À en croire un récent entretien que le magazine Têtu a réalisé avec un des commissaires de l’exposition « Napoléon » au Grand Palais/La Villette, Napoléon Bonaparte aurait été « gayfriendly ». Après avoir tenté d’exonérer l’empereur de son bellicisme, de son esclavagisme et de son antisémitisme, la vulgate révisionniste semble désormais chercher à en faire le pinkwashing. Les lignes qui suivent sont consacrées à la déconstruction de cette fiction homobonapartiste.
Les célébrations voulues (…)
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Politiques de la mémoire
Dernier ajout : 21 février.
Tous les articles de cette rubrique
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Napoléon gayfriendly ?
Retour sur l’extravagant pinkwashing d’une icône présidentielle
par 16 mai 2021 -
Atatürk, ce héros ?
Quand Emmanuel Macron piétine (une fois de plus) l’histoire des Arménien·ne·s
par 27 mars 2021Au cours d’une soirée télévisée consacrée aux dérives autocratiques et bellicistes du président turc Recep Tayyip Erdogan, mercredi 24 mars sur France 5, le président Macron a tenu des propos sur le présent et le passé de la Turquie qui sidèrent, et constituent, pour les Arménien·ne·s d’ici comme de là bas, comme une nouvelle gifle, ou un nouveau crachat.
Au cours de cette soirée intitulée « Erdogan, le Sultan qui défie l’Europe », beaucoup de choses intéressantes ont été dites, sur un (…) -
À l’heure où fait rage la guerre des mémoires, à l’heure aussi où la droite vacille à Marseille, à l’heure enfin où la France rayonne plus que jamais grâce aux génies littéraires que sont Eric Zemmour, Alain Finkielkraut, Michel Onfray ou Renaud Camus, un hommage s’impose à une personnalité politique qui ne ménage pas ses efforts pour apporter sa pierre à l’édifice de « l’exception française ». La députée de la huitième circonscription des Bouches-du-Rhône n’a jamais manqué l’occasion (…)
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« Cachez cette statue que je ne saurais voir » : tel est le titre, odieux, nous y viendrons, d’un éditorial de Laurent Joffrin, directeur de Libération, consacré à la « controverse iconoclaste » qui secoue actuellement le monde entier : faut-il conserver ou « déboulonner » les statues ou les noms de rue glorifiant d’anciens esclavagistes ou d’anciens massacreurs, coloniaux notamment ? Si nous avons choisi d’en proposer une lecture critique, c’est qu’il condense de manière à peu près (…)
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Cent quatre ans, cinq jours, vingt minutes
Réflexion sur le négationnisme d’États (Unis)
par 24 avril 2020« La semaine dernière, grâce à un vote au Sénat qui suivait celui de la Chambre des représentants fin octobre, le Congrès a formellement adopté une résolution pour "commémorer le génocide arménien en le reconnaissant officiellement". Dans la foulée, Ankara a manifesté sa colère en convoquant l’ambassadeur américain et en expliquant que ce vote "mettait en péril l’avenir des relations" entre les deux pays. » C’est en ces termes que le quotidien Vingt minutes rappelait le contexte de (…)
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Quand Macron nous crache au visage
Réflexions sur le génocide des Arméniens, la maison de Pierre Loti, le devoir de mémoire et les politiques du patrimoine
par 24 avril 2020Démantèlement du droit du travail, du service public, de tout l’Etat social. Liquidation du droit d’asile. La liste est longue des raisons de détester Emmanuel Macron et d’entrer, contre l’ensemble de sa politique, en résistance. Une nouvelle raison vient de s’y ajouter : la politique mémorielle du nouveau président, et la manière, plus précisément, dont il crache, au printemps 2018, à la figure des Arméniens, les 1500000 qui furent massacrés, les rescapés et leurs descendants, dont une (…)
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Ecrit à New York en 1935 , « The Armenian and the Armenian » est connu pour son dernier paragraphe, très souvent cité (par exemple, dernièrement, à la fin du film de Terry George : La promesse), mais toujours dans une version remaniée – amputée de quelques grossièretés et enjolivée de références lyriques à des « prières » et des « chants » toujours renaissants, et même à une « nouvelle Arménie », qui n’ont jamais figuré dans le texte de Saroyan. Ce texte gagne pourtant (en subtilité, en (…)
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Vos totems et nos bourreaux
Retour sur la célébration quasi-unanime d’un auteur négationniste
par 4 août 2019Pierre Péan est mort jeudi 25 juillet dernier. Le traitement médiatique de son décès, pour le moins apologétique, et pudique et euphémique sur ses publications concernant le génocide des Tutsis, en dit long sur ce que de nombreuses personnes appellent « un malaise bien français ».
Si Pierre Péan était connu de par sa profession de journaliste, il l’était également au sein des cercles de chercheurs et militants de la mémoire pour avoir écrit que « la culture du mensonge et de la (…) -
À l’heure où les murs de Paris se parent d’affiches pop représentant Oum Kalthoum, à l’occasion d’une exposition sur la musique arabe à la Philharmonie intitulée « Almusiqa, voix et musiques du monde arabe », une petite musique diffamatoire tenace continue d’arriver à nos oreilles. Elle est encore trop souvent reprise en chœur dans la presse et sur les ondes, et participe du discours assimilant culture arabe et antisémitisme...
Les amateurs de musique arabe qui vivent en France sont (…) -
Il y a 102 ans, la Turquie se rendait coupable du génocide des Arméniens. Ces crimes sont, à ce jour, restés impunis. Aujourd’hui, Tad et Tro, deux militants français d’origine arménienne réclamant justice, sont poursuivis par la justice française. Qu’ont-ils fait pour mériter cela ? Les faits qui leur sont reprochés sont, pour l’un, d’avoir lancé de l’eau colorée en rouge sur l’ambassadeur de Turquie en mars 2015 et, pour l’autre, d’avoir diffusé la scène sur les réseaux sociaux. Après 48 (…)