D’encre et de papier dans le turban de Mohammed, ou bien réelles et actualisées par les discours bellicistes d’un BHL qui depuis 30 ans est de toutes les interventions militaires, et qui avoue de ses propres mots “penser comme on fait la guerre”, la liberté d’expression derrière laquelle se cachent les tenants de l’islamophobie en France est une liberté à coup de bombes.
Dans un cas comme dans l’autre, c’est la rigidité et le caractère a priorique des principes dits “républicains” qui est (…)
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Des mots importants
Dernier ajout : 8 avril.
Des mots importants proposera un Dictionnaire critique du discours politique : il s’agira, mot par mot, d’analyser les usages (et mésusages) politiques des mots récurrents dans le discours politique, dans les médias ou ailleurs.
Tous les articles de cette rubrique
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Critique de l’anti-politiquement correct
Réflexion sur un lieu commun de la rhétorique réactionnaire
par 6 novembre 2013L’expression « politiquement correct » s’emploie généralement comme quolibet mis au service d’arguments réactionnaires pour disqualifier toute thèse adverse. Presque personne ne se dit « politiquement correct » : pour les racistes, les sexistes, les homophobes, le politiquement correct c’est toujours cette prétendue « chape de plomb », cette idéologie écrasante qui serait brutalement et arbitrairement imposée par les tristes sires qui défendent l’égalité, combattent les injustices et (…)
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Sous le signe de l’Hexagone
Lorant Deutsch dans les médias : promo complaisante et propagande politique
par 24 octobre 2013Après une première éditoriale remarquée (Métronome et ses déclinaisons ont été vendus à plus de 2 millions d’exemplaires, France 5 en a fait une adaptation télévisée), Lorànt Deutsch revient avec un nouvel ouvrage à prétention historique, cette fois à l’échelle nationale, intitulé Hexagone. Des historiens ont déjà souligné que cette nouvelle publication pose globalement les mêmes questions que celles relevées dans Métronome : outre d’importantes erreurs factuelles, Lorànt Deutsch s’inscrit (…)
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« Le piège Léonarda » : c’est donc sous ce titre, anodin pour les habitués, mais très particulier dès qu’on y réfléchit deux secondes, que l’incontournable Yves Calvi a choisi, dans son émission « Mots Croisés » du 21 octobre, d’évoquer l’affaire...
Tout est dit dans le titre de l’émission, qui révèle son parti-pris, ou plutôt le parti-pris de toute la mediasphère dominante : Leonarda n’est pas le prénom d’une adolescente de quinze ans, raflée lors d’une sortie scolaire, expulsée dans un (…) -
On ne s’apesantira pas ici sur l’abjecte décision de François Hollande, ni sur la pathétique allocution télévisée dans laquelle, très péniblement, le président récite les habituels mots-valises que sont émotion, humanité, vivre-ensemble, loi, république, loi républicaine, fermeté, générosité... On n’expliquera pas ce qui n’a pas à l’être : l’ignominie d’un "choix" qu’on impose à une enfant de quinze ans – Léonarda, toujours expulsée au Kosovo à ce jour – entre le droit inaliénable à (…)
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Fils d’un ouvrier algérien membre du FLN, Abdelaziz Gharbi est l’héritier, à sa manière, d’une histoire ouvrière profondément intriquée à celle du colonialisme. Sa trajectoire porte une lumière crue sur le racisme du monde scolaire, et sur les points aveugles d’une gauche et d’une extrême gauche trop longtemps indifférentes aux combats contre les violences policières et contre les discriminations de toutes sortes. Ancien militant du MIB (Mouvement Immigration Banlieue), aujourd’hui directeur (…)
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Pour une sociologie de l’islamophobie
Ou comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman »
par 3 octobre 2013 ,Alors que l’hostilité à l’encontre des musulmans se traduit presque quotidiennement par des discours stigmatisants, des pratiques discriminatoires ou des agressions physiques, le livre d’Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed, Islamophobie, constitue une oeuvre salutaire : il explique comment l’islam a peu à peu été construit comme un « problème » et comment l’islamophobie est devenue l’arme favorite d’un racisme qui ne dit pas son nom. Ce livre présente ainsi au grand public, pour la première (…)
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Très logiquement, alors qu’il appelle, par exemple, à s’interroger sur la compatibilité entre l’islam et la démocratie, Manuel Valls refuse l’utilisation du mot "islamophobie". Contribuant d’un côté à attiser la suspicion à l’égard des musulmans, il leur refuse de l’autre l’un des instruments essentiels pour lutter contre la stigmatisation qu’ils subissent : le mot pour la désigner. Au-delà des intentions douteuses du Ministère de l’Intérieur, qui s’inspire d’ailleurs directement des (…)
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Le populisme contre le peuple
Retour sur les enseignements peu médiatisés d’un sondage sur le voile
par 9 août 2013"Les attentes de l’opinion sont claires", annonce Le Fîgaro ce vendredi 9 août 2013, puisque les chiffres parlent d’eux-même : 78% des Français se déclarent "opposés" au "port du voile dans les salles de cours des universités", ils sont même 84% à s’y déclarer "opposés" pour les "établissements privés accueillant du public", et 63% pour "la rue". Une bonne occasion pour rappeler que les sondages, en imposant des problématiques aux sondés puis au public, ne disent rien sur les "attentes" (…)
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« L’enfant » comme argument
Réflexions sur la persistance de représentations essentialisées de l’enfance dans le débat politique
par 5 août 2013Lors du dernier salon de l’agriculture en février, à un enfant qui lui disait n’avoir « jamais vu Nicolas Sarkozy », François Hollande avait répondu : « ah ben tu ne le verras plus ! ». Le lendemain, dans un communiqué, l’ancien secrétaire d’Etat Frédéric Lefebvre estimait à propos du président de la République que « sa phrase maladroite sur Nicolas Sarkozy à une petite enfant est lourde de sous-entendus, de calculs politiciens et, en plus, à une petite fille de 6/7 ans ! ». De la fameuse « (…)