel Macron, président de la République Française

    par Philippe Blanchet 29 mars 2020

    Depuis le début de la crise sanitaire, le président de la République Française, Emmanuel Macron, a solennellement pris la parole par trois fois pour s’adresser à la population du pays à une heure de grande écoute. On trouve le texte de ces allocutions sur le site internet de la présidence de la république : « Adresse aux Français » le 12 mars depuis l’Élysée, « Adresse aux Français » le 16 mars depuis l’Élysée, « Allocution » le 25 mars depuis Mulhouse. Il est frappant, en écoutant et en (...)

  • « Regarder les autres » et « parler des choses »

    Brève réflexion attristée sur la division sexuelle du travail scientifique

    par Patience Philips 6 novembre 2019

    L’invisibilisation des femmes, de leur parole et de leurs écrits, notamment théoriques, font partie des principaux mécanismes que, consciemment ou inconsciemment, les hommes mettent en oeuvre pour faire perdurer leur domination. Nombreux sont en effet les amis du féminisme qui aiment se faire les porte-paroles des femmes, plutôt que leurs alliés ou leurs relais : plutôt que de parler après, et d’après leur parole, en s’y référant (et en citant leurs sources !), ils parlent à leur place, (...)

  • L’Inavouable

    Retour sur le génocide rwandais et ses complicités françaises

    par Patrick de Saint-Exupéry 4 août 2019

    Rédigé il y a dix ans, en 2009, à l’occasion de la réédition du livre L’Inavouable. La France au Rwanda, ce texte de Patrick de Saint Exupéry revient sur la responsabilité française dans le génocide des Tutsis, et son interminable occultation. Nous les republions aujourd’hui, avec l’amicale autorisation des Éditions Les Arènes, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire du génocide, au moment où une grande presse quasi unanime célèbre, en la personne de Pierre Péan, un auteur (...)

  • Le déni n’est pas la solution

    Contre-vérités et réécriture de l’histoire à Mayotte

    Cette tribune est parue sur Mediapart en avril 2018, alors que l’île de Mayotte était secouée par de violentes chasses à l’homme et des destructions de villages à caractère nettement xénophobe. Les auteur·es ont accepté que ce texte soit reproduit ici pour revenir sur le contexte historique expliquant ces poussées de violences racistes, et déconstruire des contre-vérités trop souvent énoncées. Parmi celles-ci, l’idée d’une immémorielle spécificité de Mayotte par rapport à l’archipel des (...)

  • « Ce barbu aux épaules larges »

    Le collectif Les mots sont importants vous offre un classique du mouvement ouvrier, et trois questions

    L’affaire de la Ligue du LOL a mis au grand jour cette réalité cruelle pour les hommes de gauche, occultée par des années de féminisme d’Etat : le sexisme est présent et prospère dans les quartiers de centre-ville, au sein des élites cultivées, chez les mecs cool. Nous n’avons pas fini de prendre la mesure de la haine profonde des femmes qui règne dans les milieux prétendûment progressistes – et, nous voudrions le rappeler, y compris chez les notables de cette gauche radicale, (...)

  • La séparation

    Sur les drames historiques et leur mémoire

    par Brahim Senouci 24 mars 2016

    Il y a quelques semaines, j’ai expérimenté un immense sentiment de solitude, d’autant plus paradoxal qu’il s’est produit lors d’un dîner « entre amis ». Outre les bons plats concoctés aussi bien par nos hôtes que par les commensaux, la littérature était au menu.
    Mauvais début…
    Une dame fait l’éloge du livre de Sansal, « 2984 ». L’assistance l’écoute avec recueillement. Le climat est à l’approbation. Toutefois, quelques-uns gardent le silence. Un critique littéraire connu bougonne (...)

  • Des millions d’emplois interdits

    Cartographie d’une discrimination légale

    par Alexis Spire, Antoine Math 8 août 2015

    Paru dans Plein droit, la revue du Gisti en 1999, le texte qui suit garde malheureusement toute sa pertinence plus de quinze ans après puisque l’interdiction aux étrangers « non-européens » de 30% des emplois disponibles sur la marché du travail perdure toujours aujourd’hui, à de rarissimes exceptions près (la plus notable étant celle de la RATP qui a ouvert ses 45000 emplois à tou-te-s en 2002) et dans une indifférence quasi-générale. Il nous a donc paru nécessaire d’insister, une fois (...)