« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». C’est ainsi que se nomment les rendez-vous organisés par Sébastien Valignat pour l’année en cours. Et c’est au Théâtre de Chatillon, ce lundi 2 décembre, qu’aura lieu la séance consacrée au livre de Jean-Charles Stevens et Pierre Tevanian (présent à cette rencontre) : « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». En finir avec une sentence de mort, et aux problèmes qu’il aborde – à commencer par les effets meurtriers des (…)
Les mots sont importants (lmsi.net)
Un écho dégueulasse
3 décembre 2024
Dans Le Figaro, Alain Finkielkraut considère que le mot de « génocide », à propos de Gaza, « permet de nazifier les Juifs, de leur faire perdre leur crédit victimaire ». Une allégation qui n’est pas sans rappeler les idées nauséabondes des antisémites et négationnistes.
Alain Finkielkraut , en 2015. © Joël SAGET / AFP
L’autre jour, Alain Finkielkraut était encore une fois l’invité du (…)
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Une sentence de mort
Présentation d’un livre de combat contre une politique criminelle et sa justification
par 1er décembre 2024 , -
L’urgence à s’opposer au génocide des Palestiniens, d’une part, celle de combattre la dictature théocratique iranienne d’autre part, ont pour nous valeur d’axiomes. Trop souvent hélas ces deux combats parfaitement compatibles et même solidaires sont mis en concurrence, comme si la prise en compte de l’un mettait en cause la pureté et la radicalité de l’autre. Trop souvent aussi les identifications mythologiques, outrancières, voire déplacées, viennent en lieu et place d’une parole (…)
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Que faire de ces génocides ?
Réflexions situées sur le crime en cours, et l’urgence de l’arrêter
par 23 novembre 2024Depuis le déclenchement des bombardements israéliens en « réponse » au 7 octobre, nous avons dit ici-même notre refus des injonctions spécifiques adressées aux Juif.ves du monde entier, les invitant à se prononcer sur les actions de l’État d’Israël, au même titre que celui des injonctions faite aux Musulman.es de faire valoir un « Pas en mon nom » lorsque sont commis des attentats terroristes islamistes, tout en faisant valoir un devoir de refus et d’opposition active au massacre en cours, (…)
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Sans-papiers dans les rues de New York et de Paris
Sur les films Prince of Broadway et L’histoire de Souleymane
par 14 novembre 2024Le hasard des sorties de film m’a fait voir, le même week-end, deux films très différents, mais tous deux centrés sur un personnage d’homme sans-papiers, venu d’Afrique, travaillant et survivant tant bien que mal dans les rues d’une grande métropole occidentale.
S’il est une chose que le film de Boris Lojkine, L’histoire de Souleymane, sorti cette année, fait voler en éclat, c’est notre vision ordinaire de l’espace public parisien, souvent qualifié, dans la novlangue municipale, d’« apaisé (…) -
Un génocide à Gaza : des faits irréfutables, des discours explicites
Extrait d’un livre indispensable, Une étrange défaite. Sur le consentement à l’écrasement de Gaza.
par 13 novembre 2024« Ce que peuvent penser de moi des gens qui défendent un génocide m’est complètement indifférent. Ma seule préoccupation est désormais de ne pas décevoir ou trahir celles et ceux – chrétien·nes, juif·ves, musulman·es, athées ou croyant·es – dont je partage la sensibilité sur ce sujet », écrit Mona Chollet dans un des très forts textes que l’autrice féministe et anti-raciste a écrits et dits ces derniers mois sur le génocide perpétré par l’État israélien. Armé·es, comme elle, de leurs (…)
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Larbi Ben M’Hidi mérite mieux qu’une fausse monnaie mémorielle
Sur la reconnaissance tronquée de l’exécution d’un héros de la lutte algérienne pour l’indépencance.
par 10 novembre 2024Fidèle à son penchant phénoménal à l’instrumentalisation de l’histoire en notre nom, de Pétain et Maurras à Napoléon, en passant par Pierre Loti et Manouchian, et croyant « compenser » son rapprochement avec le Maroc, le président Emmanuel Macron s’est livré à une reconnaissance tronquée de l’exécution sommaire de Larbi Ben M’Hidi, héros tragique de la lutte algérienne pour l’indépendance. Le texte qui suit revient sur cette opération.
Emmanuel Macron poursuit son goutte à goutte mémoriel (…) -
Pour des raisons déjà expliquées précédemment, le centenaire de Charles Aznavour, né à Paris le 22 mai 1924, sera célébré ici par dix fois dix chansons de cet artiste, présentées par ordre chronologique à raison de dix par mois, accompagnées des pensées qu’elles inspirent. Le chapitre qui suit court des années 1968 à 1970.
Première partie
Deuxième partie
Troisième partie
Quatrième partie
Cinquième partie
1. « Je te donnerai » (Album J’aime Aznavour, 1968)
Autant – voire plus (…) -
Qui veut sauver la virilité ?
À propos d’une rengaine à la mode : le féminisme, ça va trop loin !
par 20 octobre 2024Ah le simplisme des sociologues, leur obsession de la déconstruction, leur insensibilité à la complexité et à la beauté de la vie, leur incapacité à voir plus loin que la domination... Commentant, du haut de sa hauteur philosophique, l’affaire des viols de Mazan, Sylviane Agacinski nous invite à de nous méfier de la « fragilité du concept sociologique de genre » et à ne pas jeter les jolis bébés virils avec l’eau du bain patriarcal.
« La virilité est autre chose qu’un genre », nous (…) -
À l’occasion de l’anniversaire du crime d’octobre 1961, nous publions un texte extrait du livre d’Emmanuel Blanchard, La police parisienne et les Algériens (1944-1962) et appelons chacun-e à se rendre sur le Pont Saint-Michel à partir de 18h, afin de rendre hommage à la mémoire de tous les Algérien-ne-s victimes des violences racistes et colonialistes de l’État français.
Dans ce livre, l’historien Emmanuel Blanchard présente les résultats d’une longue enquête sur la police parisienne. Il (…) -
« Sans nommer la cage, comment dire l’envol ? »
Réflexions autour d’Hélène après la chute, de Simon Abkarian
par 12 octobre 2024Ce qu’on nomme au théâtre « l’argument » est simple et bien connu : la tristement célèbre Guerre de Troie s’est achevée, Hélène « revient » auprès de son mari Ménélas, qu’elle avait quittée pour Pâris. Le mari humilié a tué son rival et retrouvé un semblant de ce que l’on nomme l’« honneur » et qui fait couler le sang. De son épouse surtout il a repris possession. Retenue dans sa prison dorée – décor minimal mais magnifique, qui ne bougera pas, deux heures durant – l’épouse infidèle affronte (…)